Ce propriétaire de PME peut-il partir à la retraite à 58 ans ?

Offert par Les Affaires


Édition du 27 Février 2016

Ce propriétaire de PME peut-il partir à la retraite à 58 ans ?

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Édition du 27 Février 2016

[Photo : Shutterstock]

N.D.L.R. Êtes-vous en voie d'atteindre l'indépendance financière à votre retraite ? Chaque semaine, nous vous présentons la situation de lecteurs qui se sont posé la question. Un expert en fiscalité a étudié leur dossier et rend jugement.

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Le cas

Monsieur a 53 ans. Il est actionnaire d'une petite entreprise. Il touche actuellement un revenu annuel avant impôt de 60 000 $ sous forme de dividende. Il contribue à la hauteur de 15 000 $ par an à ses épargnes personnelles et prévoit maintenir cette contribution au cours des prochaines années. Son CELI est évalué à 56 000 $, et son REER, à 178 000 $.

L'achalandage de l'entreprise est évaluée à 300 000 $ et celle de l'immeuble qu'elle détient à 380 000 $, mais comprend un solde hypothécaire de 134 000 $.

Le lecteur a également une maison évaluée à 300 000 $, sans hypothèque.

La question

Monsieur souhaiterait vendre son entreprise dans cinq ans. À la suite de cette vente, il prévoit gagner un salaire d'environ 15 000 $ par an en réalisant de petits contrats.

Il se demande s'il peut amorcer une retraite graduelle dans cinq ans, à 58 ans, et sa retraite définitive (en cessant les petits contrats) à 67 ans. Il place son espérance de vie à 90 ans.

Il souhaiterait avoir des revenus réguliers après impôt de 50 000 $ et, de cette somme, consacrer annuellement 15 000 $ à des voyages et des activités de loisir. Le peut-il ?

L'opinion de Roberto Mori, analyste en fiscalité chez Demers Beaulne

Les placements de ce lecteur sont constitués d'actions (60 %) et d'obligations (40 %). Dans l'avenir, nous projetons un taux de rendement annuel moyen de 7 % pour les actions et de 2,3 % pour les obligations. Le taux d'inflation auquel nous indexons le revenu de 50 000 $ après impôt est de 3 %.

Pour répondre aux objectifs de monsieur, il faut chercher à :

> Optimiser le revenu qu'il lui restera après impôts ;

> Trouver la meilleure combinaison pour maximiser l'argent disponible pour lui et minimiser l'impôt sur les retraits de ses placements (Société, REER...).

Il est important de comprendre que le taux d'imposition marginal sur un dividende varie de 39 à 44 %. Ainsi, tout retrait de l'entreprise pour contribuer à ses épargnes personnelles diminue le capital disponible à l'investissement qui pourrait être fait par l'intermédiaire de la société. Il vaut mieux laisser l'argent s'accumuler le plus possible dans la société afin d'obtenir un rendement composé.

Lors de la disposition d'une entreprise, deux avenues sont possibles : la disposition des actions ou la disposition des actifs. Il serait important d'analyser si les actions de la société sont des actions admissibles de petite entreprise, car monsieur pourrait bénéficier d'une exonération d'impôt sur gain en capital lors de la disposition de ces dernières. Autrement, le gain en capital est imposable à un taux marginal maximum de 26 %.

Étant donné que le lecteur prévoit vendre l'entreprise et l'immeuble qui abrite cette dernière, il faudrait déterminer avant tout si le futur acquéreur désire l'entreprise et tous les actifs qu'elle comprend ou s'il n'est intéressé qu'à la valeur de l'achalandage, par exemple. Un expert en fiscalité pourra conseiller monsieur sur la meilleure stratégie fiscale à suivre selon les modalités de l'entente prévue. Ces nuances apportées, voici l'ordre de liquidation des actifs utilisés afin d'établir s'il dispose des liquidités requises pour sa retraite :

1. Liquidation du CELI. Il vaut mieux commencer par liquider le CELI. Comme monsieur aura un léger revenu d'environ 15 000 $ jusqu'à l'âge de 67 ans, l'objectif est de diminuer le plus possible son revenu, afin qu'il bénéficie du maximum d'avantages sociaux.

2. Utilisation du produit de la vente de l'entreprise. Dans la présente analyse, nous avons simulé une vente des actifs de l'entreprise, soit la vente de l'achalandage pour 300 000 $ et de l'immeuble pour 380 000 $. De ces montants, plus de 150 000 $ pourront être versés au lecteur sans impôts, par l'intermédiaire du compte de dividende en capital.

3. Retrait du FERR (les REER seront transférés dans un FERR à l'âge de 71 ans).

À la lumière des renseignements que nous avons, nous constatons que le train de vie de monsieur (50 000 $ indexés nets d'impôt) pourrait être soutenu jusqu'à environ 80 ans. Ce constat est fait en prenant en considération les impôts à payer, les rendements et les hypothèses choisis. Une différence dans ces hypothèses pourrait entraîner des conclusions différentes.

Si le lecteur maintient son train de vie après 80 ans, la résidence pourrait être vendue pour financer le reste de sa retraite. Un loyer devra cependant être ajouté au budget. Autre option, monsieur pourrait reconsidérer son budget de vacances annuel de 15 000 $ en se limitant à un voyage tous les deux ans.

Expert invité

Roberto Mori est analyste en fiscalité chez Demers Beaulne

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