Bourse: ce qui bouge avant l'ouverture ce jeudi

Publié le 02/08/2018 à 06:53, mis à jour le 02/08/2018 à 07:10

Bourse: ce qui bouge avant l'ouverture ce jeudi

Publié le 02/08/2018 à 06:53, mis à jour le 02/08/2018 à 07:10

[Photo: 123RF]

Wall Street pointe vers une ouverture en baisse jeudi, les investisseurs s'inquiétant à nouveau au sujet de la guerre commerciale, après les dernières menaces de Washington contre Pékin, en pleine saison de résultats.

Vers 7h ce matin, le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average, qui donne sa tendance, retraite de 0,67% à 25 120 points. L'indice élargi SP 500 perd 0,61% à 2793,75 points, tandis que celui du Nasdaq, à dominante technologique, recule de 0,74% à 7223,50 points.

Contexte

L'espoir d'apaisement des tensions commerciales n'aura été que de courte durée: l'administration Trump a annoncé mercredi qu'elle envisageait de taxer encore davantage les marchandises chinoises pour "encourager" Pékin à mettre fin à ses pratiques commerciales «déloyales».

«Donald Trump ne bluffe pas avec les droits de douanes», ont estimé les analystes du courtier Aurel BGC.

«Si le président américain a mis en pause l'escalade protectionniste avec l'Union européenne, c'est pour mieux attaquer la Chine», ont-ils ajouté.

«Il s'agit d'un signe clair indiquant qu'il y a une escalade dans les tensions commerciales plutôt qu'un apaisement», a abondé Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group, dans une note.

«Au moment où se renforcent les craintes que la guerre commerciale de Trump avec la Chine ne fait que commencer, les investisseurs réduisent les risques une fois de plus», a-t-il complété.

Les acteurs de marché vont toutefois se concentrer sur le thème monétaire.

«Comme l'agenda européen est plutôt calme (...) l'attention du marché se focalisera sur la réunion de la Banque d'Angleterre», a indiqué de son côté Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

L'institution devrait procéder à une hausse de son taux d'intérêt directeur pour préserver sa crédibilité, et ce malgré les incertitudes du Brexit et des données économiques mitigées.

Outre cette décision, «trois autres points vont attirer l'attention: la mise à jour des projections économiques concernant l'inflation et la croissance, la répartition des votes au sein du comité et également tous les propos qui permettraient de savoir si cette première hausse de taux en annonce d'autres prochainement», a détaillé M. Dembik.

Avant cela, les acteurs de marché ont pris connaisance de la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). L'institution a laissé les taux d'intérêt inchangés mais insisté sur la forte croissance de l'activité de l'économie américaine, signalant la probabilité d'une prochaine hausse du coût du crédit.

Cette décision était attendue, a souligné Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

À l'étranger

Les Bourses chinoises ont dévissé de plus de 2% jeudi, craignant une guerre commerciale totale entre la Chine et les États-Unis, après les menaces américaines d'imposer davantage de taxes sur un grand nombre de produits chinois importés.

Les Bourses chinoises ont affiché les plus grosses chutes en Asie après la confirmation par l'administration Trump mercredi que Washington examinait la possibilité de taxer encore davantage les marchandises chinoises.

«Cette semaine, le président (Donald Trump) m'a chargé de considérer la possibilité d'accroître les tarifs douaniers de 10% à 25%» sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises, a annoncé mercredi le représentant américain au Commerce (USTR), Robert Lighthizer.

Washington et Pékin avaient pourtant observé une trêve fin mai en parlant de consensus en vue de diminuer le déficit de la balance commerciale américaine. Les discussions avaient toutefois vite achoppé sur l'élaboration d'un véritable accord.

«Les marchés craignent maintenant la prochaine étape de cette guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine», a estimé Nick Twidale, chef des opérations chez Rakuten Securities Australia, dans une note.

«Avec les nouvelles menaces américaines et l'assurance de la Chine qu'elle ne cédera pas au +chantage+ pour revenir à la table des négociations, cela pourrait entraîner les marchés dans une tendance baissière, d'autant que nous entrons dans une période de diminution des liquidités avec la trêve estivale», a-t-il expliqué.

Dès mercredi, avant même l'annonce de M. Lighthizer, le régime communiste avait prévenu se tenir prêt à des représailles en cas de nouveau durcissement américain.

«Le chantage et la pression ne fonctionneront jamais avec la Chine», avait martelé le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang. «Si les États-Unis prennent des mesures intensifiant encore l'escalade, nous adopterons assurément des contre-mesures pour protéger résolument nos droits et intérêts légitimes».

Avant cela, Washington examinait déjà la possibilité de taxer 16 milliards de dollars de produits chinois dès les prochaines semaines, après voir déjà imposé 34 milliards de dollars d'importations chinoises le 6 juillet.

Les investisseurs sont divisés sur l'issue de ce bras de fer, certains craignant l'escalade quand d'autres n'y voient qu'une tactique de négociation du président américain Donald Trump.

«C'est un dilemme pour la Chine, si elle ne répliquait pas, ça la mettrait dans une position passive mais des mesures de rétorsion pourraient nuire aux deux camps», a analysé Shen Zhengyang, un analyste de Northeast Securities basé à Shanghai, auprès de Bloomberg News.

Les entreprises du secteur de l'énergie ont été affectées par la dégringolade des prix du pétrole mercredi, à la suite d'une hausse surprise des stocks de brut américains et la hausse de la production de l'Opep et de la Russie en juillet.

À l'agenda

Les investisseurs prendront connaissance des commandes industrielles en juin et des demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux États-Unis, ainsi que des prix à la production industrielle en juin en zone euro.

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