Coup de barre réussi chez Algorithme Pharma

Offert par Les Affaires


Édition du 31 Mai 2014

Coup de barre réussi chez Algorithme Pharma

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Édition du 31 Mai 2014

Chris Perkin, Algorithme Pharma [Photo: Guillaume Simoneau]

Après des années de vaches maigres, Algorithme Pharma reprend du poil de la bête. Fondé sur un savant mélange de réorganisation interne et d’acquisitions, son retour en force a été aussi spectaculaire que rapide.

« Chris Perkin ne présente jamais de problèmes, seulement des solutions. Et il tient ses promesses. C’est un très bon leader, habile à transformer une masse d’information en projets concrets. »

Marie-Claude Boisvert est associée directeure et responsable du bureau montréalais du fonds d’investissement Kilmer Capital Partners, actionnaire principal d’Algorithme Pharma depuis septembre 2007. Elle ne tarit pas d’éloges sur celui qui a relancé cette entreprise spécialisée dans la recherche clinique après en être devenu pdg en 2010.

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Tempête parfaite

À l’époque, fin des années 2000, l’entreprise de recherche contractuelle (CRO) de Laval est contrainte de fermer son centre de recherche de Baltimore, acquis à peine deux ans plus tôt. Ses affaires ne vont guère mieux au pays de Galles, où les résultats d’un autre centre acquis en 2008, Simbec Research, tardent à se faire sentir.

Ce qui rend les perspectives encore plus sombres, c’est que les problèmes ne s’arrêtent pas à la porte d’Algorithme Pharma. Tous les CRO d’Amérique du Nord et d’Europe tentent de survivre à ce que Michelle Savoie, directrice générale de Montréal InVivo, qualifie de « tempête parfaite ».

« Les CRO sont des sous-traitants des sociétés biotechnologiques et pharmaceutiques, rappelle-t-elle. Or, la crise économique de 2008 a privé les firmes de biotechnologie du capital de risque dont elles ont besoin pour développer de nouvelles molécules. Au même moment, les revenus des pharmaceutiques chutaient en raison de l’expiration des brevets sur plusieurs de leurs médicaments phares. Pressées de leur trouver des successeurs, elles se sont concentrées sur les molécules qui peuvent être mises en marché rapidement, au détriment de CRO comme Algorithme, qui travaillent beaucoup en début de développement. »

Comble de malheur, la baisse des profits des pharmaceutiques les pousse à délocaliser leurs essais précliniques et cliniques dans des pays émergents comme l’Inde ou la Chine. Dans ce contexte, Algorithme Pharma étouffe lentement. À peine profitable, elle doit réduire son effectif de 400 à 320 employés. Le pdg et fondateur Louis Caillé quitte l’entreprise, et Chris Perkin entre en scène.

Du travail, pas de la magie

Le ton de voix très posé du microbiologiste et toxicologue britannique laisse deviner un homme qui, à 63 ans, en a vu d’autres. Son séjour de plusieurs décennies au Canada n’a pas complètement effacé l’accent de son Hertfordshire natal. D’ailleurs, on peut se demander si ses origines n’ont pas à voir avec le retournement de situation spectaculaire d’Algorithme. Sa ville natale de Watford abrite en effet les studios de cinéma de Leavesden, où ont été tournés les films de la série Harry Potter… La réussite de Chris Perkin tiendrait-elle de la magie ?

Plutôt du travail, et surtout de l’expérience, croit Marie-Claude Boisvert. « Chris a traversé plusieurs cycles économiques très difficiles », souligne-t-elle. Il a été notamment président de l’organisation de recherche contractuelle préclinique CTBR Bio-Research et vice-président senior de Charles River Laboratories, où il a œuvré de 1988 à 2010. « Il était clair dès le départ qu’il avait une bonne idée des stratégies et des tactiques à mettre en place. »

Une vision si précise, en fait, qu’il soutenait pouvoir relancer Algorithme Pharma en moins d’un an et demi. Un pari osé. Et tenu. « L’entreprise avait une bonne équipe et beaucoup d’expertise, mais n’avait pas l’habitude de se battre dans un contexte où la concurrence sur les prix était centrale, se rappelle Chris Perkin. Elle était peu attentive au gaspillage et pas assez orientée sur les procédés. J’avais déjà vu cela auparavant dans le secteur préclinique, et j’étais convaincu de savoir quoi faire. »

De la parole aux actes

Chris Perkin s’est adjoint les services de trois gestionnaires avec lesquels il travaillait chez Charles River Laboratories pour former le petit commando chargé de transformer Algorithme. Toutefois, l’analogie militaire s’arrête là. Bien conscient que la résistance au changement est souvent le pire ennemi de la transformation, Chris Perkin a tenu à y associer toute l’équipe de direction et les employés, plutôt que de l’imposer.

Il a vite trouvé des oreilles attentives. « Quand les gens savent que les choses vont mal, que leurs emplois sont en jeu, ils sont forcément plus ouverts, lance-t-il. C’est le meilleur moment pour faire des changements fondamentaux. Je voulais qu’ils s’approprient le plan, plutôt que de le subir. Deux gestionnaires, moins à l’aise avec la nouvelle direction, sont partis d’eux-mêmes, mais sans animosité. Tous les autres sont restés. »

L’introduction de la méthode de gestion Lean Six Sigma était un des fers de lance de la transformation. Ce modèle vise à rationaliser les processus de production afin d’en augmenter l’efficacité et de réduire les délais. Pour le nouveau pdg, il était crucial d’utiliser cette méthode éprouvée pour éliminer le gaspillage. « Nous avons d’abord sondé les employés quant aux changements susceptibles d’améliorer l’efficacité, puis nous les avons formés afin qu’ils puissent appliquer les nouveaux principes au quotidien. »

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