Le secrétaire américain au Trésor a donné ce mercredi la «garantie absolue» que la réforme des impôts voulue par Donald Trump deviendrait une loi avant la fin de l'année. Sinon, une dégringolade des marchés est à prévoir.

Lors d'un enteretien accordé au site Politico dans le cadre d'un tout nouveau podcast, Steven Mnuchin a déclaré: «il n'y a pas de doute que la hausse du marché des actions s'explique aussi par les attentes de l'adoption de réductions d'impôts et de la réforme fiscale».

«Si la réforme passe, le marché montera plus haut. Mais je suis sûr que si cela ne passe pas, vous allez voir une inversion significative de ces gains», a assuré ce responsable. 

L'indice Standard and Poor's a grimpé de 20% depuis l'élection le 8 novembre de Donald Trump, qui tweete régulièrement sur le dynamisme de la bourse et l'indice vedette de Wall Street, le DJIA, a passé mardi le cap des 23.000 points pour la première fois de son histoire.

La réforme fiscale de l'administration Trump veut notamment réduire les taxes des entreprises pour les faire passer de 35% à 20% des bénéfices.

Selon la Maison blanche, ces réductions d'impôts en suscitant davantage de croissance se paieraient d'elles-mêmes, un principe contesté par l'opposition qui affirme qu'elles vont enfler le déficit budgétaire et l'endettement du pays.

Il y en aura pour tout le monde

Si l'intervention radio du secrétaire au Trésor ressemble à une menace lancée aux Républicains, mais aussi à certains Démocrates, c'est parce que le risque existe bel et bien. Nombreux analystes de Wall Street affirment que si la réforme sur laquelle les marchés ont appuyé une partie de leur hausse par anticipation venait à échouer, une grosse correction surviendrait.

Ce n'est pas la première fois que Mnuchin adopte un agenda plus agressif que le président. Plus tôt cette année, il avait déjà assuré que le plan de refonte des impôts serait complété en août.

Mnuchin a également changé quelque peu son argumentaire de défense du plan fiscal, concédant qu'il réduirait les impôts sur les personnes les mieux nanties. Ce serait selon lui inévitable étant donné que les fortunés paient déjà beaucoup trop de taxes.

«Les 20% les plus riches couvrent 95% des impôts. Les 10% les plus riches paient 81% des impôts», a-t-il déclaré. «Donc, quand vous réduisez les impôts dans tous les domaines, il est très difficile de ne pas accorder de réductions d'impôt aux riches en même temps que les réductions d'impôt pour la classe moyenne».