Volkswagen: le mauvais sort du numéro 1 mondial

Publié le 21/09/2015 à 11:13

Volkswagen: le mauvais sort du numéro 1 mondial

Publié le 21/09/2015 à 11:13

Par AFP

Photo: Shutterstock

Nouveau champion de l'automobile mondiale devant son grand rival japonais Toyota, Volkswagen, ébranlé par un scandale sur ses véhicules diesel aux États-Unis, est un mastodonte aux douze marques, fierté du paysage industriel allemand.

Lisez aussi: Volkswagen perd 20% après un scandale aux États-Unis!

Fondé en 1936 par Ferdinand Porsche, le  constructeur automobile avait alors pour ambition de produire la «voiture du peuple» ("Volkswagen") voulue par Adolf Hitler dans l'Allemagne nazie. C'est ainsi que M. Porsche invente la Coccinelle, un modèle familial qui ne se démodera jamais.

Après la Seconde guerre mondiale, le groupe produit le mythique «Combi» et grossira au fil des décennies à grands coups d'acquisition.

Aujourd'hui fort de douze marques très diverses - les citadines espagnoles Seat et berlines tchèques Skoda côtoient par exemple les bolides italiens Lamborghini et les limousines Bentley, les camions MAN et Scania ou encore les motos Ducati -, le géant de Wolfsburg (nord), aux 200 milliards d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier, semblait franchir les épreuves avec aplomb en 2015. 

La lutte de pouvoir interne entre le patron Martin Winterkorn et l'ancien président du conseil de surveillance Ferdinand Piëch a poussé le patriarche hors du groupe au printemps et confirmé la stratégie en place. Et malgré le déclin des ventes en Chine, son plus gros marché, Volkswagen a détrôné au premier semestre le japonais Toyota comme numéro un mondial des ventes, un objectif initialement fixé pour 2018. Il a vendu pas moins de 5 millions de voitures sur six mois.  

Mais la fraude aux contrôles anti-pollution de ses véhicules diesel aux Etats-Unis endommage la réputation de Volkswagen, dans un marché où il est déjà à la traîne - l'Amérique du Nord ne représente que 9,4% des ventes du groupe depuis le début de l'année, contre 34,5% pour la Chine et 41,2% pour l'Europe.

Le groupe n'a jamais vraiment trouvé la clé des États-Unis. Au printemps déjà, M. Piëch avait notamment cité en exemple les difficultés de la marque phare Volkswagen à concurrencer Ford, General Motors et Toyota outre-Atlantique, pour justifier son désaveu de M. Winterkorn.

Les moteurs diesel présentés comme propres et puissants du groupe étaient censés être un des piliers de sa croissance aux Etats-Unis. Un marché où le groupe ne lésine pas pour se faire une place: il espère doubler les ventes annuelles de ses marques Audi et Volkswagen d'ici 2018, pour atteindre le million de véhicules, notamment grace à un nouveau 4x4 urbain plus gros, taillé pour le consommateur américain et attendu en 2016.

Le scandale tombe aussi au plus mauvais moment pour M. Winterkorn: le conseil de surveillance doit se réunir vendredi pour statuer sur la reconduction du patron à son poste pour deux ans, jusqu'à fin 2018. 

Début septembre, avant que la polémique n'éclate, les membres les plus influents du conseil avaient exprimé leur confiance en M. Winterkorn.

Volkswagen, qui emploie plus de 590.000 employés dans le monde, est actuellement détenu majoritairement (50,7%) par la holding Porsche SE, elle-même contrôlée à 100% par les familles Porsche et Piëch, héritières de l'inventeur de la "Coccinelle", Ferdinand Porsche. L'Etat régional de Basse-Saxe détient quelque 20% de Volkswagen, ce qui lui suffit pour exercer un droit de veto sur les décisions stratégiques.

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