Le risque, c'est le sentiment d'impunité des banques, selon Simon Johnson. Photo : DR.
Une nouvelle catastrophe économique mondiale pourrait bel et bien éclater cette année, si l’on en croit les prédictions de Simon Johnson, ex-économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI).
«Une idée reçue veut que deux crises financière majeures ne peuvent pas se suivre de près, mais je pense que nous allons avoir la preuve du contraire», a-t-il lancé de but en blanc sur la chaîne télévisée américaine CNBC.
Pourquoi ? Parce qu’aucune leçon n’a été vraiment tirée de la crise qui a éclaté en 2008, en particulier par leurs principaux responsables, les banques, selon lui. «Toutes les grosses banques pensent qu'elles sont à l'abri d'une future faillite, parce qu’elles sont convaincues qu’en cas de pépin l’État volera encore à leur secours», a dit l’actuel enseignant au MIT, à Boston.
«Les 12 mois à venir pourraient être vraiment passionnants dans un sens, car les gens se font de plus en plus optimistes pour l’avenir, alors qu’une catastrophe énorme est en train de se mettre en place», soutient M. Johnson, en soulignant que les actifs des six plus grosses banques américaines représentent plus de 60% du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis.
«Elles ont grossi pendant la crise. Les voilà prêtes à prendre de nouveaux risques, comme vous ou moi le ferions si nous nous sentions parfaitement protégés», ajoute-t-il.
Le risque en question pourrait d’ailleurs provenir du flux croissant d’investissements vers les pays émergents, selon M. Johnson. Étant donné la faiblesse des taux aux Etats-Unis, il se produit actuellement «beaucoup d'opérations spéculatives sur écart de rendement», consistant à emprunter de l'argent en Amérique pour l'investir dans les pays émergents. Ces derniers sont même perçus comme la «Nouvelle Frontière» par nombre d’investisseurs du monde entier, d’après lui.
Avec AFP.