Bourse: interrogations sur la réforme fiscale

Publié le 04/12/2017 à 09:55, mis à jour le 04/12/2017 à 16:38

Bourse: interrogations sur la réforme fiscale

Publié le 04/12/2017 à 09:55, mis à jour le 04/12/2017 à 16:38

Par AFP

(Photo: Getty)

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé lundi, les investisseurs s'interrogeant sur les effets de la réforme fiscale à l'approche de sa finalisation: le Dow Jones a gagné 0,24% tandis que le Nasdaq a cédé 1,05%.

La place new-yorkaise avait débuté la séance sur une note beaucoup plus positive, saluant l'adoption de justesse par le Sénat, dans la nuit de vendredi à samedi, de sa version de la réforme fiscale. Cette dernière doit maintenant être harmonisée avec le texte adopté mi-novembre par la Chambre des Représentants.

Il est notamment prévu une baisse du taux officiel d'imposition des sociétés de 35% actuellement à 20%, ainsi que des mesures en faveur des petites entreprises et du rapatriement par les multinationales de leurs bénéfices détenus à l'étranger.

État de la situation

À Toronto, le S&P/TSX a cédé 69,94 points, ou de 0,44%, à 15969 points.

Selon des résultats provisoires à la clôture, l'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones Industrial Average, s'est apprécié de 57,01 points à 24.288,60 points quand le Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait 72,22 points à 6.775,37 points.

L'indice élargi S&P 500 a perdu 0,11%, ou 2,78 points, à 2.639,44 points.

Une adoption de justesse

«Jusqu'à présent, pour un gérant de fonds, miser sur les effets d'une réforme fiscale était trop aléatoire», a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

Maintenant qu'un consensus semble à portée de main, "on peut vraiment commencer à faire des plans sur 2018 compagnie par compagnie", a-t-il remarqué en soulignant que le taux d'imposition effectif variait beaucoup d'une entreprise à l'autre.

"Ce n'est pas qu'une histoire de secteur, dans la tech par exemple le site Salesforce est taxé à 43% alors que Micron est taxé à 3%", a relevé M. Volokhine. "On assiste plutôt à une vente des grands vainqueurs de l'année" comme le réseau social Facebook (-2,07%) ou l'émetteur de cartes de crédit Visa (-2,94%), a-t-il estimé.

Pour Art Hogan de Wunderlich Securities toutefois, certains secteurs comme l'industrie ou les banques vont clairement plus bénéficier de la réforme fiscale.

Les valeurs financières en particulier "vont profiter du taux plus bas d'imposition, du regain d'investissements des entreprises en général et des mouvements de capitaux", a-t-il souligné.

Les sociétés du secteur de la technologie sont à ses yeux un peu moins à la fête car leur taux d'imposition effectif est déjà en moyenne plutôt bas.

De plus, a souligné M. Volokhine, même si le texte prévoit en l'état de faciliter le rapatriement des fonds, les multinationales ne vont pas autant bénéficier que les autres des réductions d'impôts.

Le marché obligataire reculait: le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait vers 21H15 GMT à 2,371%, contre 2,362% vendredi et celui des bons à 30 ans à 2,764%, contre 2,762% vendredi.

Titres en action

Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, fait bondir sa cible pour le titre du fabricant de produits récréatifs BRP(DOO, 47,68$) de 46$ à 54$ après la publication de résultats du troisième trimestre supérieurs aux prévisions. La société de Valcourt a aussi relevé ses prévisions pour l’exercice en cours. L’analyste continue de recommander l’achat du titre, la société surfant sur la vigueur des ventes au détail, mais aussi parce qu’il croit l’entreprise en mesure d’accroître ses parts de marché et de lancer de nouveaux produits attrayants. Rappelons toutefois que BRP est sensible aux dépenses de consommation, et donc aux cycles économiques.

Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, fait passer sa cible pour le titre de la Banque Nationale(NA, 63,71$) de 65$ à 71$ après la publication de résultats du quatrième trimestre supérieurs aux attentes. La première banque québécoise a dégagé un bénéfice de 1,40$ par action, supérieur à celui de 1,34$ qu’il attendait. L’institution dirigée par Louis Vachon clôt donc l’année sur une bonne note. Même s’il prévient qu’il sera difficile pour la Nationale de répéter cet exploit l’an prochain, il croit que le titre recèle encore un potentiel d’appréciation, notamment parce qu’il se négocie moins cher que celui de ses rivales. Il laisse donc sa recommandation à surperformance. À lire, Pourquoi le titre de la Nationale réagit peu aux bons résultats.

Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, présente ses prévisions de résultats du troisième trimestre de Dollarama(DOL, 154,30$), attendus ce mercredi. L'analyste anticipe une forte croissance des ventes de magasins comparables, soit de 5,5%. Les ventes des magasins comparables représentent un indicateur clé de la performance des détaillants. La chaîne montréalaise a profité des ventes précédant la fête d'Halloween et de l'introduction de nouveaux produits vendus entre 3,50$ et 4$. Les revenus devraient totaliser selon lui 827M$. Il anticipe un bénéfice de 1,13$ par action, ce qui est supérieur à celui de 1,11$ attendu par l'ensemble des analystes qui suivent le titre. M. Howlett souligne par ailleurs que le détaillant japonais Miniso a commencé à ouvrir des magasins au Canada. Il laisse sa recommandation à achat et sa cible à 154$.

Walt Disney(DIS, 106,03$US) aurait repris les négociations avec 21st Century Fox pour acheter certains actifs du géant médiatique. Le câblodistributeur Comcast fait aussi parti des négociations.

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