L'usine 4.0, un modèle qui gagne en popularité

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Octobre 2016

L'usine 4.0, un modèle qui gagne en popularité

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Édition du 22 Octobre 2016

Le plancher de l'usine CMP, une entreprise manufacturière de Châteauguay spécialisée dans la transformation de l'acier en feuilles, ressemble à d'autres usines : des feuilles de métal, de grosses machines et des travailleurs affairés portant des lunettes de protection. Sauf qu'à chaque poste de travail, on retrouve un ordinateur consulté en tout temps par l'employé. Bienvenue dans une usine intelligente, à l'ère de l'industrie 4.0.

CMP fabrique des produits pour plusieurs industries (médicale, transport, télécommunications, énergie, des fournitures pour le mobilier urbain intelligent, de la sécurité résidentielle, en automatisation industrielle). Elle a pris le virage il y a quatre ans.

Quand il a vu qu'il n'existait aucun produit sur le marché pour l'aider à améliorer l'ensemble de sa production, Steve Zimmermann, président de CMP, a recruté un développeur et a investi six millions de dollars pour créer son logiciel par l'intermédiaire d'une nouvelle société, VKS. Aujourd'hui, VKS, qui compte 20 employés, est en pleine croissance : elle vend son produit dans 35 pays où elle a déjà fait une centaine d'installations et prépare la cinquième version du logiciel.

Une assurance qualité

Dans l'usine de Châteauguay, «chaque machine est équipée de notre logiciel et connectée au réseau informatique. On a pris les meilleures pratiques de nos employés pour décrire le processus à suivre par tous les autres travailleurs», explique Steve Zimmermann. Chaque tâche est décortiquée, expliquée. L'employé suit les instructions et «le logiciel vérifie que chaque étape a été faite et bien réalisée», précise le président qui recherchait à «améliorer la productivité [autant] que la qualité».

Le logiciel montre la pièce sur laquelle travaille l'employé et passe en revue, par exemple, tous les endroits où une vis doit être posée puis, les machines étant reliées à l'ordinateur, il peut vérifier que la vis a été bien installée. Au total, le logiciel comprend 20 000 instructions de travail différentes.

Le système enregistre les performances de chaque employé et signale tous les problèmes. «On fabrique 1 000 produits différents chaque semaine et les travailleurs sont polyvalents. Ils avaient besoin d'informations sur les processus, différents pour chaque poste», indique Steve Zimmermann.

Le résultat est là : CMP a connu une croissance de 20 % l'an dernier et s'attend à atteindre une augmentation de 25 % cette année. De plus, elle a réussi à faire sa place dans de nouveaux marchés comme ceux du mobilier urbain intelligent et de la sécurité résidentielle depuis environ trois ans. Quant à VKS, «la croissance est exponentielle. On pense passer à 30 employés d'ici juin 2017», dit Steve Zimmermann, également président de VKS.

CMP est particulièrement avancée dans l'adaptation de son usine au concept d'industrie 4.0, un mouvement en cours «pour connecter les machines, les ordinateurs, les humains et les produits», résume Hany Moustapha, professeur et directeur des programmes d'aérospatiale à l'École de technologie supérieure (ÉTS). Mais, au Québec, «les PME comme les grandes entreprises sont en retard par rapport à leurs rivales des États-Unis et de l'Europe à cet égard», constate le professeur.

STIQ, un organisme qui regroupe des entreprises québécoises en sous-traitance industrielle, observe également ce retard. «Notre baromètre industriel montre que l'achat d'équipements est en baisse dans nos entreprises et que l'achat de matériel en TIC [technologies de l'information et de la communication] n'augmente pas beaucoup. Ce ne sont pas de bons signes», reconnaît le pdg, Richard Blanchet.

Un outil pour augmenter la productivité

Les freins sont nombreux. «Le premier, c'est le fait que ça semble compliqué, que les entrepreneurs, souvent, ne connaissent pas le domaine des technologies», souligne Hany Moustapha.

Par ailleurs, «les marges bénéficiaires de nos membres ne sont pas toujours très élevées, tandis que les coûts des investissements en technologie sont importants. Ceux qui suivent une analyse purement comptable jugent le ratio coût/bénéfice trop élevé car, à court terme, c'est une dépense. Il faut être convaincu que c'est un investissement important pour l'avenir si on décide d'aller de l'avant. On sait pourtant que les entreprises qui prennent ce virage se démarquent, que leur chiffre d'affaires augmente plus vite par la suite et qu'ils embauchent davantage que leurs rivales», poursuit Richard Blanchet.

L'industrie 4.0 permet en effet d'augmenter la productivité et la qualité. «En connectant les machines aux ordinateurs, on collecte beaucoup d'information qui aide à la prise de décision. Cela amène l'entreprise à mettre en place des processus qui peuvent être répétés et qui améliorent la qualité tout en diminuant les erreurs et les retards liés à l'intervention humaine», explique Richard Blanchet.

Les entrepreneurs québécois prennent progressivement ce virage. «Il commence à s'accentuer», se réjouit Hany Moustapha. Ce dernier vient de créer Aérospatiale 4.0 «afin de mobiliser les forces de l'ÉTS dans le domaine pour lancer des projets de recherche et de formation et travailler avec d'autres universités». M. Moustapha souhaite accompagner les entreprises du secteur désireuses d'intégrer ces nouvelles technologies.

 

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