«Je voulais faire l'OSBL le plus performant du monde»- Christine Latour, directrice générale, L'Orienthèque

 

Christine Latour, directrice générale, L'Orienthèque [Photo : Gilles Delisle]

Dominique Froment

Christine Latour, directrice générale, L'Orienthèque [Photo : Gilles Delisle]

«Quand je suis arrivée, je voulais gérer L'Orienthèque comme une PME et en faire l'OSBL le plus performant du monde», dit Christine Latour, directrice générale de l'organisme sans but lucratif de Sorel-Tracy qui offre des services d'aide à l'emploi. Si elle n'a peut-être pas atteint son but ambitieux une chose est sûre, L'Orienthèque a changé de poil depuis quatre ans.


Aux dires de la jeune femme de 30 ans, chanteuse de jazz à ses heures, L'Orienthèque comptait six employés en 2008, était peu connue de la communauté et n'avait ni structure ni organisation. «C'est ça qui m'a attiré : tout était à faire !»


Mme Latour n'a pas perdu de temps et a rédigé un plan stratégique, un plan marketing, réorganisé les finances et amélioré les infrastructures informatiques. Pour mieux faire connaître L'Orienthèque, elle est devenue membre de la Chambre de commerce de Sorel-Tracy métropolitain et du CLD de Pierre-De Saurel ; elle siégera d'ailleurs quatre ans au conseil de la Chambre et en sera la vice-présidente pendant deux ans. «Notre organisme est devenu plus régional.»


Diversification


L'organisme fondé en 1998 tirait la totalité de son financement d'Emploi-Québec, qui lui accordait des contrats. Mais Mme Latour voulait diversifier ses sources de revenus. En 2011, son organisme est devenu un fournisseur de la CSST et a commencé à offrir aux entreprises d'attirer dans ce coin de la Montérégie de la main-d'oeuvre qualifiée pour combler leurs besoins. À ce jour, une quinzaine d'entreprises locales, dont Rio Tinto Alcan, ArcelorMittal et Lussier (assurances et services financiers) sont clientes. «Les entreprises représentent une source de financement intéressante», précise-t-elle.


En créant Accès-région Pierre-De Saurel, L'Orienthèque est également devenue une antenne du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles. «Nous accompagnons toute la famille des nouveaux arrivants, nous aidons ses membres à rédiger leur CV, à trouver un logement, un emploi, etc. Nous sommes presque une agence de relocalisation», explique Mme Latour.


Emploi-Québec ne représente plus que 75 % du budget annuel de 1,2 million de dollars de l'organisme, qui emploie maintenant 21 personnes. Quelque 2 000 nouveaux chômeurs ou assistés sociaux sont pris en charge chaque année par L'Orienthèque, qui en replace de 60 à 70 %.


Pour poursuivre dans la voie de la diversification, Christine Latour a quelques tours dans son sac. Comme offrir aux PME d'être leur service des ressources humaines. À ce titre, L'Orienthèque se chargerait de la gestion de la performance, de la dotation, de l'embauche, des définitions de tâches, de l'organisation du travail, etc. «Nous serions une sorte de firme de consultants, mais moins chère !»


En outre, s'il n'en tient qu'à Mme Latour, L'Orienthèque offrira aussi dans un avenir indéterminé un service d'accueil de cadres internationaux en visite dans les entreprises de la région.


Un détour aux États-Unis


Originaire de Sorel-Tracy, Christine Latour est titulaire d'un baccalauréat en administration des affaires de HEC Montréal. Elle a choisi en 2006 d'aller faire une maîtrise en stratégies de marketing Web dans le secteur du tourisme à l'université Purdue, en Indiana. Pendant son séjour, la société de gestion Sodexo USA, responsable de réorganiser le département des ventes et le service alimentaire du zoo d'Atlanta, lui a proposé un mandat. Avec Sodexo, Mme Latour a aussi réalisé des mandats pour les zoos de Houston et de Cincinnati.


«Je suis très familiale, et ce séjour aux États-Unis m'a permis de couper le cordon ombilical», explique candidement la jeune femme. Attachée à son patelin, elle est retournée à Sorel-Tracy, où son père, voyant une offre d'emploi de L'Orienthèque, lui a dit : «Il me semble que ce serait bon pour toi !»


Un regret


«J'aurais dû obtenir mon titre de comptable agréé ; les postes stratégiques exigent une meilleure connaissance des chiffres.»


Une erreur


«J'ai trop tardé à déléguer ; ça m'a pris beaucoup de temps à bâtir une équipe de gestion stratégique.»

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