Un ex-courtier condamné à 14 ans de prison pour avoir manipulé le Libor

Publié le 04/08/2015 à 09:43

Un ex-courtier condamné à 14 ans de prison pour avoir manipulé le Libor

Publié le 04/08/2015 à 09:43

Par AFP

L'ex-courtier Tom Hayes. (Photo: Bloomberg)

Un ex-courtier d'UBS et Citigroup a été condamné lundi à 14 ans de prison pour avoir manipulé le taux de référence interbancaire Libor, une première dans ce scandale retentissant qui a coûté des milliards au secteur bancaire et entaché sa réputation.

Tom Hayes, 35 ans, a été reconnu coupable lundi par le jury du tribunal de Southwark, sur la rive sud de la Tamise à Londres, à l'issue d'une semaine de délibération.

«Ce procès a souligné l'absence d'intégrité qui devrait caractériser l'univers de la banque», a statué le juge Jeremy Cooke, qui a reproché à M. Hayes d'avoir «joué un rôle moteur dans la manipulation du Libor». 

L'ancien courtier, originaire de Fleet, dans le Hampshire (sud), faisait face à huit chefs d'inculpation associés chacun à une peine maximale de dix ans d'emprisonnement et, pendant son procès de deux mois, a été accusé par le procureur d'avoir été «la tête pensante» d'une manipulation motivée par la «cupidité». 

D'après l'Office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO), M. Hayes a orchestré de septembre 2006 à septembre 2010 un système de collusion avec des traders des banques suisse UBS et américaine Citigroup, mais aussi avec ceux d'autres établissements, afin d'influencer à leur avantage le niveau du Libor.

Au total, une dizaine d'établissements financiers et pas moins de 25 courtiers étaient impliqués dans ces agissements frauduleux, d'après l'accusation.

M. Hayes avait dans un premier temps accepté de témoigner en détail auprès de la SFO, en 2013, et reconnu son implication, se décrivant comme «un délinquant en série» dans une industrie financière où la manipulation de taux était «monnaie courante». 

Mais l'ex-courtier avait ensuite changé d'avis et plaidé non-coupable avant son procès.

En présentant sa défense devant la cour ces derniers jours, M. Hayes s'est à un moment effondré en larmes devant le tribunal, a rapporté l'agence Bloomberg News. «J'étais obligé de dire que j'avais mal agi. Il fallait que je sois poursuivi. J'étais quasiment en dépression», a souligné l'ex-courtier en revenant sur son témoignage devant la SFO qui s'est avérée une pièce centrale du dossier.

Mauvaises conduites sur le marché des changes

Le Libor est un taux interbancaire fixé à Londres qui sert de référence pour de nombreux produits financiers, du compte épargne le plus classique au produit dérivé complexe, en passant par les emprunts immobiliers, les crédits à la consommation, les prêts aux entreprises et aux autorités publiques. Il concerne des centaines de milliers de milliards de dollars de transactions par an à travers le monde.

La détermination de ce taux constitue normalement un processus technique censé refléter la réalité des conditions de prêts entre les banques, mais l'accusation a mis en exergue le fait que la manipulation mise en place avait permis à M. Hayes d'élever les profits de ses employeurs, afin d'obtenir de meilleures rémunérations pour son propre compte.

Ce taux est décliné en plusieurs monnaies et les faits reprochés à M. Hayes concernaient le Libor appliqué aux transactions en yen, à la fixation duquel le courtier participait en tant qu'employé d'UBS puis de Citigroup à Tokyo.

Le scandale du Libor, qui a touché de nombreux grands établissement financiers, avait éclaté au grand jour en 2012 lorsque la banque britannique Barclays avait révélé qu'elle devait payer 290 millions de livres pour mettre fin à des enquêtes au Royaume-Uni et aux États-Unis.

D'autres institutions financières (comme UBS, RBS ou Rabobank) ont dû depuis payer des pénalités aux autorités de régulation et institutions judiciaires, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni, poumons de la finance mondiale. De nouveaux procès de courtiers son prévus dans ces deux pays.

Depuis cette affaire, les accusations de mauvaise conduite se sont étendues à d'autres plates-formes, notamment au très important marché des changes, et les banques, régulièrement condamnées à des amendes, sont sous une pression accrue de la part des régulateurs.

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