Une 3e hausse de taux depuis l'élection de Trump

Publié le 11/06/2017 à 09:29

Une 3e hausse de taux depuis l'élection de Trump

Publié le 11/06/2017 à 09:29

Par AFP

Photo: 123rf.com

Les marchés financiers s'attendent à une nouvelle hausse des taux d'intérêt mercredi par la Réserve fédérale américaine (FED), la 3e depuis l'élection de Donald Trump, même si l'économie a donné récemment des signes d'essoufflement, surtout du côté de l'inflation.

La Fed concluera mercredi une réunion monétaire de deux jours et publiera un communiqué à 14h locales qui sera suivi par une conférence de presse de la présidente de la banque centrale, Janet Yellen. La Fed annoncera aussi de nouvelles prévisions économiques.

«Il est quasiment certain que la Fed va relever ses taux à l'issue de sa réunion», a affirmé Michael Pearce, économiste pour Capital Economics qui, comme la plupart des économistes, s'attend à un relèvement du coût du crédit d'un quart de point (0,25%) pour le porter entre 1% et 1,25%.

Cette hausse des taux fait partie de la marche annoncée vers une «normalisation» de la politique monétaire de la Fed après sept ans de taux à zéro pour soutenir la reprise. La banque centrale prévoyait jusqu'à maintenant de relever les taux deux fois encore cette année, une fois en juin et peut-être en septembre ou en décembre. Elle devrait affiner ces projections mercredi sur les hausses à venir.

«L'économie est à peu près dans les clous par rapport aux prévisions», a affirmé à l'AFP Joseph Gagnon, économiste au Peterson Institute for International Economics (PIIE) qui croit toujours à deux hausses des taux d'ici la fin de l'année. «Il y a des raisons de penser que le 2e trimestre va être meilleur» que le premier qui avait accusé une faiblesse avec une croissance de 1,2% seulement en rythme annuel, assure-t-il se faisant l'écho des membres de la Fed qui ont estimé que le ralentissement était «temporaire». 

Cet ex-économiste de la Fed est aussi encouragé par les meilleures performances de la croissance à l'étranger, particulièrement en Europe. Selon lui, « cela rassure » le Comité monétaire, « cela l'aide à se sentir plus confiant » dans la solidité globale de l'activité économique.

La semaine dernière, Mario Draghi le président de la BCE, a jugé que la reprise économique en zone euro était « de plus en plus solide » et laissé entrevoir la possibilité d'une politique moins accommodante de la Banque centrale européenne.

-Inflation molle-

 

Il n'en reste pas moins que l'économie américaine, notamment sur le front de l'inflation, a donné des signes mitigés ces derniers mois.

Alors qu'elle s'acheminait vers l'objectif de 2% que la Fed estime sain pour l'économie, la hausse des prix est redescendue à 1,7% sur un an en avril. Les créations d'emplois aussi ont ralenti (138.000 mai contre 174.000 le mois d'avant) même si le taux de chômage a baissé à 4,3%. Quant aux hausses de salaires tant attendues, elles ne se sont pas encore concrétisées même si les entreprises ont du mal à trouver des employés.

Cela fait dire à certains comme Jared Bernstein, l'ancien conseiller économique du vice-président démocrate Joe Biden, que les relèvements de taux de la FED «ne semblent plus être guidés par les données économiques». 

« Ils veulent seulement revenir à la normale, mais des taux d'intérêt plus élevés comportent le risque, selon lui, «de provoquer un ralentissement alors qu'on veut précisément l'éviter».

Ces inquiétudes à propos de la mollesse de l'inflation n'ont pas échappé à certains membres de la Fed, comme la gouverneure Lael Brainard qui a averti qu'il faudra peut-être revisiter la trajectoire des taux à la hausse « si la tension persiste entre les progrès de l'emploi et le manque d'avancée de l'inflation ».

Outre ces tours de vis, la Fed devrait en outre commencer à la fin de l'année à réduire l'énorme volume des actifs (4500 milliards de dollars en bons du Trésor et titres obligataires) accumulés après la crise financière de 2008 pour accompagner la reprise. 

Cette manoeuvre qui vise à cesser de réinvestir dans les titres qui arrivent à maturité, sera planifiée de façon plus précise par le Comité monétaire mercredi. Elle est aussi synonyme d'un resserrement supplémentaire de la politique monétaire.

Ces modestes renchérissements du crédit, s'ils peuvent être absorbés facilement par les marchés financiers, ne sont toutefois «pas sans coût» pour le consommateur moyen. Ils influencent en effet les prêts immobiliers, les prêts à la consommation et les intérêts sur les cartes de crédit.

«Ces petites hausses ne vont pas faire dérailler l'économie, mais elles ne vont pas dans le bon sens pour le consommateur», souligne Jared Bernstein.

 

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