Une révolution industrielle pour quelques pièces virtuelles

Publié le 07/07/2017 à 10:00

Une révolution industrielle pour quelques pièces virtuelles

Publié le 07/07/2017 à 10:00

Par François Remy

INFOGRAPHIE. On parle sans cesse du bitcoin mais le prometteur marché des devises virtuelles va bien au-delà.

Pas une minute ne semble s’écouler sans qu’une annonce soit faite dans le monde en lien avec le bitcoin. L’envolée de son cours monétaire, l’augmentation des volumes de transactions (200 000 par jour), l’investissement de grandes institutions classiques dans la «nouvelle» technologie… 

Ce jeudi, la devise électronique s’échangeait à 2608 dollars américains (3386 $). Et dans une futur proche, le bitcoin pourrait facilement s’envoler à 3915 $US (5064 $), notait Goldman Sachs dans une lettre à sa clientèle.

Si le marché du bitcoin, en tant que crypto-monnaie et que blockchain, affiche la valeur la plus imposante et attire l'attention du grand public et les couvertures de presse les plus sensationnalistes, d’autres variétés existent. Telles que l’ethereum, un réseau dont les membres ne se contentent pas de valider des transactions monétaires mais codent, développent des applications. Ou encore le ripple, un autre système de paiement construit sur un protocole internet «open source».

Et la valorisation de ces places financières virtuelles est loin de rester marginale.

Un ancien gestionnaire de fonds spéculatif qui fut l’un des premiers partisans de ces monnaies alternatives (altcoins), Mike Novogratz, estime que le secteur pourrait peser 5000 milliards $US dans les cinq prochaines années.

«Le Nasdaq a atteint les 5400  milliards de dollars américains en 1999», ironisait-il devant Bloomberg. Pourquoi pas la «finance numérique»? «Il y a tellement de capital humain et d'argent réel versé dans cet espace, nous sommes au point de décollage», assure celui que le milieu nomme parfois simplement Novo.

Un développement exponentiel s'est enclenché puisque les dix plus grandes devises électroniques enregistrent actuellement une valorisation de de 113,68 milliards $.

Les experts internationaux s'accordent à dire que nous assistons, face à ces quelques chiffres, à une nouvelle révolution des modèles d'affaires et des industries. On pense aux banques, aux assureurs, aux groupes immobiliers mais les acteurs du tourisme, de l'agroalimentaire, de la musique pourraient en bénéficier. Ces technologies ouvrent une nouvelle ère de décentralisation, d'inclusion citoyenne dans le circuit monétaire (malgré les barrières d'entrées techniques).

À l'instar du bitcoin, ces devises crypto-graphiques se montrent fort bien régulées. Non pas par des entrepries ou des gouvernements mais par... les mathématiques. Les développeurs préfèrent d'ailleurs parler d'intendance de ces réseaux cryptés plutôt que de gouvernance, soulignait un récent livre blanc du Forum économique mondial.

Bref, ce marché semble plein de belles promesses. Au point que certains décideurs tels que Carolyn Wilkins, première sous-gouverneure de la Banque du Canada, croient que l'ensemble des banques centrales de la planète devraient envisager le transfert des systèmes monétaires nationaux vers des fonds numériques.

 

À la une

C'est quoi, au juste, une «job de m...»?

Il y a 12 minutes | Olivier Schmouker

MAUDITE JOB! «Mon quotidien de caissier est carrément horrible. C'est moi, ou j'ai bel et bien une «job de m...»?

Il faut concentrer les investissements en R-D, dit le Conseil de l’innovation du Québec

24/04/2024 | Emmanuel Martinez

L’État devrait davantage concentrer les investissements en R-D dans certains secteurs, selon le Conseil de l’innovation.

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

23/04/2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.