La rhétorique du président américain a encore frappé... (Getty)
1. Contexte
Alors que les investisseurs européens semblaient s'abstenir de prendre des positions tranchées en ce jour où débute la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole, les Bourses nord-américaines sont attendues au rebond ce jeudi.
Si le symposium annuel des banquiers centraux démarre aujourd’hui, son point d'orgue aura en fait lieu vendredi avec les discours des responsables européen, Mario Draghi, et américaine, Janet Yellen. Leurs propos sont particulièrement attendus alors que les marchés s'interrogent sur la trajectoire des politiques monétaires.
«D'une manière générale, la réunion annuelle des grands argentiers cristallise les attentes, les investisseurs espérant y voir plus clair dans le jeu des banques centrales», relève dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
Les investisseurs restaient en outre attentifs aux déclarations du président américain, qui a menacé dans un discours mardi de suspendre les activités du gouvernement s'il n'obtenait pas les financements pour construire un mur entre les États-Unis et le Mexique.
À la suite des propos de Donald Trump, l'agence de notation Fitch a averti qu'une impasse dans les discussions sur le relèvement du plafond de la dette américaine menacerait la note AAA du pays.
2. Prévisions
Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average, qui donne sa tendance, prenait 0,21%. Celui du Nasdaq, à dominante technologique, gagnait 0,28% et celui de l'indice élargi S&P 500 0,17%.
Les prix du pétrole reculaient légèrement jeudi en cours d'échanges européens dans un marché prudent, la baisse des réserves américaines de brut n'effaçant pas les craintes de surproduction mondiale.
Le baril de Brent, référence pour le Québec, valait 52,46 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 11 cents par rapport à la clôture de mercredi.
3. À l'étranger
La Bourse de Hong Kong a fini en hausse (+0,43%) au lendemain de sa fermeture en raison du passage du typhon Hato, et dans l'attente de discours des responsables des banques centrales européenne et américaine, tandis que celles de Shanghai et Shenzhen ont terminé en baisse, de respectivement 0,49 et 0,61%.
La place hongkongaise, avait été fermée mercredi en raison du passage de Hato qui a provoqué la mort de 16 personnes dans la région et entraîné la fermeture de nombreuses entreprises.
Les courtiers ont finalement minimisé la menace du président américain Donald Trump de «fermer» le gouvernement.
L'attention des marchés est désormais portée vers la ville américaine de Jackson Hole.
Sur les places boursières de Chine continentale, les sociétés du domaine des télécommunications ont tiré la séance vers le bas et les cambistes ont estimé que les bourses tentaient de trouver une assise avant de s'attaquer au seuil des 3.300 points.
«Les valeurs bancaires ont tenté de redresser le marché, mais cela n'a pas été suffisant. L'échec du marché à atteindre les 3.300 points indique qu'il est toujours dans une période de consolidation après quatre séances de gains consécutifs», a indiqué Zhang Qi, un analyste de Haitong Securities.
«Le marché a besoin de temps supplémentaire pour reprendre sa course», a ajouté M. Zhang.
Dans un contexte comparable, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini en baisse de 0,42% jeudi. «Il n'y a pas depuis hier de nouveaux éléments qui accentuent l'inquiétude relative à la politique de M. Trump, en revanche les investisseurs attendent les discours de Draghi et Yellen, alors que l'inflation n'augmente pas autant qu'envisagé», a commenté pour l'agence Bloomberg Juichi Wako de Nomura Holdings.
Sur les 225 composantes du Nikkei, plus des trois quarts ont reflué. Les actions des groupes sidérurgiques ont dévissé après la publication d'un article du Nikkei sur le fait que le constructeur d'automobiles Toyota aurait obtenu une substantielle réduction des tarifs de l'acier pour la période avril-septembre.
«C'est un accord difficile pour les sidérurgistes qui sont déjà dans une situation financière limite, même s'il est naturel pour les constructeurs de vouloir faire baisser les prix», a commenté dans une note le patron de la société de recherche automobile Nakanishi Jidosha.
4. Agenda
À l'agenda canadien, la direction de Cominar tient une conférence téléphonique pour discuter de son plan visant à se concentrer sur ses marchés principaux du Québec et de la région d'Ottawa et à réduire le niveau de sa dette. Et Statistique Canada rend publiques des données sur l'assurance-emploi pour le mois de juin.
