La situation de l'emploi est pire que prévu. Photo : Bloomberg.
Les marchés nord-américains ont fait preuve vendredi d’une certaine résistance, en dépit des mauvais chiffres sur l’emploi divulgués ce matin tant au Canada qu’aux États-Unis.
Le S&P/TSX de la Bourse de Toronto a augmenté de 40 points, à 11 927 points. À Wall Street, le Dow Jones a reculé de 29 points, à 10 578 points, le S&P500 de 1 point, à 1141 points, et le Nasdaq a progressé de 11 points, à 2 312 points.
Ainsi, les États-Unis ont détruit en décembre beaucoup plus d’emplois que ce qu’avaient anticipé la plupart des analystes américains. Ce sont 85 000 emplois non-agricoles qui ont disparu, en particulier dans les secteurs de la construction, de la manufacture et du commerce de gros, selon le département du Travail. Le taux de chômage américain reste, lui, inchangé, à 10%. Résultat : les investisseurs se mettent à douter de l’ampleur de la «reprise économique»…
Pour Charles Huot, directeur général, actions institutionnelles chez BMO Marché des Capitaux, les données publiées sont venues simplement tempérer les ardeurs du début de la semaine, où les marchés ont fortement progressé en raison de la croyance dans une reprise rapide de l’économie.
«Les investisseurs ont été déçus, c’est un recul par rapport à ce qu’on anticipait. Il y avait eu peut-être une petite bulle au début de la semaine», a-t-il souligné.
Reste que le marché n’a pas baissé autant qu’on aurait pu le croire après ces mauvaises nouvelles.
«Avec les taux qui restent très bas, il y a peu d’alternatives au marché boursier si on veut obtenir des rendements décents, et c’est qui explique une certaine résilience du marché», a-t-il noté.
Du côté canadien, le taux de chômage est resté inchangé en décembre, à 8,5%, selon Statistique Canada. Et il a été perdu 2 600 emplois durant ce mois-là. À noter que le Québec a connu une hausse de quelque 8 000 emplois en décembre, soit son troisième mois consécutif de gain mensuel. Entre décembre 2008 et décembre 2009, le Québec a donc perdu 26 800 emplois.
«À la lumière des indicateurs économiques publiés ces derniers mois, une embellie se profile au Québec sur le marché de l’emploi pour 2010. Mais, certains facteurs, comme l’évolution du huard, pourraient atténuer ce regain», dit Joëlle Noreau, économiste principale, de Desjardins Études éconmomiques.
Avec Olivier Schmouker.
