S'exiler pour faire son MBA


Édition du 27 Janvier 2018

S'exiler pour faire son MBA


Édition du 27 Janvier 2018

­Josée ­Carignan, 28 ans, mentionne que l’«INSEAD est l’école la plus internationale, affichant une moyenne de 90 nationalités par cohorte et des campus en ­France», notamment à ­Fontainebleau, près de ­Paris. L’école occupe le premier rang du classement

Il faut être déterminé pour se lancer dans un MBA. Certains audacieux poussent encore plus loin en quittant leur emploi et en vidant leur compte de banque pour étudier à l'étranger.

Comme Josée Carignan, 28 ans, et François Savage-Fournier, 35 ans, respectivement diplômés de l'INSEAD, en France, et de l'Université de Hong Kong-London Business School. Après avoir travaillé pour Exportation et développement Canada, Mme Carignan voyait le MBA comme un moyen de prendre de l'expérience à l'international et d'accélérer sa carrière.

De son côté, M. Savage-Fournier, alors directeur principal à la Banque de développement du Canada, voulait se réorienter vers le conseil en management. Il souhaitait aussi s'exposer à un environnement d'affaires différent et se bâtir un réseau à l'international. « Comme je tenais à sortir de ma zone de confort, j'ai décidé de faire mon MBA en Asie », dit-il. Mais dans quelle école ? Les deux ont épluché les grands classements des programmes de MBA. « J'ai choisi celui de l'Université de Hong Kong parce que The Economist le classe premier en Asie depuis huit ans, mais surtout pour son partenariat avec la London Business School, explique M. Savage-Fournier. J'ai pu ainsi étudier neuf mois à Hong Kong et huit à Londres et obtenir un double diplôme. » En plus d'occuper le premier rang du classement du Financial Times, l'« INSEAD est l'école la plus internationale, affichant une moyenne de 90 nationalités par cohorte et des campus en France, à Singapour et à Abu Dhabi, indique pour sa part Mme Carignan. J'aimais aussi le fait que la connaissance d'une troisième langue est exigée pour obtenir le diplôme. »

Bain multiculturel

En matière de diversité culturelle, les deux diplômés n'ont pas été déçus. « Faire des travaux d'équipe avec des Japonais, des Chinois, des Indiens, des Argentins, des Canadiens, c'est à la fois motivant et compliqué, constate M. Savage-Fournier. Il y a la barrière de la langue, car tous n'ont pas le même niveau d'anglais, et il y a les différences culturelles. Si, en Amérique du Nord, chacun fait sa part du travail pour atteindre un résultat, dans d'autres cultures, il faut négocier davantage. La perception du temps n'est pas la même non plus. J'ai beaucoup amélioré ma capacité d'adaptation culturelle. »

À ce contexte s'ajoute une charge de travail énorme. Le MBA d'INSEAD est condensé sur dix mois, à raison de six cours par période de deux mois. « J'étudiais presque sept jours par semaine, raconte Mme Carignan, qui a suivi le programme au campus de Fontainebleau, près de Paris. Dans un cours sur la restructuration d'entreprises en difficulté, je recevais même des appels la nuit pour simuler des urgences. »

Les activités connexes sont aussi très prenantes, note celle dont le conjoint a décidé de l'accompagner en France. « J'ai assisté à des conférences, visité des start-up à Berlin, participé à un comité pour stimuler les candidatures féminines au MBA. Ça demande vraiment beaucoup de temps. » Pour cette même raison, M. Savage-Fournier a préféré vivre l'expérience sans son amoureuse. « J'ai une conjointe extraordinaire qui m'a permis de me concentrer sur mes études. » Une chance que Skype existe, toutefois !

« J’ai choisi le programme de MBA de l’Université de ­Hong ­Kong parce que ­The ­Economist le classe premier en ­Asie depuis huit ans, mais surtout pour son partenariat avec la ­London ­Business ­School », explique ­François ­Savage-Fournier.

Investir dans sa carrière

Le MBA de l'Université de Hong Kong coûte 552 000 dollars de Hong Kong (environ 91 000 $) et celui de l'INSEAD, 82 000 euros (environ 124 000 $). Sans compter le logement et les autres frais de subsistance.

M. Savage-Fournier a obtenu une bourse de l'Université, qui a couvert environ 20 % des frais de scolarité. Il a financé le reste avec ses économies personnelles et une marge de crédit. Tous frais inclus, il estime son MBA à 180 000 $. Quant à Mme Carignan, elle a décroché deux bourses : 15 000 € du fonds des diplômés de l'INSEAD, destiné aux femmes, et 6 000 $ de Desjardins. Elle a payé le reste avec ses économies, un prêt étudiant du Québec et un emprunt bancaire.

Avec des montants pareils, il est évident que les diplômés espèrent un rendement de l'investissement, tant sur le plan financier qu'en matière de défis professionnels. « On fait un MBA à l'étranger pour être meilleur, pas plus riche », souligne toutefois M. Fournier qui a terminé le sien en novembre 2016. Selon lui, il faut de trois à cinq ans pour mesurer les retombées de ce diplôme. Néanmoins, il a déjà atteint son objectif de faire de la consultation en management, lui qui travaille pour une grande firme comptable.

Diplômée en 2015, Mme Carignan est aujourd'hui responsable de la stratégie et du développement des affaires chez Exonetik, une jeune pousse de Sherbrooke en haute technologie. Elle est convaincue que les compétences en gestion d'équipe et de la diversité acquises lors de son MBA la propulseront plus rapidement vers un poste de haut niveau.

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