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Wall Street a battu un nouveau record de clôture jeudi, s'appuyant sur des indicateurs mitigés pour croire au retour de la croissance tout en espérant la poursuite de taux d'intérêt bas. Toronto, pour sa part, a progressé de plus de 100 points, grâce au secteur de l'énergie. 

À Toronto, le S&P/TSX a bondi de 130,78 points, ou 0,87%, à 15 203,61 points.

Le dollar canadien a clôturé à 81,91 cents US, en baisse de 0,08 cent US.

À Wall Street, le S&P 500 a avancé de 4,97 points, ou 0,23%, à 2 130,82 points, touchant un nouveau sommet historique. Le Dow Jones est demeuré pratiquement stable à 18 285,74 points. Le Nasdaq a gagné 19,05 points, ou 0,38%, à 5 090,79 points.

Le prix du baril de pétrole (WTI) pour livraison en juillet, désormais contrat de référence, a gagné 1,74 dollar à 60,72 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir déjà gagné environ un dollar la veille.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé la séance à 66,54 dollars, en hausse de 1,51 dollar par rapport à la clôture de mercredi.

L’action de Best Buy(NY, BBY) a bondi de 3,94% à 35,11$US. Le détaillant qui a annoncé la fermeture de son enseigne Future Shop au Canada, a dévoilé des résultats meilleurs que prévu.

Metro(Tor., MRU) a gagné 0,91%, tandis que les analystes reviennent sur la journée consacrée aux investisseurs mercredi. Lisez les titres à surveiller de François Pouliot, qui portent notamment sur Metro.

La pharmaceutique lavalloise Valeant(Tor., VRX) a touché un nouveau un sommet historique de 286,92 dollars à Toronto.

L’éditeur de logiciels de commerce électronique Shopify(NY, SHOP) a grimpé de près de 50% à son entrée en Bourse jeudi. La société d’Ottawa a recueilli 131M$US dans le cadre de son premier appel public à l’épargne.

Un marché «bizarre»

«C'est un marché bizarre», a estimé Brent Schutte, chez BMO. «Les indicateurs n'étaient pas très bons mais peut-être que les gens extrapolent que la Réserve fédérale (Fed) ne va pas poser de problème en 2015» en rehaussant ses taux d'intérêt.

Les investisseurs se réjouissent en effet que la Fed ait décidé depuis fin 2008 de laisser les taux proches de zéro pour stimuler l'économie, et ils s'inquiètent qu'un relèvement puisse renchérir les investissements et, en rendant le dollar plus attrayant, pénaliser les exportations. 

Mais si la croissance ne revient pas, «à un moment les mauvaises nouvelles ne seront plus prises pour des bonnes nouvelles», éloignant la perspective d'une hausse des taux, et le marché finira par douter de l'économie américaine et risquera d'abandonner son optimisme, a prévenu M. Schutte.

Le premier indicateur de la journée, sur les inscriptions hebdomadaires au chômage, a été médiocre avec une hausse plus forte que prévu, mais sans remettre en cause le niveau très faible des demandes d'allocations (-18,6% par rapport à l'an dernier). 

Du coup «les entreprises anticipent une reprise de la demande», a estimé Alan Skrainka, chez Cornerstone Wealth Management, et elles sont «très satisfaites» de cet indicateur qui, selon lui, éclipse les autres statistiques de la matinée, dont un recul des reventes de logements et une décélération surprise de l'activité dans la région de Philadelphie.

Autre bonne nouvelle, l'indice composite des principaux indicateurs aux États-Unis a progressé plus nettement qu'attendu en avril, à +0,7% au lieu de +0,3%. 

Cela «suggère que la faible croissance enregistrée au premier trimestre pourrait n'être que temporaire», a souligné Ataman Ozyildirim, économiste au Conference Board, l'organisme qui publie cette statistique.

Le marché a trouvé par ailleurs un peu de soutien dans des opérations de fusion-acquisition, elles même favorisées par des taux bas.

Ainsi le géant informatique Hewlett-Packard (HP) a annoncé la cession pour 2,3 milliards de dollars de 51% de ses activités de serveurs pour entreprises et de stockage de données en Chine au groupe Tsinghua Holdings, via la constitution d'une co-entreprise. Le titre a pris 2,30% à 33,83 dollars. Il devait également publier ses résultats trimestriels après la clôture.

La chaîne de pharmacies CVS Health a annoncé qu'elle achetait Omnicare, un prestataire de services pharmaceutiques principalement présent dans les établissements pour personnes âgées, valorisé 12,7 milliards de dollars par l'opération. CVS a pris 2,39% à 103,69 dollars et Omnicare 1,72% à 96,26 dollars. 

Le vendeur de parquets Lumber Liquidators, en difficulté depuis la révélation il y a trois mois que certains de ses produits importés de Chine seraient toxiques, a dévissé et perdu 16,50% à 21,10 dollars. La société a annoncé le départ immédiat de son patron Robert Lynch, sans donner d'explication. Le titre a perdu près de 69% de sa valeur en un an. 

Enfin, le regain de vigueur des cours de pétrole, poussés notamment par les avancées du groupe de l'Etat islamique en Syrie et en Irak et des combats au Yémen, a favorisé des valeurs pétrolières qui pèsent lourd dans la cote.

ConocoPhillips a pris 1,23% à 65,58 dollars. La société de services pétroliers Halliburton, qui a par ailleurs soldé mercredi ses litiges avec BP liés à la marée noire de 2010 dans le Golfe du Mexique, a pris 2,65% à 46,16 dolars. 

Le rendement des bons du Trésor à 30 ans a reculé à 2,986%, contre 3,060% mercredi soir, signe d'une demande en hausse. Celui des bons à 10 ans a reculé à 2,186% contre 2,258% précédemment.