«Enbridge est sur une bonne lancée»


Édition du 08 Décembre 2018

«Enbridge est sur une bonne lancée»


Édition du 08 Décembre 2018

Par Stéphane Rolland

Diplôme en commerce de l’Université d’Ottawa, Sylvain Brisebois travaille chez BMO Nesbitt Burns depuis 1995. Outre son poste de direction, il occupe aussi les fonctions de gestionnaires de portefeuille et de conseiller en gestion de patrimoine. Son équipe à Ottawa gère un actif d’environ 450 millions de dollars.

STÉPHANE ROLLAND - De manière générale, comment percevez-vous les marchés en ce moment ?

SYLVAIN BRISEBOIS - On arrive un peu plus tard dans le cycle économique. On ne peut pas prédire le moment d'une récession, mais on tente d'évaluer les risques. En premier lieu, sans toucher à notre répartition d'actifs entre les actions, obligations et liquidités, nous pourrions choisir des titres plus défensifs. C'est ce que nous commençons à faire. Si nous commençons à voir des failles dans la fondation économique, nous pourrions commencer à réduire le poids des actions. Si jamais on se dirige vers une récession, nous pourrions augmenter les liquidités.

S.R. - Y a-t-il un élément macroéconomique que vous surveillez de plus près ?

S.B. - On regarde la courbe des taux d'intérêt. On constate un aplanissement et c'est quelque chose qu'on surveille. Que ce soit en Amérique du Nord, en Europe ou au Japon, ces courbes sont encore légèrement positives. S'il y a une inversion des courbes de taux d'intérêt, la probabilité d'une récession nord-américaine ou mondiale augmente. On pourrait réagir et être plus prudent.

S.R. - Quelle société est sur votre écran radar ?

S.B. - Dans un contexte où l'on cherche des titres un peu plus défensifs, Enbridge (ENB., 43,95 $) profite d'une barrière à l'entrée qui rend ses activités difficiles à concurrencer. Ses coûts de distribution relativement bas vont lui donner un avantage dans les années à venir. Elle a eu des difficultés d'exécution il y a deux ou trois ans, mais elle semble bien gérer la situation. Dans les derniers rapports trimestriels, l'entreprise a montré qu'elle était sur une bonne lancée et on croit que ça va continuer. À cet égard, le bilan s'est amélioré. La direction a mieux géré le degré d'endettement. De plus, nous prévoyons que le dividende augmentera de l'ordre de 10 % par année dans les prochaines années. Le rendement du dividende est à 6,3 %. C'est attrayant, d'autant plus qu'on ne craint pas une réduction du dividende. Il arrive que des titres se rendent à 6 %-7 %-8 %, car on s'inquiète d'une diminution du dividende. Ce n'est pas le cas pour Enbridge.

S.R. - L'industrie pétrolière fait face à des vents frontaux au Canada en raison de la différence de prix entre le pétrole canadien et international et des contraintes en ce qui concerne la distribution du pétrole. Cela représente-t-il un risque pour Enbridge ?

S.B. - Oui, ils doivent rester aux aguets des développements à ce sujet, mais on croit que c'est gérable.

S.R. - Vous vous occupez également de la planification financière de vos clients. La correction est-elle une occasion d'enregistrer des pertes fiscales alors que nous approchons de la fin d'année ?

S.B. - C'est toujours une réflexion à faire entre octobre et décembre. Dans notre cas, on ne se presse pas d'enregistrer des pertes pour enregistrer des pertes. On n'anticipe pas une dégringolade du marché. Il faut faire attention de ne pas augmenter les liquidités pour des raisons fiscales et ensuite regretter d'être passé à côté d'une reprise. Je ne dis pas que c'est ce qui va arriver, mais les économistes de BMO Nesbitt Burns jugent que la probabilité d'une récession demeure faible.

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

Il y a 49 minutes | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

Il y a 38 minutes | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Bourse: Wall Street plombée par Meta et la faible croissance américaine

Mis à jour il y a 59 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en baisse, jeudi.