Du côté des chiffres américains, seront publiés ce jeudi les demandes hebdomadaires d'allocation chômage. Parmi les valeurs, le marché prendra connaissance des résultats au deuxième trimestre du célèbre bijoutier Tiffany.
Au Royaume-Uni, la croissance du produit intérieur brut a atteint 0,3% au deuxième trimestre par rapport au précédent, selon une deuxième estimation dévoilée jeudi.
La France a publié l'indicateur du climat des affaires, lequel s'est amélioré en août pour le quatrième mois consécutif, à un niveau sans précédent depuis plus de six ans.
5. Titres en actions
La Banque CIBC a annoncé jeudi un bénéfice net de 1,1 milliard $ ou 2,60 $ pour le troisième trimestre, comparativement à 1,4 milliard $ ou 3,61 $ au même moment l'an dernier. Son bénéfice ajusté s'est chiffré à 1,17 milliard $, contre 1,07 milliard $ il y a un an. Les résultats du troisième trimestre de 2017 ont notamment été touchés par une augmentation de 45 millions $ des provisions pour procédures judiciaires et un montant de 38 millions $ lié à des coûts de transaction et à des coûts connexes à l'intégration se rapportant à l'acquisition de The PrivateBank. La Banque CIBC a annoncé une augmentation de 3 cents du dividende trimestriel, qui passera à 1,30 $ par action ordinaire.
McDonald's ne servira plus de poulet aux antibiotiques. Depuis l'an dernier, la chaîne n'en servait déjà plus aux États-Unis. Mais elle a annoncé que le Canada suivrait.
Air Canada offrira une nouvelle liaison entre Montréal et Tokyo. La compagnie aérienne offrira une première liaison quotidienne, régulière et sans escale.
L'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a publié une directive d'urgence afin de prévenir un éventuel risque de dysfonctionnement d'un élément de l'A350, le dernier-né d'Airbus sur le long-courrier. L'AESA explique qu'une panne potentielle du système de refroidissement a été découverte et réclame à l'avionneur la mise en place d'une procédure afin de prévenir tout risque, dans une directive d'urgence de navigabilité (Emergency Airworthiness Directive) datée du 22 août.
L'action de Samsung Electronics a fini quasiment inchangée jeudi à Séoul, les analystes se disant déçus par son Note 8, son nouvel appareil haut-de-gamme, alors que l'héritier de l'empire attend son jugement à son procès pour corruption. Les Affaires vous propose de découvrir le Galaxy Note 8 de Samsung en huit points car «si Samsung a une si grande cohorte de loyaux clients, c’est grâce à des modèles comme celui-là».
La compagnie d'électricité japonaise Tepco a indiqué jeudi être l'objet de poursuites de la part de 157 Américains qui ont participé à des opérations de secours après le tsunami de 2011 et disent avoir été irradiés à cause de l'accident nucléaire de Fukushima.
À la Bourse de Paris, Alstom était soutenue par l'annonce d'un contrat de près de 135 millions d'euros en Suède, pour entretenir pendant huit ans des trains régionaux dans le sud du pays.
L’énergéticienne Engie a annoncé qu'elle allait construire et exploiter un parc éolien en Mongolie, son premier projet renouvelable dans ce pays.
À la Bourse de Francfort, Lufthansa progressait. La compagnie aérienne ayant présenté mercredi une offre détaillée pour acquérir des parties de la rivale Air Berlin en difficultés. Quelques heures plus tôt, le comité des créanciers d'Air Berlin avait tenu sa première réunion. La vente par appartement de la compagnie berlinoise est au menu et la procédure d'insolvabilité lancée par la compagnie «se poursuit», a indiqué l'entreprise, au bord de la faillite.
Volkswagen reculait après la présentation mercredi soir d'un nouveau modèle T-Roc dans la catégorie des SUV (4x4 urbains), où le fabricant de la Golf veut intensifier sa présence. Un porte-parole de l'entreprise a par ailleurs opposé une fin de non recevoir aux exigences de la ministre allemande de l'Environnement qui attend des mesures plus conséquentes des constructeurs qu'une mise à jour de logiciel pour réduire les rejets polluants de leurs modèles diesel.
ThyssenKrupp fermait la marche après des informations du Handelsblatt selon lesquelles la politique et les syndicats allemands pousseraient l'aciériste à trouver une alternative à la fusion avec l'Indien Tata, en forgeant une alliance qui comprendrait la fonderie Georgmarienshütte de l'ex-chef de RWE Jürgen Grossman.
