«Mon mentor m'aide à être plus rationnelle» - Kim Auclair, de Niviti

 

Kim Auclair, de Niviti (Photo : Yan Doublet)

Dominique Froment

Kim Auclair, de Niviti (Photo : Yan Doublet)

Kim Auclair est arrivée sur le marché du travail à 18 ans. Avec seulement un DEC en graphisme. Sans expérience, sans être bilingue. Et malentendante. Au baseball, on appelle ça avoir deux prises contre soi. Et si elle n'a pas été retirée au bâton, c'est grâce au mentorat.


«J'étais frustrée, parce que je ne pouvais pas me trouver un emploi en raison de mon inexpérience», raconte la jeune femme de 28 ans.


Un jour, elle est tombée sur une plateforme de mentorat en ligne, academos.qc.ca. Ce site s'adresse aux jeunes de 14 à 30 ans qui veulent faire des choix de carrière éclairés. «J'ai eu la piqûre du mentorat», affirme la présidente et fondatrice de Niviti, spécialisée dans l'animation de communautés Web, à Québec.


Inexpérimentée, la jeune femme était avide d'apprendre des autres. Par l'intermédiaire d'Academos, elle consulte plusieurs mentors, dont l'un qu'elle gardera pendant près de cinq ans. «Il a cru en moi», explique-t-elle, en ajoutant qu'il ne veut pas être nommé publiquement.


Même si elle reste en contact avec ce mentor, elle en a un autre, Claude Racine, directeur de la Voix des entrepreneurs en T.I. de Québec, qui l'aide à apprivoiser son statut d'entrepreneure. «Je suis une créatrice, donc plutôt intuitive. Il m'aide à être plus rationnelle.»


En 2003, Kim Auclair crée Mikimya pour faire de l'animation de communautés Web. Elle s'adjoindra une associée en 2007, puis quittera sa petite entreprise en 2009. En 2005, elle met sur pied une autre société sans but lucratif, MacQuébec, une communauté Web d'utilisateurs de produits Apple qui reçoit près de 600 000 visiteurs par an.


Animer le Web


Puis, en 2011, elle lance sa société commerciale Niviti, destinée aux gens d'affaires. «Les clients viennent me voir pour que j'anime leur espace Web», explique Mme Auclair. Des clients comme TC Transcontinental (à laquelle Les Affaires appartient), la Fondation de l'entrepreneurship, l'organisme de promotion de l'entrepreneuriat féminin Femmessor, une caisse Desjardins, des PME, etc.


Elle les aide à choisir les bons outils dans l'élaboration d'une stratégie Web, elle accompagne leurs employés, gère les échanges entre plusieurs utilisateurs, les conseille sur l'utilisation des médias sociaux, etc.


De plus, elle alimente ses propres blogues sur LesAffaires.com et kimauclair.ca, sur lesquels elle partage sa passion pour l'entrepreneuriat. «Je suis bien positionnée dans le milieu des affaires», estime la vice-présidente aux communications, promotion, Web et recrutement de l'organisme Mentorat Québec.


Kim Auclair affirme que, si elle a pâti de son problème de surdité lorsqu'elle était enfant, elle n'a jamais été victime de discrimination sur le marché du travail. Toutefois, aujourd'hui encore, son handicap reste un grand défi. «Comme je fais une bonne partie de mon travail au téléphone, c'est difficile. Des gens m'ont conseillé de ne pas en parler, mais ça me met davantage en confiance de le signaler. Il y a toujours moyen de trouver une façon de communiquer autrement.»


CE QUI L'AGACE


«Les chefs d'entreprise devraient être davantage à l'écoute des jeunes. J'ai des jeunes de 14 ans sur MacQuébec, et ils ont beaucoup contribué à faire évoluer le site.»


L'ERREUR QU'ELLE NE REFERA PAS ?


«Je ne m'associerai plus à quelqu'un. J'ai eu de mauvaises expériences avec mes associés. Je suis allée trop vite en affaires ; j'ai choisi mes partenaires en fonction de critères émotifs plutôt que professionnels.»


 

Aucun commentaire sur cet article