Les marchés : la pire journée de l'été

Publié le 01/09/2009 à 16:15

Les marchés : la pire journée de l'été

Publié le 01/09/2009 à 16:15

Par Olivier Schmouker

iStock


Les marchés nord-américains ont clôturé dans le rouge, en raison surtout de... bonnes nouvelles!


À 16h, l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto reculait de 178 points, à 10 689 points.

À Wall Street, le Dow Jones diminuait de 185 points, à 9 310 points, le S&P/500 de 22 points, à 998 points, et le Nasdaq de 40 points, à 1 968 points. Cela correspond au plus fort recul des deux derniers mois.

Comment expliquer ces nets reculs? Essentiellement par des inquiétudes subites à propos des banques et des assurances, qui risquent d'afficher de mauvais chiffres dans un proche avenir vu que les secteurs manufacturiers et immobiliers américains ne se redressent pas aussi vite que l'aimeraient la plupart des investisseurs.

Dégringolade des financières à Toronto

Ainsi, la Banque Royale du Canada, qui est l'un des principaux prêteurs du pays, a vu son titre baisser à la Bourse de Toronto de 1,8%, à 55,45 dollars. La Banque de Montréal a, elle, perdu 3,3%, à 51,28 dollars. Et Manuvie 3,5%, à 21,74 dollars, ce qui lui a fait perdre d'un coup tous ses gains enregistrés depuis le 9 mars dernier.

C'est bien simple, les financières, qui représentent 33% de l'indice S&P/TSX, ont perdu 2,5% dans la journée. «Nous avons assisté à de nombreuses prises de bénéfices, qui ont surtout touché les financières, tant au Canada qu'aux États-Unis», dit Stephen Gauthier, stratège et gestionnaire de portefeuille, de Demers Valeurs mobilières.

Les financières glissent de 5% au S&P500

Du côté de nos voisins du Sud, les financières ont, elles aussi, pris un méchant coup. Le secteur a perdu 3,5% au Dow Jones, 4,7% au S&P500 et 2,7% au Nasdaq. Wells Fargo, entre autres, a perdu 3,2%, à 26,65 dollars. Et AIG pas moins de 16%, à 38,23% !

Ce mouvement a été subitement amorcé dans la matinée, lors de la divulgation de... bonnes nouvelles économiques! En effet, nombre d'investisseurs ont aussitôt décidé de prendre des bénéfices, et les indices se sont tout à coup mis au rouge vif.

Un indice manufacturier qui surprend

Ainsi, l’indice américain de l’Institute for Supply Management (ISM) a surpris tout le monde, en progressant en août à 52,9 points, contre 48,9 points le mois précédent. C’est un gain supérieur aux attentes de la plupart des analystes américains, qui tablaient sur un chiffre de 50,5. C’est la première fois depuis janvier 2008 que cet indice passe au-dessus de la barre des 50 points.

Du côté de la Chine, l’indice manufacturier a, lui aussi, crû d’un mois sur l’autre, passant de 53,3 points en juillet à 54 points en août.

L'immobilier réserve encore des surprises

D'autres statistiques ont contribué à jeter de l'huile sur le feu. Par exemple, les dépenses de construction ont décliné aux États-Unis en juillet, de 0,2% par rapport à juin et de 10,5% par rapport à juillet 2008, à 1 070 milliards de dollars américains, selon le département du Commerce.

Cela étant, les promesses de ventes de logements existants ont progressé pour un sixième mois consécutif aux États-Unis, du jamais vu depuis 2001, selon la National Association of Realtors. Elles ont augmenté de 3,2% en juillet, contre une hausse de 3,6% le mois précédent. La plupart des experts avaient misé sur une hausse de seulement 1,6%.

Inquiétudes à propos du pétrole

Autre phénomène pouvant expliquer la baisse subite de fin de matinée : des inquiétudes entourent le pétrole. C’est demain que doivent en effet être dévoilés les nouveaux chiffres hebdomadaires des réserves américaines de pétrole brut et d’essence, et nombre d’analystes s’attendent à une baisse de 400 000 barils de pétrole brut ainsi que de 1,1 million de barils d’essence.

À cela s’ajoute la déclaration du gouverneur iranien de l’Opep, faite hier, selon laquelle les chiffres des réserves mondiales de pétrole ne correspondent pas à la réalité. L’Organisation doit se réunir le 9 septembre, et réfléchir sur ses quotas de production.

Au lendemain d’une baisse prononcée, le baril de pétrole brut perdait encore en fin de journée 1,91 dollar, ou 2,73%, à 68,14 dollars américains, au Nymex. «Des baisses qui ont un impact certain sur la Bourse de Toronto», souligne M. Gauthier, de Demers Valeurs mobilières.

L'once d'or gagne 3 $ US

L'once d'or a, en revanche, progressé de 3 dollars, ou 0,32%, à 957 dollars américains.

Quant à la devise canadienne, elle s'échangeait en fin de journée contre 90,56 cents américains.

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