Les voitures électriques, pas si populaires


Édition du 10 Mai 2014

Les voitures électriques, pas si populaires


Édition du 10 Mai 2014

Chez General Motors, les ventes de Chevrolet Volt n’ont pas excédé les 60 000 unités en Amérique depuis sa commercialisation en mars 2010.

Les ventes de voitures aux prétentions écologiques sont indéniablement en hausse. Mais la surprise provient non pas de la hausse elle-même, mais plutôt du type de véhicules qui atteignent leurs objectifs. Alors qu'on prévoyait, il y a quelques années à peine, une progression constante des ventes de voitures électriques, voilà que ces dernières n'atteignent pas les sommets prévus.

En fait, selon les données d'immatriculation de la Société de l'assurance automobile du Québec, environ 2 800 véhicules électriques, toutes catégories confondues, circulent actuellement sur les routes de la province. Au Canada, selon les données des constructeurs, leur nombre demeure inférieur à 6 000.

Pourtant, le gouvernement du Québec, qui a créé les incitatifs financiers nécessaires pour augmenter les ventes de voitures électriques, prévoyait qu'elles représenteraient 25 % des voitures vendues au pays en 2020.

Ce manque de popularité des voitures électriques ne signale cependant pas le désintérêt pour les voitures écologiques, au contraire. Mais ce sont des acteurs inattendus qui semblent vouloir combler les besoins des consommateurs, à la recherche de véhicules moins énergivores.

Des voitures moins gourmandes

La réalité, c'est que des technologies moins complexes ont pris la relève, reléguant loin derrière les véhicules électriques. Ainsi, les motorisations diesel, les moteurs moins volumineux et les méthodes de construction de châssis allégés ont permis de diminuer la consommation moyenne des véhicules sur la route, sans pour autant augmenter le nombre de véhicules électriques.

L'analyste Ravi Shanker, de Morgan Stanley, a d'ailleurs expliqué ce constat lors d'une récente rencontre avec la presse américaine. «Les VE déçoivent plus que ce qu'on croyait. Les voitures sont trop chères, les batteries n'ont pas progressé autant qu'on l'espérait et les manufacturiers ont fait un excellent travail en réduisant la consommation des moteurs à combustion traditionnels. Sans compter que le prix de l'essence, surtout aux États-Unis, n'a pas connu la progression anticipée», a-t-il expliqué.

Le résultat est simple : les constructeurs n'atteignent pas les objectifs de vente visés, et ce, malgré les millions de dollars investis en R-D et en construction d'infrastructures d'assemblage. Chez Nissan par exemple, l'usine d'assemblage permet de produire quelque 160 000 véhicules électriques annuellement. Les ventes totales en Amérique du Nord sont de moins de 30 000 unités, selon les données de l'Automotive News Data Center.

Même chose chez General Motors, dont les ventes de Chevrolet Volt n'ont pas excédé les 60 000 unités en Amérique, depuis sa commercialisation en mars 2010. Les prévisions atteignaient ce total annuellement.

En revanche, les consommateurs se sont tournés vers des véhicules moins énergivores et plus efficaces. La diminution de la taille des blocs-moteurs, par exemple, a permis une augmentation des ventes des véhicules à quatre cylindres de 12 % aux États-Unis et de 17 % au Canada, selon le Data Center.

Il faut savoir que ces moteurs comptent souvent sur l'appui d'un petit turbo, capable d'améliorer la consommation d'essence de l'ordre de 10 % environ. Ford utilise notamment cette technologie avec le système EcoBoost.

Les ventes de ce type de moteur ont progressé de façon importante, passant de 7 138 907 unités en 2012, à des ventes projetées de 8 442 499 en 2014, selon IHS Automotive.

Diesel et légèreté

D'autres technologies, comme la motorisation diesel ou l'allègement des structures, ont également permis une diminution de la consommation d'essence. Des technologies qui semblent aussi remporter un vif succès auprès des consommateurs, malgré le prix plus élevé.

Ainsi, au pays, les diesels comptent pour 30 % des ventes de Volkswagen Canada, tous modèles confondus (DesRosiers Automotive). Aux États-Unis, selon VW USA, la Passat diesel occupe désormais 30 % du marché, elle qui n'avait jamais excédé les 10 % auparavant.

Quant à l'allègement des structures, c'est au cours des prochains mois surtout que le phénomène se fera sentir, Ford ayant annoncé la venue d'une camionnette F150 en aluminium et GM ayant confirmé qu'elle emboîtera le pas en 2018.

Alors que les ventes de véhicules électriques ou hybrides branchables continuent de stagner, Hyundai et Toyota ont déjà confirmé leur intention de commercialiser dans certains États américains des voitures à hydrogène, une technologie que l'on croyait abandonnée. Aucun plan n'est encore établi pour le Canada cependant.

«L'industrie n'a rien fait de mal, c'est le monde qui a changé. Les gens sont prêts pour le diesel et des moteurs plus petits, et même nous, nous regardons dans cette direction. Car la preuve a été faite que ces réalités fonctionnent», a conclu pour sa part Andy Palmer, vice-président de Nissan, en entrevue aux États-Unis.

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