Trump et Xi brouillent les messages sur un potentiel accord

Publié le 22/11/2019 à 16:00

Trump et Xi brouillent les messages sur un potentiel accord

Publié le 22/11/2019 à 16:00

Par AFP

(Photo: Getty Images)

Washington et Pékin ont brouillé les messages vendredi sur la possibilité de mettre fin à la guerre commerciale, Donald Trump estimant qu’un accord était toujours à portée de main quand son homologue Chinois Xi Jinping s’est dit prêt à en découdre.

« Nous avons une très bonne chance de nouer un accord », a déclaré l’hôte de la Maison Blanche sur Fox News, faisant état d’un accord « potentiellement (dans un horizon) très proche ».

« Nous ne voulons pas déclencher une guerre commerciale, mais nous n’en avons pas peur », avait assuré plus tôt le président chinois, soulignant que son pays était prêt à répliquer aux prochaines salves de l’Amérique de Donald Trump.

Quelques heures plus tard, la décision de l’administration Trump d’interdire d’utiliser des fonds fédéraux pour acquérir de nouveaux équipements des groupes chinois de télécommunications Huawei et ZTE est venue s’ajouter à la confusion.

La guerre technologique entre les États-Unis et la Chine, a même semblé s’intensifier, l’agence fédérale de régulation des communications (FCC) ayant en outre annoncé un projet de réglementation pour enlever et remplacer tous les équipements produits par ces firmes chinoises déjà installés aux États-Unis.

Xi Jinping s’est très rarement prononcé publiquement sur le conflit qui accentue le ralentissement économique de son pays.

Changement de ton vendredi au Palais du peuple, l’immense siège du parlement chinois à Pékin : face à un aréopage de personnalités étrangères, dont l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger, Xi Jinping a pris des accents parfois anti-occidentaux pour dénoncer les exigences de Washington. 

« Nous répliquerons si nécessaire », a-t-il ajouté, alors que les États-Unis menacent d’imposer de nouvelles sanctions commerciales aux produits chinois le 15 décembre si un accord « préliminaire » n’est pas trouvé d’ici là. Dans le viseur de l’administration Trump : de l’électronique, comme les téléphones portables.

Chinois et Américains ont convenu le mois dernier d’aboutir à un accord « préliminaire », aux termes duquel Washington renoncerait à de nouvelles sanctions, tandis que Pékin achèterait massivement des produits agricoles à l’oncle Sam.

Mais les discussions patinent.

Et, après les déclarations de bonnes intentions, les menaces ont refait leur apparition.

Mercredi, le président américain avait prévenu que si aucun accord n’était trouvé, il augmenterait « tout simplement encore plus les tarifs douaniers », accusant les Chinois de ne pas « faire leur part » du travail.

Selon le Wall Street Journal, Pékin a invité les négociateurs américains à se rendre en Chine pour une nouvelle série de discussions, mais ces derniers exigeraient au préalable que le régime communiste s’engage à des concessions.

Ni les services de Robert Lighthizer, le négociateur en chef, ni ceux du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin n’ont donné suite aux sollicitations de l’AFP pour confirmer ou infirmer ces informations.

Fini les « humiliations »

Au-delà d’un éventuel accord préliminaire, Washington exige de la Chine des réformes structurelles : que Pékin s’engage à ne plus subventionner ses entreprises publiques, ouvre ses marchés publics aux entreprises étrangères et cesse d’obliger ces dernières à accorder des transferts de technologies.

Sans évoquer directement ces exigences, Xi Jinping a laissé entendre que son régime ne se laisserait rien imposer. 

« Si un paquebot comme la Chine chavire, on ne pourra pas le remettre à flot », a-t-il observé. 

Dans le processus d’ouverture économique de la Chine, « la condition préalable est que la souveraineté financière de notre pays soit garantie », a-t-il lancé, avant de mettre en garde contre un retour aux « humiliations » de l’époque des concessions étrangères.

Selon l’économiste Diana Choyleva, du cabinet Enodo Economics, les propos du président chinois « confirment que les Chinois ne bougeront pas » dans la négociation.

Outre la guerre commerciale, les deux pays sont aux prises avec une guerre technologique, Washington ayant placé sur liste noire le géant chinois des télécoms, Huawei, soupçonné d’espionnage potentiel.

« Un rideau de fer technologique » risque « d’affecter l’avenir de l’humanité », a estimé Xi Jinping.

Chinois et Américains s’opposent aussi à propos de la crise politique à Hong Kong. À la grande colère de Pékin, le Congrès américain a approuvé un texte de soutien aux manifestants hongkongais, au risque de faire dérailler les difficiles tractations commerciales.

Ce texte doit encore être signé par Donald Trump qui a laissé planer le doute sur ses intentions : « Nous devons soutenir Hong Kong, mais je soutiens aussi le président Xi ».

Henry Kissinger, artisan du rapprochement de son pays avec la Chine dans les années 1970, a dit jeudi redouter que la guerre commerciale puisse déboucher sur une guerre tout court.

« La Première Guerre mondiale a éclaté à la suite d’une crise relativement mineure », a-t-il rappelé.

 

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