Trump face au «bazar» budgétaire des États-Unis

Publié le 24/08/2017 à 12:17

Trump face au «bazar» budgétaire des États-Unis

Publié le 24/08/2017 à 12:17

Par AFP

Les dossiers du plafond de la dette et du budget placent l'administration Trump face à deux risques en principe non liés mais suscitant des tensions entre la Maison Blanche et le Congrès et lourds de menaces pour le pays. 

Le plafond de la dette est le montant maximum que l'Etat fédéral est autorisé à emprunter par le Congrès. Depuis 1960, il a été relevé à 78 reprises, généralement sans accroc mais cette autorisation s'est parfois accompagnée de batailles politiques.

Le principal risque est lié au fait que si le Congrès refuse de le relever, l'Etat se retrouve dans l'incapacité de continuer à rembourser la dette déjà existante, plaçant le pays en situation de défaut de paiement.

Techniquement, le plafond de la dette, fixé actuellement à 19.900 milliards de dollars, est déjà dépassé depuis mars dernier. Mais le Trésor américain emploie des mesures pour différer certains paiements, ce qui lui permet de continuer à payer les plus pressants. Dans une lettre adressée au Congrès fin juillet, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a donné le 29 septembre comme date limite pour relever le plafond avant que le gouvernement ne se retrouve à court d'argent. Le Bureau du budget du Congrès (CBO) la place lui autour de la mi-octobre.

Par deux fois ces dernières années, en 2011 et 2013, le monde financier avait été alarmé par un possible défaut de paiement des Etats-Unis en raison de batailles politiques jusqu'à la dernière minute sur le relèvement du plafond.

En 2011, l'impasse sur la dette avait conduit l'agence de notation Standard and Poor's à abaisser la note de solvabilité des Etats-Unis à AA+, privant la première puissance financière du monde de la meilleure note possible, le "Triple A" (AAA). Elle est pour l'instant la seule à l'avoir fait, mais son homologue Fitch a menacé mercredi de faire de même si la limite sur le plafond de la dette n'était pas relevée à temps.

En 2013, l'administration démocrate de Barack Obama était parvenue in-extremis à un compromis avec l'opposition républicaine alors majoritaire à la Chambre des représentants.

Donald Trump, qui n'avait alors aucun rôle politique, s'était indigné de cet accord, reprochant aux républicains d'avoir cédé en acceptant de relever le plafond.

Cette fois-ci, il est lui-même président et tant la Chambre que le Sénat sont du même bord.

Mais les discussions sur le plafond de la dette se retrouvent «polluées» par celles sur le budget qui doit être voté avant le 1er octobre, date du début de l'année fiscale aux Etats-Unis. L'opposition démocrate, qui dispose d'une minorité de blocage au Sénat, refuse de dégager des crédits pour construire un mur à la frontière mexicaine; un compromis devra être trouvé pour éviter une paralysie des administrations fédérales.

Relever le plafond de la dette équivaut aussi in-fine à l'accroître et face à sa hausse continue ces dernières décennies, certains milieux de la droite conservatrice souhaitent le geler ou le lier à des réductions obligatoires des dépenses.

M. Mnuchin estime qu'il ne faut pas mélanger discussions sur le budget et celles sur le plafond, et que le vote doit être organisé de façon séparée. Donald Trump n'a pas encore affiché de position claire sur le sujet, qualifiant la situation actuelle de «bazar».

Et même si un accord sur le plafond était trouvé, une impasse sur le budget priverait le gouvernement des moyens financiers de fonctionner, entraînant sa fermeture pure et simple (shutdown) comme cela a été déjà le cas six fois depuis 1981 dont la dernière fois en 2013.

 

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