Autre plongeon des marchés boursiers

Publié le 24/10/2008 à 00:00

Autre plongeon des marchés boursiers

Publié le 24/10/2008 à 00:00

Par François Rochon

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Les marchés américains ont encore une fois subi de lourdes pertes vendredi alors que la Bourse de Toronto a évité le pire avec une remontée de fin de séance. Les craintes persistantes d'une récession mondiale et la perspective de résultats en baisse pour les entreprises ont pesé sur les indices.

Le TSX a terminé la journée en baisse de 120 points (1,29%) à 9 211 après avoit touché un creux des 52 dernières semaines à 8633,67 points, lors des premières minutes de la séance.

À New York, le Dow Jones a perdu 314 points (3,62%) à 8 376 points, pendant que le S&P500 reculait de 31 points (3,49%) à 876 points. Le Nasdaq est quant à lui tombé à 1 539, en recul de 51 points (3,23%).

Sur la semaine, la Bourse de Toronto a perdu 2,81% alors que le Dow Jones, le S&P/500 et le Nasdaq ont reculé respectivement de 5%, 6,78% et de 9,31%.

«Certains signes encourageants commencent à se faire sentir. Entre autres, les taux exigés sur les prêts interbancaires ont diminué pour revenir à leur niveau d’avant la débâcle de Lehman Brothers, ce qui montre que les banques recommencent tranquillement à se prêter entre elles», raconte Charles Huot, directeur-général actions institutionnelles chez BMO Marchés des capitaux

Ce dernier ajoute qu'au cours des deux dernières semaines, on a constaté des sorties de fonds de 15 milliards de dollars dans les marchés boursiers américains, alors que cette semaine (terminée le 22 octobre), les marchés ont eu droit à une injection de 260 millions de dollars. «Les investisseurs institutionnels recommencent donc à redéployer leurs actifs en Bourse», dit-il.

Pétrole et dollar canadien, même combat

M. Huot ajoute que le dollar canadien a terminé la semaine sur une baisse de 7,6%, alors que le prix du pétrole a chuté de 11%: «D’ordinaire, la valeur d’une devise est liée à la politique de taux d’intérêt de la banque centrale du pays émetteur. Or, depuis deux ou trois ans, le dollar canadien est devenu une monnaie liée aux commodités, notamment au pétrole et aux métaux de base. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de voir le huard et le brut reculer de pair», dit-il.

Sur trois semaines, la baisse du dollar atteint 23%, alors que celle du brut s’établit à 36%.

Le dollar canadien a terminé la journée de vendredi en baisse de 1,91 cent américain à 78,28 cents, alors que le brut a reculé de 3,69 dollars (5,37%) à 65,03 dollars au Nymex.

«Cela montre que les craintes de récession et la baisse de demande qui en découlera ont dominé la réduction de production de 1,5 million de barils par jour annoncée par l’OPEP», dit Charles Huot.

Europe

Grâce à un regain d’intérêt tardif des investisseurs, les Bourses d'Europe ont effacé une portion de leur recul même si plusieurs indicateurs économiques démontrent clairement un ralentissement et que plusieurs compagnies continuent de revoir à la baisse leurs prévisions de bénéfice pour les prochains trimestres.

À la clôture, l'indice CAC 40 de la Bourse française plonge de 3,54% à 3193,79 points. Londres perd 5%, à 3883,36 points, Francfort recule de 4,96%, à 4295,67 points et l'indice paneuropéen EuroFirst 300 termine à 2333,28 points, soit une perte de 4,84%.

Pour la première fois depuis 16 ans, les chiffres officiels indiquent que l'économie britannique présente un signe de contraction. Le Bureau national des Statistiques a annoncé vendredi que la croissance avait enregistré une baisse de 0,5% au cours du troisième trimestre. Il s'agit de la première baisse depuis 1992.

Par ailleurs, la Deutsche Bank estime que l'économie de la planète est au bord d¹une «récession majeure» pour 2009 et que la croissance mondiale va tomber à ses plus bas niveaux depuis le début des années 1980.

En Asie

Les Bourses asiatiques dégringolent alors que s'ouvre à Pékin le 7e sommet de l'ASEM qui réunit les dirigeants de 43 pays. Les participants tenteront à cette occasion de trouver une réponse consensuelle à la crise avant la réunion du G-20 prévue le 15 novembre à Washington.

L'indice Nikkei des valeurs industrielles, tiré vers le bas par la crainte d'une récession mondiale et par la hausse du yen qui pénalise les exportations japonaises, a clôturé la séance en forte baisse passant pour la première fois depuis mai 2003 sous la barre des 8.000 points à 7.649 points, soit -9,6%.

Le Hang Seng à Hong Kong a perdu 7% à 12.804 points après avoir cédé près de 5% la veille.
En Corée du Sud, quatrième puissance asiatique, l'indice Kospi de la bourse de Séoul est tombé sous la barre des 1.000 points ce vendredi pour la première fois depuis plus de trois ans. Il est descendu à 938,75 points, cédant près de 9% vendredi matin.

 

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