Bourse: Wall Street refroidie par la Fed

Publié le 21/03/2018 à 08:35, mis à jour le 21/03/2018 à 16:53

Bourse: Wall Street refroidie par la Fed

Publié le 21/03/2018 à 08:35, mis à jour le 21/03/2018 à 16:53

La fragilité de la tenue du Dow Jones en 2018. (Google Finance)

Wall Street a reculé mardi à la clôture après une réunion de la Banque centrale américaine (Fed) aboutissant à une hausse de taux d'un quart de point et au maintien de la perspective de trois hausses de taux cette année.

Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a perdu 0,18%, ou 44,96 points, à 24.682,31 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a reculé de 0,26%, ou 19,02 points à 7.345,29 points.

L'indice élargi S&P 500 a lâché 0,18%, ou 5,01 points, à 2.711,93 points.

"La première conférence de presse de Jerome Powell s'est déroulée sans incident, le nouveau président s'en tenant à un scénario proche de celui de Janet Yellen", a observé Chris Low de FTN Financial.

Comme largement attendu, les membres de l'institution monétaire ont décidé à l'unanimité de relever les taux d'un quart de point dans une fourchette de 1,50% à 1,75%, l'institution affirmant que la politique monétaire reste "accommodante".

Alors que les analystes s'attendaient à ce que la Banque centrale augmente ses prévisions de hausses pour le reste de l'année, les participants au Comité monétaire ne projettent toujours que deux relèvements de plus en 2018 après celui de mercredi.

En revanche, pour 2019, ils ont ajouté un tour de vis supplémentaire, ce qui portera à 3 également les relèvements pour l'année prochaine.

Les indices ont d'abord accueilli ces nouvelles positivement avant de reculer progressivement et de finir dans le rouge, lestées par un recul des valeurs technologiques, sous pression depuis le début de la semaine.

Regroupées au sein du S&P 500, celles-ci ont perdu 0,60%.

A l'inverse, les valeurs de l'énergie ont fortement progressé (+2,63% au sein du même indice) grâce à un nouveau bond des prix du pétrole, soutenus par une forte baisse des stocks de brut américains hebdomadaires.

Après une nette tension suite à la publication du communiqué de la Fed, les taux d'intérêt sur la dette américaine sont progressivement redescendus au moment de la conférence de presse de M. Powell: vers 20H30 GMT, le taux de rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,883% contre 2,896 mardi soir et celui à 30 ans reculait à 3,111% contre 3,130% la veille.

Contexte

Le marché attend les résultats de la réunion de la Fed qui doit se terminer après la clôture européenne et pour laquelle les marchés anticipent une hausse des taux d'un quart de point, la sixième depuis que l'institution a commencé son programme de resserrement monétaire en 2015.

Pour plusieurs analystes, le cours du dollar a d'ores et déjà intégré cette hausse et réagira plutôt au ton et aux termes employés par Jerome Powell, dont ce sera la première réunion en tant que gouverneur de la Fed.

Les investisseurs seront à la recherche d'indices pour savoir si la banque centrale américaine augmentera ses taux trois ou quatre fois cette année.

«Entre la forte croissance (aidée par les baisses d'impôts et la dépense publique) et un niveau de chômage au plus bas, plusieurs investisseurs parient sur quatre hausses cette année, même si le consensus reste toujours à trois», a fait valoir Mike van Dulken de Accendo Markets.

Une hausse des taux rend le billet vert plus rémunérateur et plus attractif, donc les cambistes achètent des dollars en anticipation.

A l'inverse, le billet vert pourrait reculer si M. Powell se montre moins volontariste qu'attendu.

Titres en action

Au lendemain de sa plus importante chute boursière en deux ansAlimentation Couche-Tard(ATD, 59,60$) devra prendre des mesures un peu plus musclées afin de relancer ses ventes sur le marché américain, observe Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux. En raison des faibles marges sur l'essence au sud de la frontière, ses prévisions de bénéfice par action pour l'année fiscale 2018 sont revues à la baisse, à 2,56$US, contre 2,89$US initialement. «On s'attendait à des résultats au troisième trimestre confirmant ceux très positifs du trimestre précédent, mais ça n'a pas eu lieu», écrit l'analyste.

Alors que ça barde du côté de Bombardier, tout baigne chez BRP(DOO, 45,57$), qui vient tout juste de dévoiler des résultats meilleurs que prévu. La direction du fabricant de véhicules récréatifs pense reprendre son élan au cours de l’exercice 2019 avec une prévision de croissance du bénéfice par action de l’ordre de 20% à 25%. Lisez le compte-rendu complet de Stéphane Rolland.

Au sud de la frontière, FedEx(FDX, 251,99$US) a publié ses résultats du troisième trimestre, hier. Le constat est somme toute positif, conclut BMO Marché des capitaux. Les revenus ont dépassé les attentes, ce qui reflète «une croissance de la demande et des prix au meilleur niveau depuis des années», observe Fadi Chamoun, analyste pour BMO. Les marges sont aussi améliorées, tandis que le flux de trésorire demeure stable. L'analyste torontois fixe un cours-cible à 300$US.chrome

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