La Laiterie de Coaticook réduit son empreinte écologique

Publié le 06/10/2012 à 00:02, mis à jour le 04/10/2012 à 16:06

La Laiterie de Coaticook réduit son empreinte écologique

Publié le 06/10/2012 à 00:02, mis à jour le 04/10/2012 à 16:06

Jean Provencher a toujours cru que la revalorisation et la récupération étaient rentables. [Photo : Gilles Delisle]

La récupération et le recyclage, la Laiterie de Coaticook s'y est mise bien avant que ce ne soit à la mode. Tous les résidus de l'activité de l'entreprise ou presque ont une deuxième vie.

« J'ai toujours cru que la récupération et la revalorisation étaient rentables. Alors, je l'ai toujours fait. C'est comme une deuxième nature », affirme Jean Provencher, président de la Laiterie de Coaticook, qui fabrique de la crème glacée et du fromage et qui exploite, sur place, un bar laitier.

Des bacs de recyclage sont disposés partout dans l'usine. Les palettes de bois sont renvoyées au fournisseur pour une autre utilisation. Les salles de bains sont munies de bacs de compost pour les essuie-mains. Au bar laitier, les barils en plastique sont vendus aux particuliers, qui s'en servent pour récupérer l'eau de pluie...

Autant de mesures qui valent depuis quatre ans à la laiterie de figurer au niveau 3 du programme Ici on recycle de Recyc-Québec. Un niveau réservé aux entreprises qui ont atteint un taux de mise en valeur égal ou supérieur à 80% des matières résiduelles potentiellement valorisables. En 2009, la laiterie avait atteint le chiffre de 88%.

« Les deux plus grands défis à relever sont de trouver des acheteurs pour les matières dont nous avons à nous débarrasser, puis de maintenir le rythme », confie Valérie Provencher, responsable de l'environnement et du contrôle de la qualité de la Laiterie de Coaticook.

Il faut sans cesse sensibiliser l'équipe, surtout quand il y a de nouveaux employés, mais aussi les clients qui n'ont pas forcément l'habitude. « Au bar laitier, on leur demande de jeter au compost le verre de slush, le fond du cornet de glace et la serviette, et de recycler le sac de fromage s'il n'est pas sale », mentionne-t-elle.

Le lactosérum offre de la résistance

Le stockage des déchets avant de les envoyer au recyclage est une autre contrainte que l'entreprise a surmontée en 2004, lorsqu'elle a déménagé son usine tout en gardant l'ancienne qui est devenue une zone d'entreposage.

La laiterie sait donc gérer à peu près toutes ses matières résiduelles. Une seule offre de la résistance : le petit lait issu de la fabrication du fromage. « Nous produisons de 70 000 à 80000 litres de lactosérum par semaine », indique Jean Provencher.

Jouissant encore d'une bonne valeur nutritive, ce résidu pourrait être transformé en poudre utilisable dans la fabrication de pain ou de pâtes alimentaires. C'est un produit de choix pour la revalorisation, d'autant que son élimination coûte cher. Mais sa revalorisation est compliquée. « Les usines qui pourraient faire le traitement sont loin de chez nous » (Victoriaville et Saint-Hyacinthe).

« Comme le lactosérum se détériore rapidement, il faudrait le transporter à l'usine tous les deux jours. Ça coûterait trop cher », déplore Jean Provencher. En attendant mieux, il donne le lactosérum à une porcherie voisine pour nourrir les animaux.

Il reste les résidus de matières à l'état semi-liquide. « Lorsque le produit est trop fondu pour aller au compost, il part dans les eaux usées. Il faudrait faire l'acquisition d'un bioréacteur pour le transformer, mais ça représente un investissement très coûteux », regrette Jean Provencher.

LE DÉFI

RENTABILISER LA PLUS GRANDE QUANTITÉ POSSIBLE DE MATIÈRES RÉSIDUELLES.

LA SOLUTION

RÉDUIRE LA PRODUCTION À LA SOURCE DE CES MATIÈRES, VENDRE POUR LE RECYCLAGE ET REVALORISER.

PROFIL

Activité : Fabrication de crème glacée et de fromage. Gestion d'un bar laitier.

Fondation : 1940

Siège social : Coaticook

Effectifs : 115 employés (en haute saison, printemps et été)

Chiffre d'affaires : n.d.

Marchés : Québec, Nouveau-Brunswick

LE SECRET : LA CHASSE AUX ÉCONOMIES

L'entreprise fait la chasse aux contenants en trop grand nombre et a, par exemple, remplacé des seaux de 25kg par des barils de 160kg. De la même façon, la dimension des boîtes en plastique contenant la crème glacée a été réduite.

Par conséquent, non seulement la quantité de plastique à faire recycler a diminué, mais « on met plus de boîtes dans les camions, donc, tous les trois voyages, on en économise un », précise Valérie Provencher, responsable de l'environnement et du contrôle de la qualité. Cela réduit automatiquement le coût financier et environnemental du transport pour assurer la distribution des produits.

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