Trump fait capoter une réunion clé pour le budget

Publié le 28/11/2017 à 15:48

Trump fait capoter une réunion clé pour le budget

Publié le 28/11/2017 à 15:48

Par AFP

Nancy Pelosi, adversaire de Trump. Getty Images

Ulcérés par un tweet présidentiel, les leaders démocrates du Congrès ont décidé mardi de boycotter une rencontre avec Donald Trump, laissant augurer d'une âpre bataille budgétaire au Congrès dans les semaines à venir.

Soucieux d'étoffer un bilan législatif squelettique, le président américain avait convié à la Maison Blanche les chefs républicains comme démocrates du Congrès pour tenter de trouver un terrain d'entente sur le budget, mais aussi la fiscalité ou l'immigration.

D'un tweet matinal dont il est coutumier, le président septuagénaire a fait capoter la réunion très attendue. «Je ne vois pas d'accord!», a-t-il lancé, dénonçant avec virulence la position de ses adversaires sur l'immigration, trop laxiste à ses yeux.

Le coup de menton de celui qui vantait dans un best-seller ses qualités de négociateur n'a pas été du goût de Nancy Pelosi et Chuck Schumer, chefs des démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat.

Ces derniers ont décidé d'aller à l'affrontement et annoncé qu'ils n'iraient pas à la Maison Blanche «pour les caméras» et une réunion «qui ne produira aucun accord». «Nous n'avons pas de temps à perdre», ont-ils lancé dans un communiqué cinglant.

Les semaines à venir s'annoncent particulièrement chargées au Congrès.

Une date-butoir accapare tous les esprits: le 8 décembre, échéance d'ici laquelle les élus des deux bords doivent trouver un accord sur le financement de l'Etat fédéral, avec, en toile de fond, le risque d'un «shutdown».

Mais d'autres dossiers sensibles sont sur la table.

La priorité des priorités pour l'exécutif américain? Le vote d'une vaste réforme fiscale, promesse de campagne du magnat de l'immobilier envers « la classe moyenne », mise en avant comme outil incontournable vers une croissance plus robuste.

Donald Trump a franchi mi-novembre une première haie, avec l'adoption d'un texte par la Chambre des représentants. Mais le plus dur est à venir: le Sénat où, avec 52 sièges sur 100, les sénateurs républicains ne peuvent se permettre plus de deux défections.

Equation politique délicate

Les démocrates, eux, ont la ferme intention de pousser l'une de leurs priorités: offrir un statut - et des perspectives d'avenir -  aux centaines de milliers de «Dreamers» (rêveurs), sans-papiers arrivés enfants aux Etats-Unis.

Donald Trump a supprimé un programme de Barack Obama les protégeant, connu sous le nom de Daca. Et donné au Congrès six mois pour trouver une solution.

Interrogée sur les débats à venir, Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche, a dit espérer que les démocrates ne « prennent pas le gouvernement en otage ».

«Etant donné que le président ne croit pas qu'un accord soit possible entre les démocrates et la Maison Blanche, nous estimons préférable de continuer à négocier avec nos homologues républicains au Congrès à la place», ont souligné les dirigeants démocrates.

La dernière rencontre entre le président et les quatre personnages les plus puissants du Capitole, début septembre, avait donné lieu à un épilogue surprenant. Désavouant ses partenaires de la majorité républicaine, M. Trump s'était mis d'accord avec les chefs de l'opposition démocrate pour relever temporairement le plafond de la dette.

Quelques jours plus tard, lors d'un dîner à la Maison Blanche qui allait faire couler beaucoup d'encre, il accentuait le malaise dans son propre camp en négociant directement avec l'opposition démocrate sur la question sensible de l'immigration.

Depuis, le ton a changé. Donald Trump n'a de cesse de dénoncer «l'obstruction» systématique de ses adversaires démocrates.

De Ronald Reagan à Barack Obama, la première année au pouvoir est traditionnellement celle durant laquelle les présidents américains font passer les réformes les plus emblématiques - ou les plus délicates - surfant sur l'élan des urnes.

Mais contrairement à ses prédécesseurs, Donald Trump n'a jamais connu l'état de grâce des débuts. Et l'équation politique vient de se compliquer un peu plus pour l'impétueux président.

 

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