« Nous serons numéro un dans la gestion d'événements écologiques » - Marc Belley, directeur général, Takt-etik

 

Marc Belley, directeur général, Takt-etik [Photo : Gilles Delisle]

Dominique Froment

Marc Belley, directeur général, Takt-etik [Photo : Gilles Delisle]

Les modestes bureaux de Takt-etik ne sont pas climatisés. Sauf une pièce, trop petite pour le climatiseur. Quand on l'arrête, il fait rapidement trop chaud. Quand on le part, il fait rapidement trop froid. Entrevue à température variable sur « la Main » !


« Dans cinq ans, nous serons numéro un dans la gestion d'événements écologiques », affirme Marc Belley, directeur général de la firme-conseil en environnement Takt-etik du boulevard Saint-Laurent, à Montréal.


La PME compte huit employés actuellement, et M. Belley ne se voit pas diriger plus de 15 à 20 personnes. Mais dans cinq ans, Takt-etik, qui a un bureau à Québec, aura obtenu la norme environnementale ISO 20121. De plus, elle aura travaillé avec la plupart des grands promoteurs d'événements de Montréal et de Québec.


« Aujourd'hui, on réalise des projets avec des organisations ; dans cinq ans, on va réfléchir avec elles. » C'est commencé, puisque Takt-etik travaille avec Le Massif de Charlevoix à son plan de développement durable.


La gestion d'événements ne représente que 20% des revenus de son entreprise. M. Belley, 32 ans, ne croit pas que cette proportion aura changé dans cinq ans. Mais cette activité, plus glamour, est à l'origine de Takt-etik. L'entreprise a été fondée à Québec en 2006, en prévision des fêtes de son 400e anniversaire, par Kevin McMahon. Celui-ci a revendu une part majoritaire à son employé, Marc Belley, en 2009.


Depuis 2008, Takt-etik est fournisseur officiel du Centre des congrès de Québec auprès de ses clients. BRP (Bombardier Produits Récréatifs), Gestev (Red Bull Crashed Ice), le Festival d'été de Québec et le Mouvement Desjardins profitent également de ses conseils. Takt-etik détient la certification BNQ 9700-253 en gestion responsable d'événements du Bureau de normalisation du Québec. « Nous sommes déjà un leader dans ce domaine », précise M. Belley.


La norme du BNQ compte cinq niveaux ; il est actuellement impossible d'atteindre le niveau cinq, beaucoup trop exigeant. Mais cette norme sera révisée en 2014-2015 pour mieux l'adapter à la réalité. Cela dit, la Caisse d'économie solidaire Desjardins, un client de Takt-etik, a atteint le niveau quatre pour son assemblée annuelle 2012.


Écoconseil auprès des entreprises


Marc Belley a obtenu un baccalauréat en urbanisme de l'UQAM, puis un diplôme d'études supérieures spécialisées en écoconseil de l'Université du Québec à Chicoutimi. Il a travaillé pour la Tohu et Nature-Action Québec avant de devenir consultant en développement durable pour la pharmaceutique Roche Diagnostics. « J'ai acquis une bonne expérience en gestion de projets et en vente », estime M. Belley.


À la barre de Takt-etik, le jeune homme aide maintenant les PME à réduire leur impact sur l'environnement et à augmenter les retombées positives pour la communauté. « Il existe des entreprises visionnaires, comme Cascades, mais les PME ont une approche plus pragmatique ; il faut leur démontrer la rentabilité du projet. »


Par exemple, Takt-etik s'évertue à prouver aux PME de Québec qu'il leur en coûte deux fois plus de faire incinérer leurs déchets que de les recycler. M. Belley avait un client qui achetait des fruits et des légumes pour ses employés. Sauf qu'il en achetait deux fois trop et qu'il devait payer pour se débarrasser des surplus.


« Parfois, le patron m'appelle parce que ses employés se plaignent qu'il ne recycle pas. D'autre fois, un conseil d'administration demande à son pdg d'entreprendre une démarche de développement durable », explique M. Belley.


Takt-etik a peu de concurrents (Genos Consultants, Optim Ressources, etc.), mais ils se battent souvent pour les mêmes clients. Ce qui fait dire à M. Belley que le statu quo n'est pas une option. « D'une façon ou d'une autre - fusion, acquisition, alliance ou partenariat -, il faudra que nous allions chercher des expertises complémentaires. »


Qui l'eût cru !


« Un congressiste à l'étranger produit autant de gaz à effet de serre qu'une voiture pendant un mois. »


Une erreur que je ne referai pas


« Vendre une Cadillac à un client qui n'a besoin que d'une Yaris. »

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