Fed: vers une nouvelle ronde de «gymnastique linguistique»

Publié le 16/03/2015 à 12:10, mis à jour le 16/03/2015 à 15:42

Fed: vers une nouvelle ronde de «gymnastique linguistique»

Publié le 16/03/2015 à 12:10, mis à jour le 16/03/2015 à 15:42

Par Jean Gagnon

La présidente de la Fed, Janet Yellen. (Photo: Bloomberg)

La Réserve fédérale américaine (Fed) tiendra sa prochaine réunion demain et mercredi, les 17 et 18 mars, et nul doute que le communiqué qu’elle émettra au sortir de la rencontre sera à nouveau scruté de près par les analystes et les économistes qui croient pouvoir y découvrir le moment où la Fed haussera finalement les taux d’intérêt.

Mais ils pourraient être déçus une fois de plus, car la Fed pourrait simplement déclencher une nouvelle ronde de gymnastique linguistique qui ne fera que confondre encore plus les observateurs. C’est ce que suggère du moins Mohamed El-Erian, ancien co-chef des investissements chez Pimco et aujourd'hui principal conseiller économique chez Allianz, la maison-mère de Pimco.

Les experts qui suivent de près les agissements et les messages de la Fed s’empresseront mercredi à 2h15, lorsque l'organisation émettra son communiqué, d’examiner si le mot «patience» sera retiré du communiqué lorsqu’elle parle du moment où elle pourrait augmenter les taux d’intérêt. Les experts croient que si le mot est effectivement retiré du communiqué, c’est que la Fed augmentera les taux en juin. Mais si le mot est toujours là, c’est que la hausse des taux est reportée à plus tard, probablement à l’automne.

«Le mot patience disparaîtra, mais pour être remplacé par autre chose, comme une notion relative à l’inflation», explique El-Erian en entrevue à CNBC ce matin. «Je ne serais pas surpris de l'ajout d'une notion qui laisserait entendre que la Fed est suffisamment confiante en regard de l’inflation. Tout cela afin d’éviter que les participants aux marchés concluent trop vite que la hausse des taux est pour bientôt», dit-il.

L’inflation est un facteur pour la Fed, car elle se situe présentement sous son objectif de 2%. Un resserrement de la politique monétaire risquerait d’empirer la chose.

La Fed devra également composer avec la force du dollar américain. «Bien qu’il n’y ait pas de situation de crise attribuable à la force du dollar, la Fed doit en tenir compte», explique Ismaël Chiadmi, directeur de l’analyse quantitative chez Montrusco Bolton. «La force du dollar constitue un resserrement en soi», dit-il.

Comme la Banque centrale européenne (BCE) a entrepris la semaine dernière un vigoureux programme de rachat d’obligations, la Fed voudra probablement se donner un peu de temps pour juger de l’efficacité des mesures. Elle pourrait être hésitante à resserrer les conditions aux États-Unis alors que l’Europe est en pleine campagne d’assouplissement. «Il n’y a donc pas de presse à resserrer les conditions monétaires aux États-Unis», croit M. Chiadmi.

Soyons prêts toutefois pour une nouvelle ronde de gymnastique linguistique qui sèmera sans doute encore beaucoup de confusion chez les observateurs de la Fed.

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