Bourse: baisse après une série de résultats contrastés

Publié le 25/10/2017 à 10:02, mis à jour le 25/10/2017 à 17:16

Bourse: baisse après une série de résultats contrastés

Publié le 25/10/2017 à 10:02, mis à jour le 25/10/2017 à 17:16

Par lesaffaires.com

Les traders pourront bientôt changer de casquette à Wall Street. (Getty)

La Bourse de New York a terminé dans le rouge mercredi, fragilisée par les résultats décevants de quelques entreprises et les interrogations sur le prochain patron de la banque centrale américaine.

L'indice vedette Dow Jones Industrial Average a reculé de 0,48% points à 23 329 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 0,52% à 6 563 points. L'indice élargi S&P 500 a perdu 0,47% à 2 557 points. À Toronto, le S&P/TSX s'est replié de 0,32% 0,32% à 15 854 points.

En pleine saison des comptes trimestriels, les investisseurs ont accueilli fraîchement une série de résultats en demi-teinte.

L'émetteur de cartes de crédit Visa est certes monté de 1,00% à 109,49 dollars après des résultats supérieurs aux attentes.

Mais Coca-Cola a cédé 0,28% à 46,05 dollars malgré des chiffres dépassant les prévisions et Boeing, dont les résultats trimestriels ont été affectés par une nouvelle charge liée à l'avion ravitailleur KC-46, a perdu 2,85% à 258,42 dollars.

Lestée par des résultats ou des prévisions décevants, la chaîne de restaurants Chipotle a chuté de 14,58% 277,01 et le fabricant de composants informatiques AMD de 13,47% à 12,33 dollars.

Toutefois, pour Maris Ogg de Tower Bridge Advisors, «cette saison de résultats est dans son ensemble loin d'être décevante». Quelques comptes trimestriels sont «çà et là un peu faibles» mais «les marges sont élevées, bien au-dessus de la moyenne».

«Les entreprises depuis cinq ou six ans réduisent leurs coûts et n'allouent plus d'argent au marketing ou à la recherche, ce qui d'une certaine façon fait monter leur action ou reflète une certaine prudence face à l'économie», a-t-elle ajouté. 

«Mais maintenant que toutes les dépenses 'faciles' ont été coupées et avec la hausse du salaire horaire, les entreprises vont devoir prendre des décisions sur l'allocation de leur capital. Les marges vont peut-être commencer à se réduire», a avancé la spécialiste.

Nike optimiste

Le marché des actions a aussi été influencé mercredi par la progression sur le marché obligataire du rendement des bons du Trésor à 10 ans, qui évoluait en fin d'après-midi à 2,434% contre 2,419% mardi soir, un niveau plus vu depuis mars. Le rendement des bons à 30 ans progressait à 2,950% contre 2,933% la veille.

Cette tendance «répond à la confluence de plusieurs éléments», selon Christopher Low de FTN Financial.

«Tout le monde s'accorde pour dire que la réforme sur les impôts en cours de négociations devrait stimuler l'économie et les commandes de biens durables en septembre ont largement dépassé les attentes, signes que l'économie devrait bien se porter», a-t-il remarqué.

«Dans le même temps, les principaux candidats à la présidence de la Réserve fédérale sont considérés comme plus offensifs que Janet Yellen», a-t-il ajouté. «Aussi les investisseurs se disent tout à coup que la banque centrale pourrait décider de remonter les taux d'intérêt plus rapidement que prévu, ce qui fait monter les rendements.»

«Mais des taux d'intérêts plus élevés grignotent les profits des entreprises, ce qui menace le marché des actions», a-t-il aussi indiqué.

Alors que le mandat de Janet Yellen à la tête de la Fed se termine début février, Donald Trump doit bientôt indiquer s'il la reconduit à son poste ou s'il choisit un autre candidat.

Parmi les autres valeurs du jour, le fonds Carlyle a annoncé la promotion d'une jeune génération de dirigeants pour remplacer ses patrons fondateurs début 2018. Le titre a perdu 3,37% à 22,95 dollars.

L'équipementier sportif Nike est monté de 2,85% à 54,94 dollars après que son PDG, Mark Parker, a répété s'attendre à une forte hausse des ventes et des bénéfices dans les cinq prochaines années.

Titres en action

Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, fait passer sa cible pour le titre du Canadien National(CNR, 105,46$) de 106$ à 116$, au lendemain de la publication des résultats du troisième trimestre après la fermeture des Bourses. La société a dévoilé un bénéfice ajusté de 1,31$ par action selon ses calculs, ce qui est conforme avec ses attentes et un cent inférieur à celles de l'ensemble des analystes. Elle a dégagé des liquidités libres de 662M$ de ses activités, ce qui est supérieur à celles de 575M$ prévues par M. Poirier. Le CN rembourse sa dette et est ainsi le transporteur ferroviaire le moins endetté parmi ceux de sa catégorie. M. Poirier fait passer sa recommandation pour le titre de neutre à achat. Il croit que les problèmes de service que le transporteur a connu au cours du trimestre sont temporaires et qu'ils seront réglés grâce aux investissements accrus pour répondre à une forte croissance. Cameron Doerkson, de la Financière Banque Nationale, fait pour sa part passer sa cible de 105$ à 108$. Lisez le texte sur les résultats.

Air Canada(AC, 26,34$) a dévoilé des résultats que Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, juge conforme à ses attentes. L’entreprise montréalaise a dégagé un bénéfice avant intérêts, impôts, amortissement et location(BAIIALA), indicateur de référence pour les analystes, de 1,388G$, soit légèrement moindre que celui de 1,397G$ anticipé en moyenne. M. Spracklin visait pour sa part un BAIIALA de 1,479G$. Il attribue l’écart à la croissance moindre du trafic, qui a été de 8,8% tandis qu’il visait une progression de 13,5%. L’analyste souligne que le transporteur a enregistré un excellent rendement en matière de gestion de ses coûts. Avant la téléconférence prévue ce matin, l’analyste continue de recommander fortement l’achat du titre et laisse sa cible à 33$.

L'agence de notation financière Moody's a dégradé d'un cran la note de la dette de Bombardier(BBD.B, 2,38$), se montrant sceptique concernant les perspectives de son programme aéronautique CSeries, dont l'avionneur montréalais vient de céder le contrôle à l'européen Airbus. L'agence voit également d'autres risques pour Bombardier, dont dans sa division Transport. Lisez le texte complet sur ce développement.

Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux, amorce le suivi du titre du spécialiste montréalais de la musique en continu Groupe Stingray(RAY.A, 9,02$) avec une recommandation surperformance et une cible de 11$. L’analyste voit le titre comme un rare véhicule de croissance à prix raisonnable dans l’univers médiatique canadien. Il offre selon lui une combinaison de croissance, de prévisibilité et de rentabilité. À noter toutefois, l’analyste ne s’attend pas à ce que le titre s’apprécie grâce à une valorisation plus généreuse accordée par les investisseurs, mais plutôt grâce à la croissance de la valeur de ses actifs.

Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, augmente légèrement sa cible pour le titre de La Baie(HBC, 11,98$), soit de 13$ à 14$, après que le vénérable détaillant torontois eut annoncé la vente d’un magasin phare à New York, au spécialiste des emplacements de travail collaboratif WeWork. Une transaction favorable, certes, mais La Baie a encore de nombreux obstacles à surmonter, dit l’analyste. Elle doit composer avec une faible performance de ses activités et un endettement élevé, notamment.

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