Le solaire et l'éolien propulseront le métro de Santiago

Publié le 03/11/2016 à 10:28

Le solaire et l'éolien propulseront le métro de Santiago

Publié le 03/11/2016 à 10:28

À partir de 2018, l’électricité faisant rouler le métro de Santiago sera à 42 % d’origine solaire et à 18 % d’origine éolienne.

À la mi-juin, la présidente chilienne Michelle Bachelet a signé les Accords de Paris qui engagent le Chili à une réduction de 30 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2020.

Par Daniel Fajardo Cabello, Pulso, Chili

Pour atteindre cet objectif, le secteur public a lancé plusieurs projets, dont un qui a été annoncé par la présidente Bachelet en mai 2016 : le métro de Santiago a signé un accord avec la centrale solaire d’El Pelicano et la ferme éolienne de San Juan, qui seront toutes deux opérationnelles en 2018. Cet accord couvrira les besoins énergétiques du métro de Santiago par l’intermédiaire d’un Système Interconnecté Central (SIC).

Ces deux projets combinés représentent un investissement public de plus de 500 millions de dollars américains.

Il s’agit d’un enjeu majeur à plusieurs titres. Alors que les engagements des Accords de Paris sont actuellement au centre de l’attention, la capitale chilienne est bien avancée dans la construction de deux nouvelles lignes de métro qui doivent être terminées en 2017 ou en 2018. De plus, la décongestion et la réduction de la pollution de la ville constituent l’une des promesses électorales du gouvernement actuel.

Le potentiel solaire

Au cours des dernières années, le Chili est devenu l’un des pays ayant le potentiel le plus important du monde en matière d’énergie solaire. L’électricité d’origine éolienne semble aussi constituer une option des plus intéressantes. Plusieurs acteurs internationaux du secteur solaire sont ainsi venus s’installer dans le fameux désert d’Atacama en raison des niveaux élevés du rayonnement solaire (plus de 1200 W/mètre carré).

On estime que le Chili dispose d’une capacité solaire de 1,3 gigawatt (GW) grâce à l’installation à grande échelle de panneaux solaires (principalement dans le Nord), ce qui a généré une explosion dans l’utilisation de cette technologie. Selon la Commission nationale de l’énergie (CNE), en janvier 2016, les prévisions de construction de centrales solaires dans le Système interconnecté du Nord (SING) ont représenté 37 % de tous les projets de centrales électriques, suivies par celles au charbon (33 %) et au gaz naturel (20 %).

« Le gouvernement et le secteur privé envisagent tous deux avec enthousiasme l’objectif initial qui est de générer 25 % de l’électricité à partir de sources ERNC (Énergie renouvelable non conventionnelle) en 2025 et nous travaillons pour atteindre cet objectif très rapidement » a déclaré Peter Horn, pdg de Heliplast, une société germano-chilienne de solutions solaires qui travaille depuis plus de trois décennies dans ce secteur.

Dans ce contexte, El Pelícano (exploité par SunPower), situé entre les régions de Coquimbo et d’Atacama, disposera d’une capacité de 110 MWp, soit la consommation électrique moyenne de 100 000 foyers chiliens. Toute l’électricité générée par cette centrale sera utilisée par le métro de Santiago. « En association avec Total, SunPower s’est engagée à la croissance continue du secteur solaire local, et en particulier à répondre à la demande d’électricité solaire renouvelable à un prix concurrentiel » a assuré Manuel Tagle, directeur général de SunPower Chile.

Pour sa part, la ferme éolienne de San Juan de Aceituno (propriété de Latin American Power), qui doit être construite dans le district de Freirina dans la région d’Atacama, aura une capacité de 185 MWp et fournira au métro 15 % de l’électricité produite.

Par conséquent, à partir de 2018 la matrice énergétique du métro de Santiago sera constituée de 40 % d’électricité conventionnelle (Chilectra), d’environ 42 % d’électricité d’origine solaire (El Pelícano) et de 18 % d’électricité d’origine éolienne (ferme éolienne de San Juan). « Bien que l’expérience internationale ait montré que plusieurs systèmes de métro ont incorporé des ERNC dans leur processus de production, le métro de Santiago est un pionnier dans ce domaine de par la proportion d’électricité propre intégrée dans sa matrice de consommation », a déclaré le représentant du réseau public de métro.

En outre, en termes d’impact réel, on estime qu’à partir de 2018, ces deux nouveaux contrats entraîneront une réduction des émissions nationales de CO2 de 130 000 tonnes par an, ce qui équivaut à la plantation de 7,8 millions d’arbres.

« Dans leur ensemble, ces contrats consolideront le développement environnemental durable de l’entreprise. Ceci permettra au métro de Santiago de disposer d’une énergie à un prix stable et concurrentiel. En effet, celui-ci restera inférieur à 100 $ US/MWh en moyenne, si l’on prend en considération la totalité de la matrice énergétique » a ajouté le représentant du métro de Santiago.

 

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