La Standard Bank d’Afrique du Sud a emménagé dans un bâtiment vert de 11 étages à Rosebank.
Par Charlotte Mathews, Business Day, Afrique du Sud
De 1996 à 2011, Johannesburg a ajouté 1,8 million de personnes à ses 8,65 millions d’habitants, d’après le « Rapport gouvernemental sur les villes d’Afrique du Sud 2016 ». Johannesburg a contribué pour environ 14 % de l’ensemble de la production économique du pays en 2013.
Manfred Braune, responsable technique principal du Conseil de la construction écologique d’Afrique du Sud (GBCSA, en anglais), qui conseille et évalue les bâtiments verts, a dit que les bâtiments verts protègent les ressources naturelles limitées et luttent contre le potentiel des villes à polluer l’air et l’eau, et à endommager l’écosystème.
La majeure partie de l’électricité de l’Afrique du Sud est produite à partir du charbon, donc les bâtiments doivent augmenter leur efficacité énergétique et utiliser des ressources alternatives. Bien que l’eau potable soit précieuse, de nombreux bâtiments l’utilisent dans leurs systèmes de climatisation. Le GBCSA encourage l’utilisation d’eau recyclée ou d’autres méthodes plus efficaces de refroidissement et de réchauffement.
Les matériaux de construction sont également importants, dit M. Braune. Les villes d’Afrique du Sud doivent utiliser davantage de matériaux disponibles localement. En plus de produire moins d’émissions de carbone, cela soutiendra la croissance économique, ainsi que l’art et la culture.
La Standard Bank d’Afrique du Sud, l’une des « quatre grandes » banques du pays, a emménagé dans un bâtiment vert de 11 étages à Rosebank, au nord du quartier central des affaires (CBD) de Johannesburg, il y a trois ans.
Devant le bâtiment, il y a un espace public de la taille d’un terrain de rugby, sur lequel 422 espèces d’arbres indigènes ont été plantées.
Nkosinathi Manzana, le responsable commercial des services immobiliers de la banque, a dit que les sondages effectués auprès du personnel démontraient que beaucoup étaient satisfaits du bâtiment.
L’une des leçons les plus marquantes a été l’importance de la commande et de l’entretien afin de réaliser tout le bénéfice qui peut être tiré des technologies efficaces sur le plan énergétique qui ont été installées. Ces technologies incluaient l’efficacité thermique des vitrages et autres matériaux de construction, un système de climatisation qui procure un rafraîchissement et de la chaleur par le plancher plutôt que par des diffuseurs au plafond, et une usine de trigénération d’un mégawatt.
M. Manzana a dit que la Standard Bank concevait et planifiait dix bâtiments verts de plus, à la fois neufs et en rénovation. Elle remplaçait aussi une technologie vieillissante dans d’autres bâtiments par des équipements plus efficaces énergétiquement, par exemple les escaliers mobiles et la climatisation.
En plus de ces changements structurels, les évaluations de la GBSCA ont encouragé les entreprises à se localiser près des transports publics, bien que le pays ait beaucoup à faire pour fournir des réseaux de transport public intégrés.
Des projets spéciaux demandent une gestion spéciale, a expliqué Manfred Braune. Un bâtiment qui a été conçu pour être vert doit être géré correctement pour se comporter de la façon dont il est conçu.
Les nouveaux bureaux du World Wildlife Fund for Nature South Africa, près du centre économique de Johannesburg.
Il y a une organisation plus petite qui a fait beaucoup d’efforts pour réhabiliter un vieux bâtiment afin de le rendre vert, c’est la World Wildlife Fund for Nature South Africa (WWF-SA) qui a emménagé dans de nouveaux bureaux près du centre économique de Johannesburg, l’an dernier.
Les coûts opérationnels ont été plus bas que pour un bâtiment traditionnel, de façon significative, particulièrement pour l’énergie et l’eau.
Cependant, Stephen Wetmore, qui dirige le Sustainable Business and Partnership chez WWF Afrique du Sud, a déclaré que cela leur avait appris deux leçons pratiques. La première était que changer l’attitude du personnel au sujet des trajets prend du temps. Ce qui était prévu, c’était de capitaliser sur la proximité d’excellents moyens de transport publics en fournissant un minimum d’espaces de stationnement dans le bâtiment, avec des bicyclettes et du covoiturage, au lieu de laisser le personnel utiliser des voitures individuelles. Mais la WWF-Afrique du Sud a découvert qu’il lui fallait louer des emplacements pour le personnel dans un stationnement à proximité.
« Deuxièmement, notre objectif de réduire les impacts sur l’infrastructure municipale en installant un système alternatif d’égoût dans le sous-sol a été contré dès le départ, car il n’y avait pas assez de personnes dans le bâtiment pour que des fonctions normales biodigestives puissent opérer efficacement », a dit M. Wetmore.
« Cela a été amélioré depuis, car davantage de personnes sont arrivées et le système a été ajusté » et à bien d’autres égards le bâtiment était satisfaisant, a-t-il dit.
Wetmore a ajouté que si l’Afrique du Sud se concentrait sur la création de nouveaux bâtiments durables, cela prendrait 100 ans pour changer l’environnement construit, donc il lui fallait convertir les bâtiments existants en bâtiments verts.
