«J'aimerais devenir la Oprah de la francophonie» - Virginie Bassène, coach d'affaires, Les DIVAZ

 

«J'aimerais devenir la Oprah de la francophonie» - Virginie Bassène, coach d'affaires, Les DIVAZ [Photo : Gilles Delisle]

Dominique Froment

«J'aimerais devenir la Oprah de la francophonie» - Virginie Bassène, coach d'affaires, Les DIVAZ [Photo : Gilles Delisle]

Sa carte de visite est un faux billet d'un million de dollars. Elle fait précéder son prénom de Diva. Porte toujours du mauve. S'entraîne au triathlon. Déplace beaucoup d'air. Déteste passer inaperçue. Mesdames et Messieurs, voici Virginie Bassène.


«J'ai vu beaucoup de femmes qui ne savent pas se vendre, qui n'ont pas confiance en elles. Je veux les aider à sortir de leur isolement, leur apprendre à réseauter», dit la jeune Française d'origine sénégalaise. C'est précisément pour cela qu'elle a créé Les DIVAZ, en 2011, un acronyme qui signifie détermination, image, visibilité, action et zénitude, et qui cible les travailleuses autonomes, surtout immigrantes.


Pour mettre les femmes en contact, Mme Bassène, arrivée à Montréal en 2000, a organisé l'automne dernier une journée où une cinquantaine de femmes, principalement des immigrantes, ont entendu cinq conférencières. «Je veux leur montrer que le réseautage, ce n'est pas que dans les chambres de commerce que ça se fait. Que ce n'est pas juste des gens qui veulent te vendre leurs bébelles.»


En janvier dernier, elle a mis sur pied le Groupe Mastermind : «On se rencontre, à huit personnes, une fois par mois dans un restaurant. Et là, explique-t-elle, on nomme chacune trois choses à faire au cours du mois qui vient, toujours dans le but de développer son réseau de contacts.» Par exemple, téléphoner à 15 personnes, soit pour démarcher de nouveaux clients ou trouver un mentor ; être plus active sur les réseaux sociaux ; ou faire un suivi de cinq anciens clients.


En collaboration avec le Carrefour Desjardins, Mme Bassène a aussi organisé un 5 à 7 sur le thème «Comment traiter avec son banquier». Elle prépare aussi un événement sur l'investissement, toujours destiné aux travailleuses autonomes.


Mais comme Les DIVAZ n'est pas encore rentable, Mme Bassène, âgée de 39 ans, doit se débrouiller pour faire rouler sa PME dans ses temps libres. Elle occupe en effet le poste de conseillère principale en rémunération à la BDC - ce qui l'empêche d'ailleurs d'avoir des subventions pour Les DIVAZ, car «il faut être sous le seuil de pauvreté pour avoir droit aux subventions». De plus, elle rédige des chroniques «pour se faire connaître» sur ServiceVie.com et VitaMagazine.ca.


Objectif câble


«Je veux développer les conférences et les webinaires, ajoute la titulaire d'une maîtrise en administration de l'Université Jean Monnet, de Saint-Étienne, sa ville natale. Et j'aimerais aussi faire du coaching auprès des travailleuses autonomes. Mon grand rêve est de devenir la Oprah de la francophonie, lance-t-elle. Je commencerais par la webtélé, puis j'irais sur le câble.»


Virginie Bassène a quitté la France à 23 ans. «Je n'aurais pas pu faire là-bas tout ce que je fais ici. Ici, il y a une liberté qu'on ne retrouve pas en France.»


Pendant trois ans, elle a travaillé aux États-Unis, à Disney World et sur un bateau de croisière de Disney. De retour en France, elle a vu à la télévision une délégation québécoise à la recherche d'immigrants francophones. Elle n'a pas été longue à prendre une décision ; en juillet 2000, elle débarquait à Montréal.


Là, elle aura le bonheur de rencontrer Komlan Messie, président du Réseau des entrepreneurs et professionnels africains pour lequel elle a été la directrice de la cellule de la diversité et du mentorat. «Il a cru en moi. Il a su jusqu'où me pousser. Il est le grand frère que je n'ai jamais eu.»


LE CHOC CULTUREL


«Quand je suis arrivée ici, un ami m'a fait regarder Elvis Gratton en me disant que le film était en français ; je ne l'ai pas cru.»


CE SERAIT MIEUX SI...


«Quand une personne immigre, il lui faut quelques années pour lancer son entreprise. Quand elle le fait, elle a souvent plus de 35 ans et n'a plus droit à l'aide financière aux jeunes entrepreneurs. Il faudrait changer la notion de jeune entrepreneur pour celle de nouvel entrepreneur.»

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