L'indice canadien a finalement pris ses distances ce jeudi avec son niveau le plus haut en un mois, emporté notamment par CIBC après l'annonce d'une nouvelle entente de fusion. Sept des dix secteurs du S&P/TSX ont terminé dans le rouge, les valeurs liées à l'énergie signant les plus fortes pertes (-1,75%).

Voici l'état de la situation:

• S&P/TSX -0,50% à 15 578 points
• S&P 500 +0,29% à 2368 points
• Dow Jones +0,33% à 20 728 points
• Nasdaq +0,28% à 5914 points
• Dollar canadien -0,07% à 0,7499 $US
• Once d'or -0,85% à 1243 $US
• Baril de pétrole WTI +1,74% à 50,37 $US

Wall Street a légèrement monté jeudi, profitant d'un chiffre bien accueilli sur la croissance américaine ainsi que du rebond persistant des cours pétroliers.

Le Nasdaq, à dominante technologique s'est installé en clôture à un niveau jamais vu à la clôture.

«L'élément principal, c'est le pétrole, dont les cours (...) sont revenus au plus haut depuis trois semaines», a jugé Chris Low, de FTN Financial.

Le marché de l'or noir, qui avait chuté au début du mois, reprend des couleurs depuis le début de la semaine et a repassé jeudi le cap des 50 dollars le baril à New York face aux espoirs de réduction prolongée de la production, notamment au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

«On reprend confiance dans le fait que les 50 dollars pourraient constituer un plancher aux cours des prochains mois», a expliqué M. Low. «Cela stimule le secteur pétrolier qui joue un grand rôle (à Wall Street).»

À cela s'est ajouté «de bons indicateurs», a-t-il enchaîné. «Les chiffres sur le produit intérieur brut (PIB) étaient un peu meilleurs que prévu.»

Pour son estimation finale de la croissance américaine au dernier trimestre 2016, le département du Travail a appliqué une révision en hausse même si l'année dernière reste marquée par la plus faible expansion (+1,6%) du PIB depuis cinq ans.

«Ce n'est pas seulement la croissance totale mais les détails qui sont favorables», a précisé M. Low, évoquant des éléments engageants sur la consommation.

Second indicateur notable jeudi, les investisseurs ont pris connaissance d'un recul moindre que prévu des inscriptions au chômage la semaine dernière, qui ne les empêche pas de rester à un niveau historiquement bas.

Dans l'ensemble, «on continue à rebondir après la déprime de la semaine précédente», a conclu Sam Stovall, de CFRA.

Wall Street avait perdu du terrain sur fond de difficultés politiques du président Donald Trump face à sa majorité républicaine au Congrès, mais elle se remet progressivement

Titres en action

Dollarama (Tor., DOL) a dévoilé des résultats nettement supérieurs aux attentes au quatrième trimestre, ne plus d'annoncer une hausse de son dividende. Le bénéfice net a augmenté de 24% à 1,24$ par action, tandis que les analystes visaient un bénéfice de 1,12$ l'action. Les revenus ont bondi de 11,5% à 854,5M$, mieux que les recettes de 843,4M$ attendues par les analystes. Le dividende trimestriel est relevé de 10%, à 0,11$ l'action. La société a par ailleurs relevé ses prévisions du nombre de magasins qu'elle ouvrira. Lisez notre compte rendu des résultats

L'action CIBC (Tor., CM) a cédé 2,9% alors que la banque a relevé son offre de 20% à 6,6 milliards (4,9 G$US) sur PrivateBancorp, l'institution basée à Chicago. À la suite d'une approbation unanime de leurs conseils d'administration respectifs, les banques ont annoncé avoir conclu une «entente de fusion modifiée». Ce qui valorise PrivateBancorp à environ 2,7 fois la valeur comptable tangible au 31 décembre 2016. Si la transaction à laquelle s'étaient initialement opposés les actionnaires est effectuée, il s'agira de la plus grosse acquisition pour l'enseigne canadienne. Le vote d'approbation est prévu pour le mois de mai.

