Le futur façonne-t-il votre présent?

Publié le 24/11/2011 à 09:15, mis à jour le 24/11/2011 à 13:52

Le futur façonne-t-il votre présent?

Publié le 24/11/2011 à 09:15, mis à jour le 24/11/2011 à 13:52

Par Olivier Schmouker

Simultanément, l’idée que les ordinateurs pouvaient être forts utiles est apparue dans le milieu bancaire durant les années 1950. Des chercheurs de ce domaine ont commencé à écrire des thèses sur ce sujet, à l’image de Robert Gregory et Herbert Jacobs et de leur article paru en 1954 dans un rapport du MIT, A study of the transfer of credit in relation to the banking system. Il était évoqué dans celui-ci l’hypothèse d’une société sans chéquier : si les banques réussissaient à transformer les documents en papier sur leurs clients en documents électroniques, il suffirait de relier ensemble différents terminaux d’ordinateurs pour pouvoir consulter ces dossiers n’importe où et n’importe quand, à la vitesse de la lumière; et par suite, on pourrait imaginer une société où les paiements de routine pourraient se faire entièrement de manière électronique. Bref, fini les chèques.

Idée saugrenue? Que non, vu la rapidité avec laquelle elle a fait des émules. Les banquiers ont, en effet, réalisé dans les années suivantes qu’ils allaient droit dans le mur avec les chéquiers. Un exemple lumineux : en 1955, la Réserve fédérale avait traité pas moins de 14 milliards de chèques, dix années plus tard, 22 milliards, et les prévisions pour les années suivantes étaient dantesques. D’autant plus que tout cela avait un coût, estimé au milieu des années 1960 à 3,5 milliards de dollars américains.

Que s’est-il alors passé? Deux personnes ont joué un rôle déterminant dans le passage concret à la monnaie électronique : John Diebold et George Mitchell.

John Diebold a signé le livre Automation en 1952, dans lequel il préconisait l’utilisation de systèmes électroniques programmables dans les entreprises. En 1968, il a fondé un institut de recherche, le Diebold Institute for Public Policy Studies, qui a été à l’origine, entre autres, d’un rapport marquant sur l’impact du Silicon Alley sur l’économie new-yorkaise. Il a ainsi été amené à dire «une société sans monnaie sonnante et trébuchante n’est plus une option, mais une nécessité».

Quant à George Mitchell, il a été nommé en 1961 par le président John Kennedy au poste de gouverneur du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale. Cinq années plus tard, c’est lui qui a alerté les banques que les coûts associés aux chèques allaient exploser, si bien qu’il était devenu urgent d’investir dans des ordinateurs reliés les uns aux autres. Et il a écrit dans une note : «Dans un futur proche, les chèques vont disparaître et les billets en papier comme les pièces de monnaie vont être de moins en moins utilisés».

Résultat? En 1967, l’American Bankers Association (ABA) a lancé une étude de faisabilité à ce sujet. Et l’un de ses hauts-dirigeants, Dale Reistad, en a conclu : «Il est presque inévitable de devoir passer à une société sans monnaie sonnante et trébuchante, et cela devrait pouvoir se faire d’ici 1980». Et aussitôt des ateliers de formation ont été mis en place par un comité spécial de l’ABA pour expliquer à tous les banquiers américains ce que leur réservait le futur.

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