Une incroyable erreur du Financial Times perturbe les marchés

Publié le 03/12/2015 à 12:00, mis à jour le 03/12/2015 à 13:16

Une incroyable erreur du Financial Times perturbe les marchés

Publié le 03/12/2015 à 12:00, mis à jour le 03/12/2015 à 13:16

Par AFP

Sous tension avant la décision importante de la Banque centrale européenne, le marché a été perturbé jeudi par une annonce erronée du Financial Times qui a affirmé, pendant quelques minutes, que l'institut de Francfort maintenait sa politique inchangée.

Une dizaine de minutes avant l'heure prévue pour la publication de la décision, le FT a publié un article affirmant que la BCE prenait le contre-pied des attentes en maintenant en l'état sa politique monétaire. Au même moment, il tweetait sur son compte pour les informations sur les marchés: «La BCE maintient ses taux inchangés, une décision choc».

La plupart des analystes et des opérateurs du marché s'attendaient à ce que la BCE assouplisse sa politique monétaire, aussi ces informations ont-elles poussé un certain nombre de cambistes à racheter des euros: l'euro, qui avait baissé quelques minutes plus tôt à 1,0542 dollar, à proximité de son plus faible niveau depuis sept mois, est alors remonté au-delà de 1,06 dollar.

Les gains affichés jusque-là par les marchés action européen (ci-dessous, le DAX allemand, le UKX anglais et le CAC40 français) ont aussi été effacés en quelques minutes et les taux des obligations souveraines des principaux pays de la zone euro ont été mis sous tension.

L'article et le tweet du FT ont été rapidement effacés mais d'autres médias les avaient repris entretemps, comme Bloomberg dont les informations financières sont très suivies par les acteurs du marché sur des terminaux dédiés.

De nombreuses transactions, qui pourraient avoir porté sur des milliards de dollars, avaient donc déjà été accomplies avant que l'erreur ne soit pointée. Le marché des changes brasse par exemple en effet quelque 5 300 milliards de dollars par jour en moyenne, aussi la moindre distorsion peut faire rapidement perdre, ou gagner, des fortunes à ses acteurs.

Publiée comme prévu à 7H45 heure québécoise, la décision de la BCE a fait ensuite état de l'abaissement d'un de ses taux directeurs, afin de stimuler l'activité économique et de relancer la faible inflation en zone euro. Après une rechute initiale de l'euro face au dollar à la suite de cette annonce, la monnaie unique est repartie nettement à la hausse, jusqu'à près de 1,09 dollar, des opérateurs ayant tablé sur des mesures d'assouplissement plus fortes.

Note d'excuse

«Le marché a été un peu parasité par le couac du Financial Times annonçant, par erreur, le maintien des taux inchangés», a souligné Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, un autre expert, James Hughes de GKFX, évoquant «une confusion» sur les marchés après cette bévue.

Véritable bible des milieux d'affaires, le FT a publié peu après une note d'excuse sur son site internet pour expliquer sa publication erronée.

«Cet article était faux et n'aurait pas dû être publié. Il constituait l'un des deux articles préparés par avance - et couvrant différentes décisions possibles - avant l'annonce. En raison d'une erreur d'édition il a été publié alors qu'il n'aurait pas dû l'être. Des transmissions automatiques ont impliqué que cette erreur initiale a été reproduite immédiatement sur Twitter», a expliqué le célèbre quotidien aux pages saumon.

«Le FT regrette profondément cette erreur grave et va immédiatement revoir ses processus de publication et de gestion des tâches de façon à ce qu'une erreur de ce type ne se reproduise pas. Nous nous excusons auprès de tous nos lecteurs», a-t-il ajouté.

Le groupe Financial Times évalue à 750 000 la diffusion du quotidien du même nom, dont 550 000 souscriptions payantes à son édition en ligne, un format sur lequel il est souvent présenté comme plutôt bien placé. Il diffuse pour ses abonnés électroniques des informations en temps réel et est de surcroît très actif sur les réseaux sociaux.

Créé il y a 127 ans et basé à Londres, le Financial Times est passé ce lundi sous le contrôle du groupe japonais d'informations financières Nikkei qui l'a acheté pour 844 millions de livres (1,2 milliard d'euros) à l'éditeur britannique Pearson. 

À la une

Les nouvelles du marché du jeudi 25 avril

Mis à jour il y a 0 minutes | Refinitiv

L’action de Meta plonge, les plans de dépenses prolongées en matière d’IA déconcertant les investisseurs.

Bombardier encaisse une baisse de ses profits et de ses revenus au 1T

Il y a 9 minutes | La Presse Canadienne

Le fabricant d’avions de Montréal a indiqué jeudi avoir réalisé un bénéfice de 110 millions de dollars américains.

Nouveau logo pour Bombardier

24/04/2024 | Les Affaires

Le nouveau logo de Bombardier «présente la silhouette d’un avion qui franchit le mur du son».