La politique québécoise en architecture, c'est pour bientôt ?

Offert par Les Affaires


Édition du 27 Octobre 2018

La politique québécoise en architecture, c'est pour bientôt ?

Offert par Les Affaires


Édition du 27 Octobre 2018

L'Ordre des architectes du Québec (OAQ) milite depuis des années pour pousser Québec à doter la province d'une politique en architecture. L'objectif : améliorer la fonctionnalité, la durabilité et l'esthétique des bâtiments, des espaces publics et des infrastructures. Le gouvernement semble réceptif, mais plusieurs enjeux subsistent.

«Pour quelle raison demandons-nous une politique de l'architecture ? Pour répondre aux défis contemporains comme ceux du vieillissement de la population, des changements climatiques et de l'inclusion sociale», explique Nathalie Dion, la présidente de l'OAQ.

Plus concrètement, l'Ordre estime qu'une politique aurait plusieurs avantages : intéresser le public aux enjeux tels que l'étalement urbain, l'efficacité énergétique et le logement ; favoriser la préservation du patrimoine et mieux refléter l'identité culturelle du Québec dans son architecture ; soutenir les municipalités et régions dans l'amélioration de la qualité de leurs infrastructures.

Bâtir ses appuis

L'OAQ a commencé à faire pression sur les pouvoirs publics québécois pour la mise en place d'une politique lors de la période électorale de 2014.

Dans son plan d'action gouvernemental en culture 2018-2023 lancé en juin dernier, le gouvernement libéral avait prévu une mesure visant à «doter le Québec d'une stratégie gouvernementale en architecture».

«Nous espérons que cette volonté d'aller de l'avant se maintiendra avec le nouveau gouvernement, et que notre travail avec le ministère de la Culture et des Communications va se poursuivre», dit Mme Dion.

Par-dessus tout, et même s'il se dit satisfait de la mesure inscrite au plan d'action, l'Ordre aimerait que des mesures réelles soient prises pour favoriser l'architecture.

Au cours des prochains mois, l'OAQ compte rencontrer différents acteurs publics dans le but de continuer de les rallier à son idée d'une politique publique. Pour le moment, elle a déjà rencontré, par exemple, le ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur, l'Office des personnes handicapées du Québec, la Société québécoise des infrastructures et le ministère de la Santé et des Services sociaux.

L'Ordre aimerait continuer de rencontrer des acteurs de différents horizons. Il a donc transmis son livre blanc, un document publié au printemps qui propose une feuille de route pour la mise en place d'une politique à de nombreux organismes allant de Transition énergétique Québec à la Société d'habitation du Québec. Elle veut aussi rencontrer des maires, mais également les grands donneurs d'ouvrage et les gens d'affaires québécois.

Selon Mme Dion, la communauté d'affaires se sent interpellée par son projet. «Elle est déjà soucieuse de l'architecture, dit-elle. On voit plusieurs projets privés qui intègrent des notions avancées de développement durable. Les gens d'affaires savent que l'architecture peut définir leur image de marque ou favoriser la vente de leurs logements.»

Les démarches de l'OAQ ont même fait des petits à la Ville de Montréal, où le Bureau du design s'affaire actuellement à établir un agenda pour la qualité en design d'ici la fin de l'année.

Cohérence et qualité

L'Association des architectes en pratique privée du Québec (AAPPQ) soutient le projet d'une politique québécoise de l'architecture. Elle estime que celle-ci permettrait notamment au gouvernement d'agir avec plus de cohérence dans ce domaine.

Lyne Parent, directrice générale de l'AAPPQ, explique que 14 ministères et organismes publics interviennent au Québec dans le secteur de l'architecture, de la Régie du bâtiment au ministère de la Justice, qui encadre la Loi sur les architectes, en passant par le ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation. «Le problème est que ces organismes travaillent en vase clos. Ils ont une expertise très précise et n'ont donc pas toutes les connaissances nécessaires pour bien comprendre un projet», dit Mme Parent. Une politique permettrait ainsi une meilleure coordination entre les différents ministères et organismes publics, et peut-être même une harmonisation des lois issues de différents domaines, allant du patrimoine à la construction ou à l'environnement, dans le but de prioriser la qualité.

Depuis quelques années, dans le domaine de la construction, le discours public a beaucoup tourné autour de la corruption et de la façon de la prévenir, note Mme Parent. «C'est important, mais on a complètement évacué de nos discussions les autres enjeux, dit-elle. On doit recommencer à se demander comment assurer des ouvrages de qualité qui vont durer. Et c'est cela que permettrait une politique de l'architecture.»

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