"S'il y a quelques pommes pourries, sortons-les !"

Publié le 08/10/2011 à 00:00, mis à jour le 06/10/2011 à 15:22

"S'il y a quelques pommes pourries, sortons-les !"

Publié le 08/10/2011 à 00:00, mis à jour le 06/10/2011 à 15:22

Par Diane Bérard
Des cours d'éthique à la rescousse

D.B. - Depuis deux ans, les firmes de génie-conseil multiplient les formations en éthique. Un cours de trois heures va-t-il suffire à assainir le système ?

M.C. - D'abord, si tous les professionnels étaient parfaits et respectaient leur code de déontologie, il n'existerait pas d'ordres professionnels... Ceux-ci font en sorte que, tout au long de leur pratique, les membres maintiennent leurs compétences et demeurent professionnels. Dans cet esprit, une sensibilisation à l'éthique ne peut être une mauvaise chose. Certains membres peuvent avoir l'impression qu'ils perdent leur temps dans un cours d'éthique. Ils se trompent. Quand on vient de vous rappeler certains concepts d'éthique et que vous êtes confronté à des situations délicates, c'est plus frais à votre esprit. Les probabilités que vous résistiez et sensibilisiez les gens autour de vous sont plus élevées. Et puis, si vous choisissez d'emprunter une voie non appropriée, vous ne pourrez plaider ensuite que vous ne le saviez pas.

J.D. - Nous avions déjà un code de déontologie. Mais, depuis deux ans, nous l'avons revu en nous inspirant de documents de la Fédération internationale des ingénieurs-conseils. Nous avons aussi émis des lignes directrices pour aider les firmes à se doter d'un code de déontologie lorsqu'elles n'en ont pas. Et nous avons organisé une séance de formation et d'information. Ce rafraîchissement est nécessaire, parce que ce qui est acceptable et vu comme éthique ou non éthique évolue avec le temps. Il fut une époque où les adultes conduisaient avec une bière à la main. Ce n'était pas criminel. Aujourd'hui, c'est non seulement non éthique, c'est devenu criminel. De la même manière, plusieurs comportements qui étaient acceptables en affaires ne le sont plus. Les cadeaux corporatifs, par exemple. À une certaine époque, personne n'y voyait aucun mal. Certains les ont acceptés, d'autres non. Ceux qui les ont acceptés étaient-ils moins intègres pour autant ? Certains oui, d'autres non.

Y.L. - La formation en éthique est nécessaire, mais elle n'est certainement pas suffisante.

La prochaine étape ?

D.B. - Que fait-on maintenant ?

Y.L. - Mettre sur pied une commission d'enquête le plus rapidement possible pour aller au fond des choses.

D.B. - Une commission d'enquête est une action extérieure à vous. Qu'est-ce que chacun de vos organismes compte faire ?

M.C. - L'Ordre mène ses enquêtes. Nous avons mis en place une ligne éthique qui permet aux membres de demander conseil. Cette ligne sert également à réclamer des enquêtes. J'ai aussi écrit récemment une lettre aux membres pour leur rappeler leur devoir de signaler tout comportement douteux d'un collègue. Ce qui m'inquiète, c'est que nos membres témoignent devant M. Duscheneau, mais ne nous rapportent pas ce qu'ils ont vu. Nous devons savoir. Nous avons aussi accru les effectifs du bureau du syndic qui est submergé de demandes d'enquête. Et nous voulons faire mieux connaître notre fonds de défense en matière déontologique. Un membre qui subit des réprimandes ou se fait congédier parce qu'il refuse de poser un geste qu'il estime inadéquat peut profiter de nos ressources pour se défendre. C'est le but de ce fonds. Et, pour la première fois en six ans, quelqu'un s'en est prévalu. Pour ma part, s'il y a une réelle problématique, je souhaite que ce fonds soit utilisé davantage.

J.D. - Je le répète, je refuse de croire qu'il existe un système à une telle échelle. On généralise beaucoup. Mais, je suis consciente du tort que toutes ces allégations causent. Dans le but de protéger la réputation et les membres que l'on considère comme honnêtes, notre association demandera, encore une fois, au ministère des Transports de prendre tous les moyens pour renforcer ses effectifs afin qu'il soit en mesure d'effectuer son travail de gestionnaire de projets correctement. Mais les conditions que le gouvernement offre à ses ingénieurs ne sont pas, pour l'instant, de nature à attirer des candidats. Il faudra les bonifier.

Y.L. - Il faut stopper l'érosion de la confiance du public envers le génie. Nous mènerons donc des activités de promotion pour rappeler ce qui compose l'ingénierie au Québec, au-delà de la construction. Il y a quatre ans, 83 % de la population faisait confiance aux ingénieurs. À la mi-septembre ce n'était plus que 66 %. C'est intolérable. Nous interviendrons aussi du côté de la formation pour nous assurer que nos membres agissent en conformité avec les bonnes pratiques.

103 200 $ Salaire moyen d'un ingénieur qui travaille dans le secteur privé. Dans la fonction publique fédérale, le salaire moyen est de 101 400 $, par rapport à 78 000 $ au provincial et à 89 900 $ au municipal. | Source : Réseau des ingénieurs du Québec (2011)

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