L'agroalimentaire: Les produits du terroir ont la cote

Publié le 19/11/2014 à 05:53

L'agroalimentaire: Les produits du terroir ont la cote

Publié le 19/11/2014 à 05:53

Par Matthieu Charest

Les importations agroalimentaires chinoises, notamment pour les produits haut de gamme, connaissent un essor remarquable. Propulsés par le goût croissant des nouveaux riches pour le luxe et la qualité, les vins étrangers et alcools fins, entre autres, sont fort recherchés. Même s’il s’agit d’un marché complexe et souvent très règlementé, le potentiel est colossal, et pourtant, les parts canadiennes sont dérisoires.

Consultez notre dossier : Des secteurs porteurs pour exporter en Chine

« La croissance annuelle des vins […] y est de 30 %, souligne le Service des délégués commerciaux du Canada. En 2013, la Chine est devenue le 6e plus grand marché de vin au monde, et Shanghai [est] probablement le marché le plus prometteur […] » Dans cette mégalopole, où le PIB par habitant est beaucoup élevé que la moyenne chinoise (14 442 $US versus 6 807 $US), la croissance est plutôt de l’ordre de 40 %. De quoi faire rougir les SAQ et LCBO de ce monde.

Le Canada se classe au 24e rang des pays exportateurs de produits agroalimentaires qui transitent par Shanghai. Loin, très loin derrière la France (1ère, avec 1,36G $US), la Nouvelle-Zélande (2e, avec 1,33G $US), et les États-Unis (3e, avec 418M $US).

Règle générale, les entreprises canadiennes et québécoises ne profitent pas de cet extraordinaire marché. Un secteur fait toutefois exception, celui des vins et des cidres de glace. À elle seule, la Chine représente « environ 46 % de la valeur des exportations canadiennes de vin de glace à travers le monde […] et jouit d’une excellente réputation à Shanghai et dans les autres grandes villes de Chine, selon un rapport du gouvernement fédéral. »

Un succès tout québécois

Présents en Chine depuis environ cinq ans, le Domaine Pinnacle, producteur québécois réputé pour ses cidres de glace (connu également pour le Coureur des bois et le gin Ungava), s’est appuyé sur un partenaire français pour pénétrer ce marché. « C’est un de nos meilleurs marchés [d’exportation], affirme Charles Crawford, président du Domaine Pinnacle. Ce n’est pas encore énorme, mais c’est quand même plusieurs milliers de caisses par année [une caisse compte 12 bouteilles]. Considérant que le prix de nos produits sur nos tablettes est presque le double là-bas, c’est quand même très bien. Une bonne année, notre croissance frôle les 50 %. »

C’est avec la française Camus que la québécoise s’est lancée sur ce marché. « C’est le 5e plus grand producteur de Cognac dans le monde, explique M. Crawford. Nous sommes chanceux d’avoir un partenaire aussi fiable, qui connaît aussi bien ce marché. » Et qui possède aussi son propre entrepôt en sol chinois, des bureaux, un réseau de distribution, et même des espaces « lounges », pour accueillir et conquérir des clients potentiels.

À partir du port de Montréal, ils envoient leurs produits en France, d’où ils sont réexpédiés par Camus vers d’autres marchés. Un net avantage pour le producteur montérégien, qui peut alors se permettre de vendre de petites quantités, puisque son partenaire peut ajouter des produits aux livraisons pour assurer la rentabilité.

Bien que le marché « y soit assez bon » pour le cidre de glace, selon Charles Crawford, il a tout de même constaté une diminution, récente, de la demande. « Le gouvernement a sabré ses dépenses, les règles sont plus strictes. Il y a moins d’évènements où l’on sert des produits haut de gamme, et donc la croissance de nos ventes a diminué. » Puis, les taxes sur les importations, sur l’alcool de surcroît, sont élevées. Mais à long terme, le potentiel est grand.

« Les Chinois aiment beaucoup les produits canadiens. C’est une culture qui apprécie beaucoup les produits de luxe étrangers. L’apparence est importante, et ils sont donc à la recherche de prestige. »

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