Pétrole: le baril chute à son plus bas depuis avril à New York

Publié le 06/07/2015 à 11:03, mis à jour le 06/07/2015 à 16:25

Pétrole: le baril chute à son plus bas depuis avril à New York

Publié le 06/07/2015 à 11:03, mis à jour le 06/07/2015 à 16:25

Par AFP

Photo: Shutterstock

Les cours du pétrole ont dégringolé de 7,73% lundi à New York, l'inquiétude sur le déséquilibre entre l'offre et la demande mondiales reprenant le dessus après la victoire du non au referendum grec sur les demandes des créanciers du pays. 

Le cours du baril de pétrole (WTI) pour livraison en août a lâché 4,43 dollars à 52,53 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), retrouvant ses niveaux de la mi-avril. 

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a enregistré une chute un peu moins spectaculaire, perdant 3,78 dollars à 56,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) (-6,27%).

«Avec la crise en Grèce, avec l'instabilité des marchés en Chine, la demande qu'on voyait encore récemment pour le pétrole s'érode rapidement», a souligné Carl Larry, chez Frost & Sullivan.

La plus grande incertitude régnait lundi sur l'impact du la victoire du non en Grèce et la possibilité d'une contagion ailleurs en Europe, tandis qu'en Chine la Bourse de Shanghai a chuté de 30% en trois semaines, avant un petit sursaut lundi (+2,41%). 

Par ailleurs le marché mondial fait toujours face à une offre surabondante, alors que les investisseurs attendent le résultat des pourparlers sur le nucléaire iranien entre Téhéran et les grandes puissances, qui pourrait conduire à une levée des sanctions frappant la République islamique. 

Ces pourparlers achoppaient toujours lundi sur des questions «décisives», malgré la présence à Vienne de tous les chefs de la diplomatie, censés donner une impulsion finale pour arracher un compromis historique sur le nucléaire, mais selon plusieurs analystes le marché anticipe toujours un accord prochain, même s'il risque de ne pas intervenir mardi, nouvelle date limite officielle. 

Or, notait Tim Evans chez Citi, «même sans barils iraniens en plus, il y a déjà trop de pétrole sur le marché». 

Bart Melek, chez TD Securities, a souligné que «l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) produit largement au-dessus des plafonds et la production américaine est proche de ses records». 

«Même si la demande était solide on aurait déjà du mal à absorber les surplus de production saoudienne et irakienne» constatés en mai par rapport à ce qui avait été anticipé, a ajouté M. Melek. 

Matt Smith, chez ClipperData, a souligné que la production saoudienne de mai dépassait de 37% celle de l'année précédente pour retrouver son niveau de 1981, et qu'en Irak l'augmentation était de 39%. 

Et selon Tim Evans, qui anticipait les chiffres mensuels de l'OPEP attendus dans la semaine, «la production (du cartel) a continué à augmenter en juin».

Enfin, dernier facteur, le dollar était en hausse lundi, ce qui pénalise les acheteurs de brut munis d'autres devises car les échanges sont libellés en billets verts. 

Or, a souligné M. Larry, autant la bonne santé de l'économie américaine avait contribué à soutenir les cours ces dernières semaines, autant désormais cet atout, qui se répercute sur le dollar, pèse sur les prix du brut.

«Ces dernières semaines les marchés du pétrole suivaient la force de l'économie américaine, maintenant ils suivent la force du dollar. Et à l'avenir si on ne voit pas de stabilité ailleurs dans le monde, le dollar va rester fort», a-t-il prédit.

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