«Je veux convaincre les PME que la modélisation est rentable» - Sophie Marchand, directrice, communications et nouveaux médias, de Modelcom

 

Sophie Marchand, directrice, communications et nouveaux médias, de Modelcom [Photo : Gilles Delisle]

Dominique Froment

Sophie Marchand, directrice, communications et nouveaux médias, de Modelcom [Photo : Gilles Delisle]

Lorsqu'elle a été choisie parmi les Créateurs d'avenir, en juin, Sophie Marchand était travailleuse autonome. Depuis septembre, la spécialiste en modélisation financière et intelligence d'affaires s'est jointe à Modelcom, une entreprise de Montréal qui figure cette année dans le top 4 du Financial Modeling World Championships (ModelOff), aux côtés de Goldman Sachs, Ernst & Young et PricewaterhouseCooper.


«J'ai un an pour devenir actionnaire de Modelcom, probablement à la hauteur de 20 à 25 % de l'actionnariat. Si ça ne fonctionne pas entre Modelcom et moi, on se séparera et je garderai mes clients», explique Mme Marchand, 35 ans.


Il y a deux ans, lorsque la jeune femme est devenue travailleuse autonome, elle a lancé son blogue moncher-watson.wordpress.com pour se faire connaître de clients potentiels. Actuellement, son site attire 2 000 visites par jour, un succès pour un blogue aussi spécialisé. «Ça m'a amené beaucoup de visibilité et de clients», affirme Mme Marchand, qui compose des chansons dans ses temps libres. Parmi ses clients figurent l'Ordre des CGA, MSB (un fournisseur de Bombardier), Avenir d'enfants (Fondation Lucie et André Chagnon) et Téléfilm Canada.


Victime de son succès, Mme Marchand s'est retrouvée dans l'impossibilité de répondre à la demande : «Je devais faire un choix, explique-t-elle. Embaucher du personnel ou fusionner avec une firme qui se spécialise dans le même domaine. J'ai choisi de me joindre à Modelcom, que je connaissais pour avoir fait de la consultation pour elle.»


Modelcom emploie 15 personnes. Elle compte parmi ses clients de grandes sociétés comme Cisco, Hydro-Québec, Banque Nationale, le Cirque du Soleil, Air Liquide, Bell, etc. «C'est bien d'avoir une équipe avec soi, je n'ai plus besoin de me restreindre. Et c'est moins stressant que d'être travailleur autonome, parce que tout ne repose plus que sur mes épaules.»


Qu'est-ce que la modélisation ?


La modélisation financière est un outil informatique d'aide à la prise de décision. Elle analyse l'effet domino d'une décision sur les autres fonctions de l'entreprise, explique Sophie Marchand : «Par exemple, si je prends de l'expansion aux États-Unis ou que je lance un nouveau produit, quels seront les impacts sur mes coûts de main-d'oeuvre, mes frais d'exploitation, mes revenus, ma marge de profit ? Quels investissements seront requis, pourrai-je obtenir du financement ?» Il existe des modèles de base, comme ceux qui permettent de faire un budget, et des modèles pour des projets spécifiques, comme une expansion ou une acquisition.


«Nos clients sont surtout des entreprises en croissance», dit Mme Marchand.


Et l'intelligence d'affaires ?


Avec les nouvelles technologies, recueillir des données n'est plus un problème. Les dirigeants en sont submergés. Mais que signifient concrètement toutes ces informations pour l'entreprise ? C'est précisément le but de l'intelligence d'affaires : faire parler les chiffres ou, si l'on veut, transformer des données brutes en informations utiles pour l'entreprise.


Originaire de Shawinigan, Mme Marchand a terminé une maîtrise ès sciences en finance à l'Université de Sherbrooke et est devenue comptable générale accréditée (maintenant CPA, CGA). Pendant huit ans, elle a travaillé en finance (prévisions financières, prix de revient, budget, etc.) pour de grandes sociétés, dont Molson (avant Coors), Rio Tinto (avant Alcan) et Gesca Numérique.


«Je me suis aperçu que, même dans les grandes entreprises, on était mal outillés pour faire le travail», raconte Mme Marchand. En utilisant le logiciel Microsoft Excel, elle commence donc à concevoir ses propres outils. Elle devient ensuite travailleuse autonome et consultante pour Modelcom pendant deux ans, avant d'entrer au service de Gesca. En 2010, elle redevient travailleuse autonome, puis se joint à Modelcom.


Mme Marchand est également formatrice agréée par la Commission des partenaires du marché du travail et donne de la formation à l'Ordre des CPA du Québec dans le cadre de son programme de formation continue.


Une erreur


«Quand j'étais travailleuse autonome, je me suis fait avoir avec un contrat que j'avais moi-même mal rédigé.»

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