Maher Yaghi, de Desjardins Marchés des capitaux, présente ses prévisions de résultats du deuxième trimestre de Groupe CGI (Tor., GIB.A) attendus le 3 mai et fait un compte rendu de la conférence tenue par son institution plus tôt cette semaine. L'analyste vise des revenus de 2,7G$ et un bénéfice de 0,93$ par action. L'analyste prévoit que les devises auront un effet significatif sur les résultats, effaçant propablement 0,03$ au bénéfice par action. L'effet de la devise devrait toutefois se dissiper dans la deuxième moitié de 2017. L'analyste réitère sa recommandation d'achat et fixe sa cible à 74$.

Les analystes reviennent sur les résultats du deuxième trimestre d’Exfo (Tor., EXF). Steve Arthur, de RBC Marchés des capitaux, fait passer sa cible pour le titre de 4,75$ à 5,50$, mais réitère sa recommandation neutre. L’analyste souligne que les résultats ont été inférieurs aux prévisions des analystes, tant au chapitre des revenus que des bénéfices. La hausse du cours cible repose sur une augmentation des multiples d’évaluation des entreprises du secteur. Par ailleurs, Germain Lamonde, PDG de l’entreprise depuis 32 ans, passe le flambeau à Philippe Morin le 1er avril. Il demeurera président du conseil exécutif.

La Banque Toronto-Dominion (Tor., TD) va affronter ses actionnaires pour la première fois depuis le scandale des pratiques de ventes musclées mises au jour par CBC, lors de son assemblée annuelle ce matin à Toronto.

La biopharmacaeutique lavalloise Prometic Sciences de la Vie (Tor., PLI) a annoncé avoir conclu un protocole d'entente avec Shenzhen Royal Asset Management afin d'établir une coentreprise pour le développement, la fabrication et la commercialisation de traitements en Chine, soit le PBI-4050, du PBI-4547 et le PBI-4425. Prometic détiendra 75% de la coentreprise.

Valeurs américaines

Parmi les valeurs pétrolières qui profitent du regain des cours de l'or noir, la major ExxonMobil a pris 2,05% à 43,70 dollars.

Plus spécifiquement, la compagnie pétrolière ConocoPhillips a gagné 8,81% à dollars après la vente de presque tous ses actifs dans les mines de sables bitumineux au canadien Cenovus, qui a chuté de 13,69% à 11,29 dollars sur sa cotation à New York.

La chaîne de magasins de vêtements de sport Lululemon s'est effondrée de 23,44% à 50,76 dollars, malgré une hausse trimestrielle de ses ventes et bénéfices, les investisseurs sanctionnant des prévisions jugées très décevantes après ce que le groupe a lui-même qualifié de "lent" début d'année.

Le groupe industriel Worthington, spécialiste des métaux, a perdu 9,20% à 49,97 dollars après des résultats moins bons que prévu malgré des progressions de son chiffre d'affaires et de ses bénéfices au dernier trimestre.

L'éditeur de logiciel Progress Software a pris 2,37% à 29,35 dollars, bien qu'il soit tombé dans le rouge au dernier trimestre, sa perte nette étant considérée moins grave que prévu.

Le groupe informatique Extreme Networks s'est envolé de 14,24% à 7,38 dollars après l'annonce de l'acquisition d'actifs, notamment liés aux centres de données, auprès de Broadcom, spécialiste des semi-conducteurs, qui a perdu 0,57% à 220,04 dollars.

Présent à plusieurs titres dans l'actualité économique, le constructeur automobile Ford n'y a guère réagi en Bourse en stagnant à 11,68 dollars: le groupe a annoncé une charge de plusieurs centaines de millions de dollars à la suite de rappel et, parallèlement, annoncé un investissement dans un centre de recherche au Canada.