Trois conseils pour améliorer son efficacité énergétique

Offert par Les Affaires


Édition du 13 Janvier 2018

Trois conseils pour améliorer son efficacité énergétique

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Édition du 13 Janvier 2018

Pour améliorer son efficacité énergétique, on pourrait par exemple récupérer la chaleur émise par une salle de serveurs informatiques et chauffer l’immeuble.

On peut conduire le cheval jusqu'à l'abreuvoir, mais on ne peut l'obliger à boire. L'adage s'applique tout particulièrement au secteur de l'efficacité énergétique et au faible intérêt qu'il suscite. Pourtant, quelques mesures relativement simples d'intervention peuvent assurer une rentabilité remarquable.

Plusieurs projets ont été réalisés ou sont en cours de réalisation, et des subventions à hauteur de 200 millions de dollars ont généré des investissements de 450 M $ depuis 2013 dans le secteur industriel, rapporte Nadia Lalancette, coordonnatrice du programme ÉcoPerformance à Transition énergétique Québec (TEQ). Dans le secteur commercial et institutionnel, TEQ rapporte des investissements totaux de 150,9 M$ à partir d’aides financières de 46,7 M$. Le tout a généré des économies annuelles en énergie de 18 M$ et des réductions annuelles d’émissions de GES de 66 000 tonnes d’équivalent CO2.

Cependant, «il n'y a pas tant d'entreprises qui ont pris la peine de faire une demande pour de l'aide et qui font les démarches», juge François Roberge, directeur, Environnement, chez GCM Consultants, à Montréal. «On peut avoir l'impression que beaucoup d'entreprises mènent des projets parce que certaines y vont à répétition, mais en fait, il y en a relativement peu.»

Le principal obstacle dans le secteur industriel, ajoute M. Roberge, tient aux directions d'entreprises «qui ne savent tout simplement pas combien leur coûte leur consommation d'énergie. Du fait que les projets d'efficacité ne touchent pas la mission de l'entreprise, on a tendance à reporter ça aux calendes grecques».

Le même commentaire vaut pour le secteur des bâtiments. «La première préoccupation d'un gestionnaire d'immeuble est de remplir ses locaux, pas de gérer l'énergie», fait ressortir Stéphan Gagnon, chargé de projet, Direction des partenariats stratégiques, TEQ.

Toutefois, avec l'ouverture, en 2018, du système de plafonnement et d'échange de droits d'émission (SPEDE ou marché du carbone) aux entreprises qui émettent entre 10 000 et 25 000 tonnes de CO2, comme l'explique Julie Belley Perron, associée chez Langlois avocats, on peut prévoir un intérêt accru pour une gestion plus efficace de l'énergie.

Pour ceux qui voudraient accroître leur productivité énergétique, voici quelques pistes à suivre :

1. Effectuer un bilan énergétique.

Cela suppose de poser bien des questions : quelle énergie utilise-t-on ? Est-ce la plus efficace pour la tâche ? Peut-on récupérer la chaleur produite dans un autre procédé ? Question cruciale : où se cachent les pertes d'énergie les plus importantes ?

Ce regard doit porter sur l'ensemble des processus, au-delà de la stricte consommation d'électricité ou de gaz. «Les produits rejetés, les pertes de matières premières, la surproduction et les inventaires excessifs, les équipements qui fonctionnent lorsque la production est à l'arrêt sont tous des éléments qui consomment de l'énergie sans valeur ajoutée. La détermination et la réduction systématique de ces pertes ne sont pas des pratiques répandues dans l'industrie québécoise», fait ressortir le document Diagnostic/Enjeux Industriede TEQ.

Évidemment, la conduite de ce bilan exige un oeil exercé. M. Gagnon donne l'exemple d'une salle de serveurs informatiques où les informaticiens se targuaient de consommer très peu d'électricité pour la refroidir, tandis qu'on rejetait dehors toute la chaleur de la salle «C'est à pleurer ! lance-t-il. On aurait pu récupérer cette chaleur et chauffer l'immeuble.»

2. Établir les économies potentielles.

Pour chaque échelon où une intervention est possible, il importe de chiffrer les économies qu'on pourrait réaliser. Des gains substantiels d'efficacité et de productivité peuvent être réalisés - et rapidement. Certains projets peuvent en effet se rentabiliser en moins de deux ans, quoique cette rentabilisation s'étale plutôt entre deux et cinq ans, parfois davantage. Cependant, «certains dirigeants sont rigides et n'acceptent rien qui ne se rentabilise pas en moins de trois ans, dit François Roberge. C'est malheureux, car les économies réalisées après trois ou quatre ans, c'est de l'argent en poche.»

3. S'assurer que le premier projet est modeste.

C'est ici que peuvent ressortir les fruits qui pendent le plus bas : les projets susceptibles de livrer le plus d'économies pour le plus faible montant déboursé. Très souvent, «installer des récupérateurs d'énergie ou des échangeurs de chaleur sont des interventions faciles», indique M. Roberge.

Mais attention ! L'intervention doit être mesurée et être couronnée de succès, car installer un simple échangeur d'air n'est pas compliqué, reconnaît M. Roberge. «Il ne faut pas trop de charge ni surdimensionner les équipements non plus. On peut facilement en faire trop ou pas assez.»

Or, l'essentiel d'un premier projet est de connaître le succès. De plus, cueillir de la sorte un bénéfice facile porte un avantage psychologique certain. «Pour ceux qui n'ont jamais mené un projet, affirme M. Roberge, cela peut être un excellent encouragement pour aller plus loin.»

Veuillez noter que cet article a été modifié après sa mise en ligne.

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