La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé jeudi, des résultats d'entreprises diversement appréciés propulsant le Dow Jones et le S&P 500 à de nouveaux record, tandis que le Nasdaq a légèrement reculé.
Selon des chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones s'est apprécié de 0,54%, ou 140,88 points, à 26.393,00 points.
Le S&P 500 a pris 0,06%, ou 1,71 point, à 2.839,25 points.
Le Nasdaq a perdu 3,89 points à 7.411,16 points.
Le marché "est de nouveau guidé par l'enthousiasme qui domine depuis décembre", a estimé Karl Haeling de LBBW.
"Depuis la crise financière, les indices montaient mais les investisseurs restaient méfiants et limitaient leur exposition au marché des actions", a-t-il remarqué. "Je pense que nous sommes entrés dans une nouvelle phase où les investisseurs parient vraiment avec entrain à la hausse."
L'un des éléments moteurs de ce changement d'état d'esprit est à ses yeux "la prise en compte des effets positifs de la réforme fiscale sur les résultats à venir des entreprises".
Le Nasdaq a toutefois reculé jeudi car "les entreprises qui ne présentent pas un résultat extrêmement enthousiaste sont systématiquement punies", a estimé Grogori Volokhine de Meeschaert Financial Services.
Le fabricant de puces Lam, coté sur le Nasdaq, a ainsi fortement reculé (-5,00% à 199,25 dollars) alors que ses résultats ont été meilleurs qu'anticipé, a-t-il ajouté.
La remontée brutale du dollar en cours de séance après deux jours de baisse marquée a de son côté légèrement freiné l'avancée des indices.
Cette remontée est intervenue après des déclarations de Donald Trump affirmant sa préférence pour "un dollar fort", à rebours des propos de son secrétaire au Trésor la veille qui avaient fait chuter la devise américaine.
- Ford chute -
La faiblesse du dollar observée depuis le début de l'année permet aux entreprises exportatrices américaines d'être davantage compétitives sur le marché mondial, les acheteurs munis d'autres monnaies obtenant ainsi un surplus de pouvoir d'achat.
Le marché obligataire montait: le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,619% contre 2,647% mercredi soir et celui des bons à 30 ans baissait à 2,888% contre 2,928% à la précédente clôture.
Du côté des valeurs, le fabricant d'engins de chantier Caterpillar est monté de 0,61% à 169,37 dollars. En mettant de côté une lourde charge liée à la réforme fiscale, le groupe a dégagé au 4e trimestre des résultats opérationnels en hausse et a livré des prévisions optimistes pour l'ensemble de l'année.
Les chiffres du conglomérat industriel 3M ont aussi été bien reçus, son titre grimpant de 1,89% à 252,36 dollars.
Quelques groupes ont déçu, à l'instar du constructeur automobile Ford (-3,98% à 11,57 dollars) qui s'est montré pessimiste pour 2018, ou de la compagnie American Airlines (-3,18% à 53,05 dollars), qui a annoncé une baisse de ses bénéfices et revenus trimestriels et annuels.
La chaîne de supermarchés Kroger a avancé de 2,65% à 30,26 dollars. Selon le New York Post, le groupe discute actuellement d'un éventuel partenariat avec le géant du e-commerce chinois coté à New York Alibaba (+1,43% à 198,33 dollars), une décision destinée à contrecarrer la concurrence grandissante d'Amazon (+1,51% à 1.377,95 dollars) après son rachat des supermarchés bio Whole Foods.
Titres en action
Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, maintient sa recommandation surperformance et sa cible de 56$ pour le titre de Stella-Jones(SJ, 49,69$), après que la société eut dévoilé ses résultats préliminaires du quatrième trimestre. L'analyste qualifie la performance de partagée, les effets positifs de la réforme fiscale étant contrebalancés par les faibles marges observées au plus récent trimestre. De son côté, Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, réitère sa recommandation neutre pour le titre, ainsi que sa cible de 54$. Lisez l'analyse de Dominique Beauchamp.
Gary Ho, de Desjardins Marché des capitaux, bonifie légèrement sa cible pour le titre de la société de financement alternative Goeasy(GSY, 38,10$), la faisant passer de 42$ à 43$, tout en maintenant sa recommandation d'achat. M. Ho se dit plus confiant du potentiel de croissance du nombre de prêts octroyés par l'entreprise après avoir analysé son offensive en sol québécois. Présente dans la province depuis 2016, elle compte désormais 10 points de service sur ce marché.
Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale, laisse sa recommandation pour le titre de Groupe MTY(MTY, 53,42$) à surperformance et sa cible à 56$. L’analyste souligne que la société convoitée par le franchiseur montréalais, Groupe Restaurants Imvescor(IRG, 4,13$), a publié sa circulaire portant sur l’acquisition proposée par MTY. Bien qu’elle ne soit pas assurée à 100%, la transaction a de bonnes chances de se concrétiser compte tenu des détails présentés dans le document, estime l’analyste. Celui-ci note par ailleurs que MTY dévoilera ses résultats du quatrième trimestre le 15 février. Il anticipe des revenus de 74,2M$, un bénéfice d’exploitation de 28,4M$ et un bénéfice par action de 0,70$. La météo défavorable pourrait avoir nui aux ventes des établissements comparables. Lisez MTY-Mikes: sans doute une formalité dans un mois
Rogers Communications (RCI.B, 60,92$) a dévoilé un bénéfice ajusté de 0,88$ par action à son quatrième trimestre, ce qui est supérieur à celui de 0,86$ l’action visé par les analystes. Ses revenus, de 3,63G$, ont été légèrement inférieurs à ceux attendus de 3,64G$. Le titre a perdu près de 5% à ce jour en 2018 et pourrait ajouter à ces pertes jeudi si l'on se fie aux premières réactions d'analystes.
