Bourse: Wall Street en fort recul, toujours inquiète du Brexit

Publié le 27/06/2016 à 10:21, mis à jour le 27/06/2016 à 17:06

Bourse: Wall Street en fort recul, toujours inquiète du Brexit

Publié le 27/06/2016 à 10:21, mis à jour le 27/06/2016 à 17:06

(Photo: Bloomberg)

Wall Street a encore nettement baissé lundi, gagnée par l'inquiétude qui a fait chuter les marchés européens pour une deuxième séance de suite après le référendum britannique contre l'appartenance à l'Union européenne.

À Toronto, l'indice S&P/TSX a perdu 202,09 points, ou 1,45%, à 13 689,79 points.

À New York, le S&P 500 a reculé de 36,87 points, ou de 1,81%, à 2 000,54 points.

Le Dow Jones a baissé de 260,51 points, ou de 1,5%, à 17 140,24 points.

Le Nasdaq a cédé 113,53 points, ou 2,41%, à 4 594,45 points.

Le malaise persiste

Les investisseurs américains ont continué à manifester leur inquiétude devant les nombreuses incertitudes d'un divorce qui s'annonce long et douloureux entre le Royaume-Uni et l'UE, mais leur éloignement du centre de la crise leur permettait d'échapper à l'affolement. 

La baisse des indices américains a été pour la deuxième séance de suite bien mieux contenue que celle des marchés européens, où les Bourses de Paris et Francfort ont perdu environ 3%, et celle de Londres 2,55%. 

«Je ne crois pas que notre économie va souffrir (du Brexit) autant que certains le pensent», a déclaré Bill Lynch, chez Hinsdale Associates, en guise d'explication pour la modération de la réaction américaine.

«Je ne crois pas à la probabilité d'une récession aux États-Unis, et je crois que (la victoire des anti-UE au référendum britannique) est surtout négative pour le Royaume-Uni et ses échanges avec l'UE», a-t-il ajouté.

«Pour le moment tout ce qu'on sait c'est que le Brexit a des implications négatives pour les marchés mondiaux, et tant qu'on ne comprend pas complètement comment il va se dérouler les marchés évitent la prise de risque et se réfugient vers les valeurs sûres, ce qui se voit partout et sur tous les marchés, que la situation ait un impact direct ou indirect», a précisé David Levy chez Republic Wealth Advisors.

«Vends d'abord, pose des questions après», tel était l'état d'esprit des investisseurs, résumé par M. Levy.

«À un moment donné le marché va atteindre un niveau où il finira par attirer des acheteurs, mais à court terme je pense qu'il va rester faible, je ne vois rien à l'horizon qui puisse changer» la situation, a dit M. Lynch, estimant que cette semaine en tous cas les statistiques économiques seraient sans doute oubliées par des investisseurs obnubilés par l'Europe.

Le marché obligataire profitait encore de l'inquiétude pour monter. En fin d'après-midi, le rendement des bons du Trésor à 10 ans s'affichait à 1,451% contre 1,565% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,278%, contre 2,415% précédemment.

Les banques attaquées

L'équipementier médical Medtronic a perdu 1,06% à 82,38 dollars après l'annonce qu'il dépenserait 1,1 milliard de dollars pour acquérir son concurrent Heartware International, lequel a presque doublé de prix pour atteindre 57,79 dollars l'action, pratiquement le prix offert par Medtronic (58 dollars).

Le diffuseur de musique par internet Pandora a reculé de 2,13% à 11,49 dollars après l'annonce d'un partenariat avec le service de voiture de tourisme avec chauffeur Uber.

Une nouvelle fois les valeurs financières ont souffert du Brexit: certaines grandes banques en raison de la réorganisation à venir de leurs activités européennes qu'imposera la sortie du Royaume-Uni de l'UE, et le secteur en général en raison de l'éloignement de la perspective d'une hausse des taux d'intérêt américains qui aurait rendu plus lucratives les activités de prêt. 

La banque d'affaires Morgan Stanley, déjà attaquée vendredi, a lâché encore 3,71% à 23,61 dollars, sa concurrente Goldman Sachs 1,66% à 139,51 dollars, et la généraliste Bank of America 6,31% à 12,18 dollars.

Le secteur financier dans son ensemble affichait un recul de 2,79%, faisant pire encore que le secteur de l'énergie (2,54%), pénalisé par la baisse des cours du brut.

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