Une infirmière pour 120 patients grâce au suivi à distance

Publié le 08/09/2011 à 13:41, mis à jour le 16/01/2012 à 15:36

Une infirmière pour 120 patients grâce au suivi à distance

Publié le 08/09/2011 à 13:41, mis à jour le 16/01/2012 à 15:36

Grâce au système Télésoins implanté par le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Pointe-de-l'Île, à Montréal, une seule infirmière peut suivre plus de 100 malades chroniques sans se déplacer. Avec comme résultat que ces personnes se rendent moins souvent à l'urgence et que, sur une période de quatre à six mois, seulement 2,2 visites à domicile sont nécessaires en moyenne, au lieu d'une quinzaine sans Télésoins.

Cet outil d'autoprise en charge cible quatre types de malades chroniques, peu importe leur âge : ceux qui souffrent de maladie pulmonaire obstructive, de diabète, d'insuffisance cardiaque ou d'hypertension artérielle. Le CSSS de la Pointe-de-l'Île sert une population de 200 000 personnes résidant dans l'est de Montréal.

"Un des buts est de rassurer ces malades pour éviter qu'ils se rendent à l'urgence sans raison", explique l'infirmière Nathalie Ferron, responsable du suivi des malades.

Chacun des 102 "clients" qu'elle suit présentement a chez lui un écran tactile très convivial incorporant un petit ordinateur à mémoire limitée et branché à la prise téléphonique. Un diabétique, par exemple, doit prendre son taux de sucre dans le sang chaque matin et l'entrer à l'écran. L'appareil lui renvoie des recommandations, qui peuvent être : "Votre taux est trop bas. Prenez 20 grammes de glucose et reprenez votre taux dans 15 minutes." Et cela, sans que Mme Ferron ait à intervenir.

Toujours à l'écran, un court questionnaire apparaît : "Avez-vous : a) manqué une collation ; b) retardé votre repas ; c) fait trop d'exercice." "Le but de ce questionnaire est de faire prendre conscience au client de son erreur pour qu'il finisse par assimiler les bonnes procédures", explique Mme Ferron. Car ce suivi technologique vise à rendre le malade autonome et s'étend généralement sur une période de quatre à six mois.

Toutes les informations entrées par ses patients sont enregistrées sur l'ordinateur de l'infirmière. Elle peut prendre connaissance du nom des patients dont les résultats anormaux sont indiqués en rouge. Dans ce cas, Mme Ferron peut téléphoner au patient pour lui venir en aide ou demander à une infirmière de se rendre chez lui.

Contenir les coûts

Quand il est arrivé au CSSS de la Pointe-de-l'Île, en 2005, André Gagnière, directeur général, a constaté que le taux de maladies chroniques était très élevé et qu'il augmentait. Pour l'année financière 2003-2004, le coût des soins s'était élevé à 101,2 millions de dollars rien que pour les 9 012 diabétiques sur son territoire. Ça ne pouvait durer !

En voyage en Grande-Bretagne, en 2009, M. Gagnière remarque que ce pays fait grand usage de l'informatique dans le secteur de la santé. C'est là qu'il a l'idée de Télésoins. Au retour, Telus lui vend le système pour 600 000 $, un "prix d'ami". Le Mouvement Desjardins et la minière Xstrata ont participé à l'aventure par des dons de 200 000 $ chacun. Rodé à l'automne 2009, le système prend son envol en janvier 2010.

"Une infirmière fait 30 visites à domicile par semaine, alors qu'avec Télésoins, elle peut suivre jusqu'à 120 clients, précise M. Gagnière. Avec une seule infirmière (et une autre à mi-temps pour installer et désinstaller les appareils), nous avons la possibilité de suivre entre 300 et 480 malades chroniques par année."

M. Gagnière pense que son système pourrait avoir d'autres applications dans l'avenir, comme le suivi de personnes souffrant de problèmes psychologiques, de parents avec un poupon ou peut-être même de personnes suivant des traitements de physiothérapie.

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