The B Team : Des dirigeants qui veulent faire des affaires autrement


Édition du 21 Novembre 2015

The B Team : Des dirigeants qui veulent faire des affaires autrement


Édition du 21 Novembre 2015

The B Team tenait un événement en septembre. De gauche à droite : Dr Ngozi Okonjo-Iweala, Guilherme Leal, Sir Richard Branson, Dr Mo Ibrahim, Sharan Burrow, Paul Polman.

SOMMAIRE DU DOSSIER

Par Amy Serafin, Sparknews

POLITIQUES DURABLES – The B Team est un groupe international de dirigeants d’entreprise qui exercent leur influence pour le bien commun. C’est également un partenaire de Sparknews, qui a récemment rencontré Sir Richard Branson à New York City.

Après un voyage en Afrique relatif aux initiatives en faveur de l’énergie solaire, Sir Richard Branson s’est rendu, en septembre, à Manhattan. Le fondateur du groupe Virgin a rencontré les membres de son organisation mondiale à but non lucratif, The B Team. Cette visite coïncidait avec la 70e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, et la ville grouillait de politiciens et de chefs d’État, exactement les personnes que Richard Branson souhaiter rencontrer.

Entre plusieurs réunions, il a discuté avec Sparknews du fonctionnement de The B Team et des engagements que les décisionnaires internationaux devraient, selon lui, prendre lors de la conférence sur le changement climatique COP21. « Je suis quelqu’un d’optimiste et j’espère vraiment que les choses vont changer à Paris », dit-il.

Le milliardaire aux longs cheveux faisait étonnamment preuve d’un très grand sérieux et choisissait ses mots avec une attention particulière.

Richard Branson a créé The B Team en 2013 avec Jochen Zeitz (directeur de Kering, société de luxe) dans le but d’élever les normes éthiques sur la manière de gérer les affaires et d’utiliser l’influence du secteur privé pour le bien-être des individus et de la planète. Ils y ont invité des dirigeants portés par le même souhait, notamment Paul Polman, directeur exécutif d’Unilever, Arianna Huffington, haute personnalité des médias, Ratan Tata du Tata Group et Muhammad Yunus, fondateur de Grameen Bank.

À ce jour, The B Team comprend 19 dirigeants, pour la plupart issus de la sphère entrepreneuriale et certains représentants de gouvernements. Actuellement, The B Team représente différents secteurs, de l’automobile aux condiments, et a l’intention de continuer à étendre les secteurs et régions dans lesquels elle est présente. Au cours de l’année, Marc Benioff de Salesforce, Bob Collymore de Safaricom et Sharan Burrow, secrétaire général de la Confédération syndicale internationale, l’ont rejoint et d’autres vont les suivre.

Devenir un modèle

Bien que The B Team conserve, pour l’instant, un groupe central restreint, elle espère servir de modèle pour le commerce dans le monde entier. « Nous pourrions faire signer 300 ou 400 sociétés, mais cela n’aurait pas le même effet », dit Richard Branson, en précisant que 25 à 30 serait le chiffre idéal, et il est certain de pouvoir en trouver plusieurs qui répondent aux normes de la société. « Nous aimerions dire à certaines personnes : Rejoignez-nous, vous n’êtes peut-être pas parfaits aujourd’hui, personne d’entre nous ne l’est, mais vous en prendrez le chemin. »

Le groupe exerce une pression sur les gouvernements afin que ces derniers agissent sur des problèmes en particulier, que ce soit en personne, par courrier, par téléphone ou même par le biais des réseaux sociaux. L’avantage d’être Richard Branson est que vous êtes suivi par plus de 25 millions personnes sur les réseaux sociaux, et que les personnalités politiques que vous appelez vont certainement vous prendre au téléphone. « Nous passons la majorité de notre temps à utiliser nos profils publics pour limiter les formalités administratives et atteindre directement les décisionnaires », explique-t-il.

L’équipe se réunit environ trois fois par an et sera présente à Paris lors du COP21. De par le mélange de personnalités importantes et de leurs obligations professionnelles variées, il est évident que les membres participent à ce que Richard Branson appelle des « débats vigoureux » sur certains sujets, par exemple sur la question de savoir s’il est oui ou non réaliste de demander à toutes les entreprises d’effectuer une analyse détaillée (et onéreuse) des bénéfices et dommages environnementaux.

En outre, il est plus aisé pour les entreprises privées que pour les entreprises publiques ayant des comptes à rendre à leurs actionnaires, de sacrifier une petite partie de leurs bénéfices pour le bien commun, et c’est la raison pour laquelle la politique gouvernementale est essentielle. « L’un des objectifs de The B Team est d’entrer directement en contact avec les gouvernements et de leur dire : “regardez, vous devez établir des règles de base”, dit Richard Branson. Une société qui est réticente à l’idée d’agir pour le bien commun, y sera ainsi oblige. »

En faveur d’une taxe sur le carbone

En février, The B Team a envoyé une lettre ouverte à Christiana Figueres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, réclamant un engagement mondial pour parvenir à zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2050. Richard Branson pense que les fonds récoltés par une taxe carbone pourraient remplacer les taxes sur les énergies renouvelables, et que d’autres économies seraient réalisées par la suppression des énormes dépenses actuelles des gouvernements en combustions fossiles (estimées par le Fond Monétaire International à 5,3 billions de dollars en 2015 au total, des taxes sur les crédits aux frais de santé liés à la pollution).

Comment un homme qui détient trois avions peut-il exiger un monde sans carbone ? Lorsque cette question lui est posée, il répond que « les gens vont continuer à voler, donc ce qu’il faut essayer de faire c’est de rendre l’environnement aérien efficace, et nous faisons tout ce que nous pouvons pour y parvenir. »

Il dit investir énormément pour l’obtention d’un combustible écologique, en collaboration avec des contrôleurs du trafic aérien, précisant qu’ « environ 15 milliards de dollars de combustibles partent en fumée en raison des déficiences du contrôle du trafic aérien qui font tourner les avions en rond. » Il déclare que le vol autour du monde sans escale réalisé par Steve Fossett en 2005 dans un avion Virgin GlobalFlyer spécialement construit, était destiné à prouver à Airbus et à Boeing que les avions en composite carbone pouvaient voler.

Enfin, The B Team soutient fortement l’adoption d’une taxe carbone, même si cela aurait, du moins au départ, des conséquences sur les bénéfices des entreprises comme Virgin. « Peut-être y aura-t-il des désavantages à court terme », déclare-t-il. « Mais une fois que le monde utilisera des énergies renouvelables, cela pourrait rester abordable pour toujours ». Et là, ce n’est pas seulement le militant qui parle, c’est également l’homme d’affaires.

À voir sur le Web :
Regardez cette vidéo, sur : sparknews.com/es/video/b-team-means-business-climate

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