Les indices pointent vers une ouverture sans direction claire, mardi matin. Les investisseurs attendent avec incertitude une déclaration de Donald Trump sur l'avenir de l'accord nucléaire avec l'Iran, qui aura lieu à 14h.

Prévisions

Les contrats à terme sur le Dow Jones annoncent une ouverture en baisse de 0,30% à 24 231 points, tandis que les futures sur le S&P 500 laissent entrevoir un recul de 0,32% à 2661,50 points. L'indice technologique Nasdaq est quant à lui en repli de 0,36% à 6801,75 points.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de mai prend 0,93% à 70,37  dollars.

Contexte

Le président américain va annoncer mardi à 14h ce qu'il compte faire sur l'accord conclu en 2015 pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, dont les États-Unis menacent de se retirer au risque d'ouvrir une période de fortes turbulences et d'affecter les approvisionnements pétroliers.

«Une sortie des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien provoquerait à court terme certainement une plus forte poussée du pétrole», un scénario déjà en partie intégré par les marchés, «et surtout créerait de l'aversion au risque dans un marché qui n'a vraiment pas besoin de cela en ce moment», a estimé M. Dembik.

«Ne nous voilons pas la face, les États-Unis vont se retirer de l’accord de Vienne et proposeront une nouvelle mouture. Si la réaction de la communauté internationale (et notamment l’Iran) devrait être forte, nous pouvons légitimement penser qu'en définitive de nouvelles négociations auront lieu et que les entreprises étrangères pourront toujours commercer avec Téhéran…», ont souligné pour leur part les experts de Mirabaud Securities Genève.

Les investisseurs continueront à surveiller aussi «bien évidemment l'évolution du prix du baril de pétrole ainsi que le dollar qui a enfoncé hier en cours de séance les 1,19 face à l'euro», ont-ils ajouté.

«Le pétrole a récemment augmenté en raison de la crainte que le président Trump fasse sortir les États-Unis de l'accord nucléaire iranien, ce qui entraînerait une nouvelle détérioration de la situation au Moyen-Orient, sans parler de l'interruption de l'approvisionnement en pétrole de la production iranienne», a relevé Greg McKenna, stratégiste chez AxiTrader.

«Nous pourrions nous attendre à une réaction spontanée importante et voir les prix partir à la baisse si le président revenait sur les éléments les plus bruyants de sa rhétorique envers l'Iran», a commenté pour sa part Stephen Innes de OANDA.

À l'étranger

Les Bourses chinoises ont fini en hausse mardi lundi dans le sillage de Wall Street et après un rebond des exportations chinoises. Les sociétés du secteur de l'énergie ont souffert de craintes sur les prix du pétrole avant l'annonce du président américain Donald Trump sur l'Iran.

Les Bourses européennes ont marqué une pause, mardi matin, se tenant sur la réserve avant la décision de Donald Trump dans le dossier du nucléaire iranien et en l'absence de nombreux investisseurs en ce jour férié en France. «L’ambiance est au calme plat. Beaucoup de clients sont partis et, dans les salles de marché, le téléphone sonne nettement moins souvent», a relevé Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Agenda

Du côté des indicateurs, l'agenda se résume à quelques chiffres publiés avant l'ouverture des marchés européens, en particulier en Allemagne où l'excédent commercial a rebondi en mars et la production industrielle a redémarré en mars.

En Chine, les exportations ont rebondi plus vigoureusement qu'attendu en avril.

Chez nous, les prochains indicateurs majeurs seront publiés demain, alors qu'on en saura plus sur le nombre de permis de bâtir.

Titres en action

Tom MacKinnon de BMO Marché des capitaux est pessimiste quant aux résultats trimestriels de Power Corporation(POW, 30$), qui seront publiés vendredi. Il anticipe un bénéfice par action à 0,68$, suite aux résultats mitigés de ses filiales de l'assurance, et une hausse de 6% du dividende. Il fixe son cours-cible à 35$.

Après BCE la semaine dernière, au tour de Telus(T, 46,16$) de dévoiler ses résultats cette semaine (jeudi). Les revenus anticipés se situent à 3,36G$, avec un BAIIA de 1,3G$, propulsés par une hausse de la demande du côté du mobile et de la fibre optique. La Banque Nationale prévoit une hausse du dividende de 7,5%, et fixe son cours-cible à 50$.

Ça bouge dans le monde du divertissement américain. Dans les échanges avant l'ouverture ce matin, le titre de la 21st Century Fox(FOX, 38,04$US) a pris 4% sur la rumeur d'une contre-offre de Comcast évaluée à 60G$US pour certains de ses actifs, pour rivaliser avec l'offre de 52,4G$US de Disney(DIS, 102,48$US).