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La performance plus faible que prévu du marché de l'emploi canadien en avril a freiné l'ascension rapide du huard intervenue au cours de la dernière semaine. Le dollar canadien, qui avait repassé les 92 cents américains jeudi, a replongé après que Statistique Canada eut indiqué que le pays avait perdu 29000 postes en avril.*
Le rebond des mises en chantier au pays en avril, une accalmie sur le plan géopolitique en Ukraine, une croissance un peu plus solide que prévu au premier trimestre au pays, la remontée des prix de certaines matières premières produites au Canada comme le nickel et le gaz naturel, sont autant de facteurs qui ont contribué à faire remonter le huard depuis son creux de 88 cents américains touché en mars.
Comme le soulignait Camilla Sutton, stratège en chef du marché des devises pour la Banque Scotia, dans une récente note, le véritable test pour le huard interviendra vendredi à 8h30, lors de la publication des données du marché du travail au Canada en avril.
Le marché de l'emploi canadien a affiché une performance plus faible que prévu en avril. Le pays a perdu 29000 postes, tandis que les économistes prévoient en moyenne l'ajout de 13500 emplois. Le mois précédent, le pays avait créé 43000 nouveaux postes, un résultat supérieur aux prévisions.
Le dollar, qui affichait des gains en début de séance vendredi matin, s'est mis à chuter dans la foulée des données de Statistique Canada. Vers 9h30, il perdait 0,6% à 91,74 cents américains.
Intervention de la Banque du Canada
Certains observateurs croient que la Banque du Canada interviendra au besoin pour maintenir le huard à des niveaux bas face à la devise américaine afin de favoriser les exportations du pays.
Le grand patron de la banque centrale, Stephen Poloz, a déjà contribué à faire reculer la valeur de la devise par ses propos dans le passé, en soulignant l’importance d’une devise faible comme facteur qui contribue à la reprise économique.
Il y a quelques jours, David Wolf, un ancien conseiller de Mark Carney maintenant gestionnaire chez Fidelity Investments, a souligné que le huard devait se déprécier de 12% afin que l’économie canadienne puisse être plus concurrentielle.
Dans une entrevue à Bloomberg, il a mentionné qu’il ne serait pas surpris de voir le huard sous les 80 cents américains d’ici cinq ans.
*Ce texte a été mis à jour après la publication des données sur l'emploi, diffusées à 8h30.
