«Ma mère me dit qu'elle entend mon hamster tourner» - Jean-Daniel Nieminen, d'Équipements K.N.

 

Jean-Daniel Nieminen, d'Équipements K.N. [Photo : Martin Flamand]

Dominique Froment

Jean-Daniel Nieminen, d'Équipements K.N. [Photo : Martin Flamand]

Jean-Daniel Nieminen est le fils dont rêvent tous les parents entrepreneurs. En rejoignant son père en 2006, il a donné un souffle nouveau aux Équipements K.N., de Rouyn-Noranda.


Robert Nieminen a fondé K.N. en 1989 avec trois associés. Quand son fils Jean-Daniel se joint à lui, ils rachètent ensemble les parts des associés et créent une société de gestion à parts égales, qui détient 75 % de K.N. «Si je n'avais pas fait un plan de financement, mon père n'aurait jamais racheté ses associés.»


En 2006, K.N. emploie 12 personnes et fait de la mécanique et de la soudure, pour un chiffre d'affaires de 4 à 5 millions de dollars (M$). Le boom minier commence alors, et le jeune Nieminen conseille à son père de rapatrier à l'interne la sous-traitance, question d'offrir un meilleur service et de réduire les coûts.


En plus de distribuer des pompes, des marteaux hydrauliques et autres machines, K.N. fabrique alors de plus en plus ses propres systèmes de pompage et de ventilation ainsi que de la tuyauterie pour l'industrie minière.


En 2007, sous l'impulsion de Jean-Daniel, K.N. crée un service d'usinage et investit 1,5 M$ pour se procurer des machines de dernière technologie. Question encore une fois d'être plus performant et de réduire les coûts.


Heureusement, car, pour soutenir la concurrence des minières, K.N. a dû augmenter sa masse salariale de 20 %. «On avait un taux de roulement de 400 %», dit le jeune homme qui aura 31 ans dans quelques jours. L'entreprise a dû aussi offrir plus d'avantages à ses employés, comme un REER collectif, un horaire variable, de la formation et des locaux plus agréables.


Investir dans son image


«Devenir plus productifs et fabriquer nos propres produits nous ont aussi permis d'aborder l'exportation», dit M. Nieminen, dont les équipements se retrouvent au Maroc, au Burkina Faso, au Niger, au Surinam, au Mali et dans plusieurs autres pays.


L'entreprise a aussi soigné son image. Car Jean-Daniel Nieminen n'est pas de ceux qui croient qu'on peut s'en passer quand on vend directement à d'autres entreprises. «Quand ton entreprise est peu connue dans la communauté, c'est plus difficile de négocier avec les fournisseurs. Les acheteurs de sociétés minières ne pensent pas toujours à toi, et c'est surtout plus difficile de recruter.»


Équipements K.N. a donc refait son logo, ses enseignes, fait de la publicité dans les journaux et à la radio, assuré sa présence à la chambre de commerce locale, augmenté son budget de commandites, etc. «Nous sommes maintenant perçus comme étant plus prospères et plus professionnels», affirme M. Nieminen, qui s'estime plus doué en administration et en relations publiques que son père, un as de la vente.


En magasinant ses nouvelles enseignes, M. Nieminen s'est aperçu qu'elles coûtaient très cher en Abitibi. «Je me suis dit que j'étais capable d'en faire autant.» C'est ainsi qu'il a fondé Lettrabitibi, en 2008, dont il est l'unique actionnaire et employé. Il confie tout en sous-traitance. Lettrabitibi a eu comme clients des hôpitaux de la région, des commissions scolaires, l'équipe de hockey des Huskies de Rouyn-Noranda, entre autres.


«Ma mère me dit qu'elle entend mon hamster tourner», dit l'entrepreneur qui ne manque pas d'idées.


Tirer la chasse


En 2008 toujours, Jean-Daniel Nieminen rencontre un ami dans un bar. Celui-ci a inventé un dispositif tout simple, qui s'installe sur toutes les toilettes et permet de moduler la chasse d'eau en fonction des besoins. M. Nieminen et son père détiennent maintenant la licence exclusive d'exploitation du brevet. En vente chez votre quincaillier en 2013 à environ 15 $.


K.N., qui emploie 17 personnes et a un chiffre d'affaires de 10 G$, est actionnaire minoritaire, depuis 2009, d'une société crie spécialisée dans les études environnementales à Mistissini.


Et l'avenir ? «Je veux fabriquer plus de produits et augmenter nos ventes à l'étranger pour mieux nous protéger contre les cycles du secteur minier», explique Jean-Daniel Nieminen.


Ma faiblesse


«La gestion du personnel : je suis dur avec moi-même et donc avec les autres.»


Ma philosophie


«La vie est un scrabble. Tu nais avec des lettres, c'est à toi de trouver les mots les plus payants.»

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