Le client veut connaître l'artisan derrière le produit

Offert par Les Affaires


Édition du 19 Septembre 2015

Le client veut connaître l'artisan derrière le produit

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Édition du 19 Septembre 2015

Pochettes illustrées d’étuis à révolver de la marque de luxe française, Fauré Le Page.

Les clients, en particulier dans le domaine du luxe, sont de plus en plus en quête d'exception et d'exclusivité. «Il y a une réelle volonté de personnalisation du rapport entre l'artisan et le consommateur. Ce dernier veut connaître l'artisan qui est derrière le produit de luxe», souligne Fériel Karoui, consultante en prospective et en innovation auprès de Promostyl, un bureau international de style et de tendances situé à Paris.

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Signe de ce phénomène, des collaborations entre artisans et groupes de luxe voient le jour. Et certaines marques, telles que Chanel, rachètent des entreprises artisanales - comme des plumassiers ou des brodeurs, dont les petites mains sont indispensables à la création de pièces de haute couture unique, au raffinement extrême - afin de conserver ces savoir-faire ancestraux et très spécialisés.

Pour Fériel Karoui, toujours à l'affût des nouvelles influences, le monde du luxe est marqué par un retour des années 1970 glamour. Suèdes, fourrures, cachemires et beaux lainages, les matières raffinées et naturelles s'apprêtent à prendre de plus en plus de place dans les collections de vêtements. L'orange et le vert, couleurs phares des années 1970, vont reprendre du service mais en version plus douce et plus gourmande, avec des nuances abricot ou pêche. Des tonalités qui se mélangent avec des cuirs bruns et auburn.

«Les années 1970 renvoient une impression d'insouciance et de liberté tranchant avec le sentiment anxiogène qui existe aujourd'hui, explique Fériel Karoui. C'est une période d'autant plus fantasmée qu'on ne l'a peu ou pas connue, car nous étions trop jeunes ou pas nés.» Fini donc le clinquant des années 2000, l'heure est à la sobriété et à la sophistication. En décoration, des matériaux nobles et précieux comme le marbre s'associent à des formes minimalistes et à des lignes pures.

Autre tendance montante : l'ultrasensorialité. En effet, les consommateurs s'attendent à vivre une expérience sensorielle par l'intermédiaire des objets qu'ils achètent. Cela se concrétise par des contrastes de couleurs, de matières et de textures, qui sont travaillés pour rester harmonieux. Scénographies liées à l'histoire des marques ou encore installations d'oeuvres d'art, les magasins deviennent de vrais temples du luxe et du raffinement, dont l'aménagement est étudié pour favoriser une sensation de bien-être. «De plus, c'est quelque chose que le consommateur ne peut pas retrouver en ligne», ajoute Fériel Karoui.

Ce recours à l'histoire des marques traduit un retour aux fondamentaux pour les maisons de luxe, qui ont à coeur d'expliquer leur patrimoine, notamment dans les pays non occidentaux qui les ont découvertes plus récemment. Pour y parvenir, les marques font souvent appel au récit (storytelling) au moyen, par exemple, des films de Karl Lagerfeld, qui revisitent des moments de l'histoire de Chanel. «Chaque fois que Dior crée un parfum, [les responsables de] la marque se demandent si un morceau de l'histoire de M. Dior peut être mis en avant, précise-t-elle. En achetant un produit de luxe, c'est comme si on s'offrait un bout de légende et de mythe.»

Ses coups de coeur Fauré Le Page

Autre marque de luxe française à miser sur son patrimoine historique : la maison Fauré Le Page. L'armurier, fondé en 1717 à Paris, a compté parmi ses clients de nombreuses têtes couronnées, dont le roi Louis XVI et l'empereur Napoléon 1er. Après s'être tournée vers la maroquinerie de chasse, la marque avait sombré dans l'oubli avant d'être relancée avec succès en 2012. Une résurrection qui a abouti à la création de pochettes illustrées d'étuis à révolver (ci-haut) ou encore de cartouchières assez grandes pour accueillir un téléphone et un tube de rouge à lèvres. «J'aime beaucoup l'univers qu'ils ont développé autour de l'idée des armes de séduction. C'est très créatif, et leurs vitrines sont très bien faites. Comme chez Louis Vuitton, leur monogramme est repris sur toutes leurs toiles.»

La célèbre marque québécoise de vêtements réalisés à partir de fourrures recyclées a conquis jusqu’au bureau de style parisien de Fériel Karoui.

Harricana

La célèbre marque québécoise de vêtements réalisés à partir de fourrures recyclées a conquis jusqu'au bureau de style parisien de Fériel Karoui. «Cela fait un moment que nous la mettons dans les cahiers de design que nous éditons. Nous apprécions sa démarche et son style. Et, personnellement, je suis une grande fan d'Harricana. J'adore ses vêtements modernes faits de fourrures recyclés.»

Bouchra Jarrar

Créée en 2010, la maison de Bouchra Jarrar a intégré le cercle très fermé de la haute couture parisienne en 2013. Les collections épurées de cette couturière d'origine marocaine, qui a débuté chez Balanciaga puis chez Christian Lacroix, ont séduit Fériel Karoui. «J'aime les lignes très graphiques de ses pièces et son utilisation de matériaux précieux.»

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