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L'euro affiche sa pire chute en 14 mois face au dollar américain lundi, après que Chypre a été contrainte de prendre des mesures exceptionnelles pour éviter un défaut de paiement, une situation qui menace de replonger l'Europe dans la crise financière.

L'euro chute de 0,9 % à 1,2692 $ US, après avoir glissé d'autant que 1,5 %, sa plus forte baisse depuis le 13 janvier 2012, selon Bloomberg. 

«Après une période de retour de la confiance -- qu'on pourrait aussi qualifier d'exubérance -- ces dernières semaines, les marchés ont enfin été rappelés à la réalité par la taxe sur les dépôts bancaires à Chypre, une nouvelle arme dans la lutte contre la crise, qui a déclenché un regain d'incertitude sur les marchés financiers et des craintes d'une contagion dans la région», commentait Anita Paluch, analyste chez Gekko Markets.

La zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) ont trouvé samedi un accord sur un plan de sauvetage d'un maximum de 10 milliards d'euros pour Chypre -- qui avait demandé initialement 17 milliards -- en échange d'un prélèvement exceptionnel sur les dépôts bancaires qui rapportera près de 6 milliards.

Chypre devient ainsi le cinquième pays de la zone euro à bénéficier d'un programme d'aide internationale.

Le montant de l'aide est très inférieur aux centaines de milliards déboursés pour la Grèce et aux dizaines de milliards versés au Portugal, à l'Irlande et pour renflouer le secteur bancaire espagnol.

Mais, chose nouvelle, pour réduire leur participation, les bailleurs de fonds ont demandé à Nicosie d'instaurer une taxe exceptionnelle de 6,75% sur les dépôts bancaires en deçà de 100.000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil, ainsi qu'une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts.

A ces taxes s'ajoutent des privatisations et une hausse de l'impôt sur les sociétés qui passera de 10 à 12,5%.

Le Parlement chypriote doit se réunir lundi pour entamer le processus de ratification du plan de sauvetage. Le vote est prévu vers 14H00 GMT.

Le Parlement est engagé dans une course contre la montre pour valider cet accord avant que les banques ne rouvrent leurs portes en principe mardi matin, lundi étant férié dans le pays. De nombreux déposants mécontents ont en effet fait état de leur intention de retirer leurs fonds des banques.

Comme le soulignaient les analystes de Commerzbank, "en plus du dollar, les autres valeurs refuge, comme le franc suisse et le yen, étaient soutenues" par les flux d'investisseurs cherchant dans ce contexte la sécurité que représente à leurs yeux ces devises.

La monnaie nippone reprenait ainsi des couleurs après avoir piqué du nez vendredi dans la foulée de la validation par le Parlement japonais de la nouvelle équipe dirigeante de la banque centrale, récemment présentée par le gouvernement et ouvertement favorable à une politique agressive d'assouplissement monétaire pour stimuler la reprise économique dans l'archipel.

Vers 10H25 GMT, la livre britannique montait face à la monnaie unique européenne, à 85,61 pence pour un euro -- après être montée en début d'échanges asiatiques à 85,31 pence, son niveau le plus élevé depuis cinq semaines -- et se stabilisait face au billet vert, à 1,5122 dollar.

La devise helvétique progressait face à l'euro, à 1,2215 franc suisse pour un euro, mais reculait face au billet vert, à 0,9435 franc pour un dollar.

L'once d'or valait 1.601,06 dollars contre 1.595,50 dollars vendredi soir.